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Affichage des articles du novembre, 2020

Méditations pour l'Avent 2020 (1/4)

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  Pendant cette période de l'Avent, méditons, avec quelques-uns de plus beaux textes anciens, sur le sens et l'importance (au regard du Salut) de la doctrine de l'Incarnation.  Lecture : Évangile selon Jean 1. 1-18 . Le mystère de l'Incarnation : nous confessons UN seul Seigneur, DEUX natures : Alliance par la Personne du Fils de Dieu fait homme, laquelle relie et unifie, sans les confondre, Dieu et l’homme. Non pas en tant qu’intermédiaire, impossible moyen terme entre le fini (homme) et l’infini (Dieu) mais comme médiateur , comme centre d'attribution de la divinité et de l'humanité, en tant que seule réalité apte à en être responsable : la Personne divine du Fils de Dieu - Jésus - Christ, Vrai Dieu et vrai homme. Car, si Jésus n’es t pas pleinement Dieu, il ne peut rien sauver, et s’il n’est pas pleinement homme, il ne peut sauver rien, en tant que Christ . A suivre... Athanasius

La papauté romaine et les conciles de l'Eglise (sommaire)

  « Et moi aussi je vous dis que vous êtes Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. «Sur cette pierre»,  dit Jésus-Christ; «je bâtirai mon Église,»   c’est-à-dire, sur cette foi et sur cette confession .   (St Jean Chrysostome, Homélie LIV sur st Matthieu)   1. Nicée, en l'an 325 2. Constantinople I, en l'an 381 3. Éphèse, en l'an 431 4. Chalcédoine, en l'an 451 5. Constantinople II, en l'an 553 6. Constantinople III, en l'an 681 7. Augsbourg, en l'an 1530   Bucerian

La papauté romaine et les conciles de l'Eglise (7/7)

Essayant une approche plus protestante des choses, les vaticanistes feront peut-être valoir que, nonobstant l'autorité des conciles, le témoignage scripturaire établit bien la papauté telle qu'entendue par le synode Vatican I . N'est-il pas écrit en effet : Tu es Pierre, etc. (Matthieu 16) ? Mais, comme le notait Auguste Lecerf : "on ne fait pas attention qu'on s'enferme ainsi dans un cercle vicieux. Car on prétend, d'une part, que le particulier ne peut juger du sens de l'Écriture qu'en s'appuyant sur l'autorité infaillible de l'Église et, d'autre part, on lui cite des textes de l'Écriture, pour prouver cette assertion. On fait donc appel au jugement de ce particulier pour décider, dans son indépendance, du sens de l'Écriture dont on prétend que l'Église représentative a seule le droit et le pouvoir de juger." (Introduction à la dogmatique Réformée, II, v). Mais même en faisant fi de cette incohérence, rest

La papauté romaine et les conciles de l'Eglise (6/7)

En adoptant le papalisme (Vatican I) les tridentins pensaient sanctuariser leur traditionalisme ( la foi morte , selon le mot de Jaroslav Pelikan). Les malheureux n'ont pas réalisé qu'ils ne sanctuarisaient en fait que le despotisme (cf. 1 Samuel 8). Depuis, les papes de Rome ont souverainement décidé d'inaugurer une nouvelle religion , condamnant leurs disciples à une triste alternative : ou bien une sorte de dissonance cognitive (ne pas voir que Pie X condamne François), ou bien la paranoïa (théories du complot, sédévacantisme, survivantisme , etc.). On ne pourra pas dire qu'ils n'étaient pas prévenus, pourtant ; car st Grégoire le Grand, qu'ils tiennent pour l'un de leurs papes, a très précisément mis en garde contre ce danger qui procédait ( selon ses termes ) de la prétention impie d'un seul à se nommer "évêque universel" : " Si quelqu'un est nommé évêque universel, toute l’Église trébuche si celui-là tombe " (Épîtres, Liv

La papauté romaine et les conciles de l'Eglise (5/7)

J'ai parlé, en introduction du troisième concile, de la pertinence (ou plutôt, de l'absence de pertinence) du dogme papal : à quoi aurait-il servi d'établir un pape infaillible, alors que le Credo de l’Église allait être établi et défendu sans en appeler à cette autorité, pendant 1870 ans?... J'avais conclu que l'utilité d'un tel dogme ne pouvait consister qu'à établir et défendre un nouveau credo, une nouvelle religion. Et de fait, c'est à cela que Rome travaille , principalement depuis le concile Vatican II. Mais les dogmes papaux sont encore et surtout dépourvus de légitimité théologique. Car qu'est-ce qu'un dogme, sinon une vérité de foi sans laquelle il n'y a ni chrétien ni salut ?... C'est pourquoi le dogme touche à la nature, à la personne et à l’œuvre de Jésus-Christ (Matthieu 16. 15-16), dont témoigne le Saint-Esprit (Jean 15. 26), par le moyen des Écritures inspirées (Luc 24. 27 ; Jean 5.39), à la gloire du Père (Jean 5. 23). C

Série de réflexions sur une communion orthodoxe (sommaire)

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  Il existe fondamentalement deux approches de la foi chrétienne : A) Une approche subjectiviste , consistant à adopter la confession de foi de l’Église qui nous semble être la plus biblique - mais bien sûr, chacun aura son opinion sur ce qui est le plus biblique ; d'où une ecclésiologie "puzzle". B) Une approche objectiviste , consistant à adopter la confession de foi de ce qui est historiquement le christianisme (et d'abord l’Église indivise, du Ier millénaire), et à envisager, de là, certaines précisions nécessaires. Cette série de réflexions développe l'approche objectiviste , qui ne doit pas être envisagée comme une sorte de mariage de raison (le fidèle embrasserait une doctrine qu'il ne partagerait pas vraiment) mais comme une foi du cœur qui s'inscrit dans le respect du bon ordre.  1) Constats et démarche   2) Quel Credo?   3) Pour quelle raison le Symbole est-il réputé suffisant?   4) Objection contre la suffisance du Symbole de Nicée   5) Quell

La papauté romaine et les conciles de l'Eglise (4/7)

Avant de se prétendre infaillible, Rome ferait bien de se montrer cohérente. Car : De la Mère du Seigneur est assumée la nature, non la faute ( Assumpta est igitur de matre Domini natura, non culpa). Ces mots de Léon Ier, évêque de Rome, sont écrits dans un document scellé de toute l'autorité ecclésiastique imaginable, à savoir le Tome à Flavien , considéré depuis le quatrième concile universel comme un monument de l'orthodoxie. Aucun doute ne peut être entretenu sur le sens de telles paroles, que leur auteur a d'ailleurs paraphrasé dans son Cinquième sermon sur la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Au chapitre 5 de ce sermon, Léon affirme en effet que: Jésus-Christ, seul entre tous les enfants des hommes a conservé son innocence en naissant , parce que lui seul a été conçu exempt du péché de la concupiscence charnelle . Un tel passage, dans une lettre dogmatique de l'évêque de Rome, porte évidemment un coup fatal au dogme de l'Immaculée Conception (promulgu

La papauté romaine et les conciles de l'Eglise (3/7)

Si les paroles du Christ ( Tu es Pierre : Matthieu 16. 18) sont le fondement des dogmes papalistes, comment expliquer que les apôtres, qui ont entendu ces paroles, ne les ont pas comprises ainsi ? Nous voyons en effet qu'ils ont continué à se disputer avec grand sérieux sur la question de la hiérarchie qu'ils devaient observer entre eux. Pis encore : à chaque fois, Christ leur a adressé des réponses telles qu'au lieu de les renvoyer à ses paroles sur Pierre, elles neutralisaient et dissipaient simplement toute idée de primauté parmi les apôtres (Matthieu 18. 1, ss / 20. 20, ss). Que les guelfes nous expliquent donc à quoi la doctrine papaliste aura servi aux apôtres ; et non seulement à eux, mais encore au reste de l’Église - qui a d'ailleurs formulé et défendu son Credo sans se fonder sur l'infaillibilité d'un quelconque évêque ! En effet, au huitième siècle encore, les carolingiens (au synode de Francfort, en 794) n'ont pas hésité à condamner le dogme d

La papauté romaine et les conciles de l'Eglise (2/7)

Dans le premier article de cette série, j'ai parlé du sixième canon du concile de Nicée  et de la comparaison dressée par celui-ci entre le pape de Rome et celui d'Alexandrie. Je tiens notamment à souligner cet aspect en citant ici l'édit de Thessalonique (en 380), qui a fait du christianisme la religion officielle de l'empire: Édit des empereurs Gratien, Valentinien II et Théodose Auguste, au peuple de la ville de Constantinople. Nous voulons que tous les peuples que régit la modération de Notre Clémence s'engagent dans cette religion que le divin Pierre Apôtre a donnée aux Romains - ainsi que l'affirme une tradition qui depuis lui est parvenue jusqu'à maintenant - et qu'il est clair que suivent le pontife Damase et l'évêque d'Alexandrie, Pierre, homme d'une sainteté apostolique : c'est-à-dire que, en accord avec la discipline apostolique et la doctrine évangélique, nous croyons en l'unique Divinité du Père et du Fils et

La papauté romaine et les conciles de l'Eglise (1/7)

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Comme je l'ai déjà signalé, les récents propos de Jorge Bergoglio (alias "François"), concernant les unions civiles , devraient poser de graves questions aux adeptes de l'idéologie ultramontaine. Et quand bien même ils seraient résolus à ignorer cette affaire - en voulant voir dans cette parole papale le résultat d'un astucieux montage - encore devraient-ils expliquer l'opiniâtre syncrétisme religieux de leur chef , qui est allé jusqu'à embrasser goulûment un monument de l'anti-christianisme : Ils devraient également expliquer depuis quand un chrétien est censé garder un respectueux silence lorsqu'un évêque, fut-il romain, trahit si publiquement l'Évangile. Enfin, ils devraient expliquer depuis quand les disciples du Christ adhèrent aux casuistiques censées moduler le poids et le sens de leurs propos (cf. Matthieu 5. 37). Autrement dit : "Le pape n'a pas dit ça ex cathedra" risque d'être un sophisme bien léger pour s'exc