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Remarques sur le baptisme (5)

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  Conclusion J'ai commencé cette série en plaçant le fardeau de la preuve sur les épaules de ceux qui contestent la validité du baptême des enfants. Car si elle n'est pas en soi un fondement doctrinal (comme l'est l'enseignement biblique), la vie de l’Église apostolique n'en reste pas moins le point de départ de tout approfondissement doctrinal. Bien sûr, les anciennes Églises et les anciens auteurs ont pu errer. Mais avant de songer à censurer l'ensemble de l’Église indivise (dans ses expressions dogmatiques solennelles : le Credo, ou dans son foyer sacramental : le baptême), encore faut-il commencer par prouver, hors de tout doute raisonnable , son erreur. Sans cette preuve initiale, les lectures alternatives qu'on propose de la Bible ne peuvent pas être regardées autrement que comme des conjectures et des hypothèses vaines - tout comme celles des Cathares ou des Quakers, qui proposeraient un système d'interprétation au terme duquel il pourrait semb...

Remarques sur le baptisme (4)

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Lucas Cranach l'Ancien : Philippe Melanchthon baptisant un enfant.   1 Corinthiens 7: 14 Ce passage de la lettre de Paul aux Corinthiens affirme la sainteté des enfants qui ont au moins un parent chrétien. On imagine sans peine les sueurs froides que doit provoquer une telle assertion chez un lecteur anabaptiste ; car c'est une affirmation forte ! Suffisamment forte pour avoir préservé de l'erreur un certain César Malan (1) . Les anabaptistes s'empressent donc généralement de brouiller les termes, en soulignant le fait que, dans notre passage, le parent infidèle est lui aussi déclaré saint - sans pour autant être baptisé. Ils pensent ainsi neutraliser ce verset dévastateur. Tentative ô combien vaine!, c ar, premièrement : Paul traite ici de l'hypothèse du divorce ; pas de l'abandon de paternité. A priori, donc, le parent incrédule (et toute la sainteté dont on peut le créditer) se trouve dans une situation différente de celle du reste de la famille - notamment...

Remarques sur le baptisme (3)

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  Le conflit de Pierre avec Simon le Magicien, par Avanzino Nucci. Actes 8: 18-23 Les baptistes ne nient pas simplement l' opportunité du baptême des enfants. Ils nient aussi sa validité . La différence est grande: un auteur comme Tertullien (que les baptistes aiment mentionner comme s'il était de leur avis) a pu nier qu'il soit opportun (en principe) de baptiser les plus jeunes. Cela ne l'empêchait pas de reconnaître le baptême qu'ils auraient reçu (en cas de danger de mort, notamment) comme tout à fait valide . De leur côté, si les baptistes nient la validité des baptêmes administrés aux nourrissons, c'est parce qu'ils font reposer la valeur du sacrement sur la foi préalable du récipiendaire. Il intéressant de remarquer que cela conduit à remettre en question non seulement la validité des baptêmes administrés à des enfants, mais aussi la validité des baptêmes administrés à des hypocrites et à des faux convertis: il est en effet évident que l'hypocr...

Remarques sur le baptisme (2)

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La circoncision d'Isaac.  Romains 4: 11 Ce texte de Paul enseigne que quelque chose (la circoncision) a été donné à quelqu'un (Abraham) en signe de la Justice qu'il avait préalablement reçue par la foi. Or nous savons, par le reste des Écritures, que ce même signe a également été appliqué aux nourrissons . Il apparaît donc illégitime de regarder le bas âge d'une personne comme une raison biblique de lui refuser quelque chose (le baptême)  au motif que cette chose serait le signe de la Justice dont jouissent les croyants. Les auteurs anciens, ont bien vu ce fait (1) que Calvin et la tradition Réformée ont ensuite théorisé et formulé en disant que le baptême, étant pour les croyants du Nouveau Testament ce qu'était la circoncision pour ceux de l'Ancien, il convient de baptiser les enfants (Catéchisme de Heidelberg, Q. 74). Les baptistes comprennent bien le danger mortel, pour leur opinion, d'un tel parallèle. Ils s'emploient donc naturellement à sou...

Remarques sur le baptisme (1)

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    Introduction Au XVIe siècle, certains hommes prirent la responsabilité de dénoncer l'une des plus anciennes et innocentes pratiques de l’Église - le baptême des enfants - en la qualifiant de " première et pire abomination du pape " (Confession de Schleitheim, article 1). Au XVIIe siècle, la funeste rumeur connut un nouveau souffle : John Smyth, prêtre anglican réfugié aux Pays-Bas, parvint en effet à la conclusion que le baptême reçu dans l'enfance était nul. Il se rebaptisa donc lui-même (se méritant ainsi le titre de Se-Baptist ) avant de rebaptiser ses fidèles. De retour en Angleterre, son camarade Thomas Helwys fonda la première Église baptiste et rompit avec le Se-Baptist , qui se rapprochait du mennonisme... Smyth et Helwys étaient arminiens (baptistes généraux). Toutefois, plusieurs de leurs héritiers ont depuis adopté un schéma de la grâce augustinien (baptistes particuliers, souscrivant aux Confessions de Londres). Dans tous les cas, leurs champion...