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Série de réflexions sur une communion orthodoxe (sommaire)

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  Il existe fondamentalement deux approches de la foi chrétienne : A) Une approche subjectiviste , consistant à adopter la confession de foi de l’Église qui nous semble être la plus biblique - mais bien sûr, chacun aura son opinion sur ce qui est le plus biblique ; d'où une ecclésiologie "puzzle". B) Une approche objectiviste , consistant à adopter la confession de foi de ce qui est historiquement le christianisme (et d'abord l’Église indivise, du Ier millénaire), et à envisager, de là, certaines précisions nécessaires. Cette série de réflexions développe l'approche objectiviste , qui ne doit pas être envisagée comme une sorte de mariage de raison (le fidèle embrasserait une doctrine qu'il ne partagerait pas vraiment) mais comme une foi du cœur qui s'inscrit dans le respect du bon ordre.  1) Constats et démarche   2) Quel Credo?   3) Pour quelle raison le Symbole est-il réputé suffisant?   4) Objection contre la suffisance du Symbole de Nicée   5) Quell...

Série de réflexions sur une communion orthodoxe (8)

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Réponse à une triple objection / conclusion Certains objecteront qu'une telle communion, malgré ses prétentions à endiguer schismes et dénominations, ne serait elle-même jamais autre chose qu'une nouvelle dénomination.  Que d'autres personnes, pour diverses raisons, ont déjà pensé réunir les fidèles dans la foi la plus simple, sans parvenir à constituer autre chose qu'une énième secte (ex: les assemblées de Frères, de John Darby). Qu'en outre, même cette dénomination ne serait pas à l'abri de nouveaux schismes. A tout cela, il convient de répondre que : 1) On pourra toujours se complaire à considérer une telle communion d’Églises comme une nouvelle dénomination ; mais cette soi-disant dénomination serait bien la seule à camper sur le seul standard confessionnel de la seule Église antique (Symbole de Nicée-Constantinople) dont se réclament toutes les dénominations. 2) C'est pour véhiculer leurs nouvelles doctrines que cer...

Série de réflexions sur une communion orthodoxe (7)

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La discipline S'il est vrai que la discipline doit être appliquée avec douceur et être tempérée par la miséricorde; s'il est vrai aussi qu'il arrive qu'elle ne soit pas toujours appliquée aussi fermement qu'il serait à désirer (sans toutefois que l’Église ne perde son nom), le principe au moins de la discipline doit être conservé dans une communion orthodoxe. Car Jean Calvin a souligné avec raison que si la bonne doctrine constitue l'âme du corps de l’Église, la discipline en est comme le système nerveux  ( Institution de la Religion Chrétienne , IV. xii, 1).  Or la discipline chrétienne est double : d'une part, elle est l'ordre auquel doit se conformer la vie privée des membres de l’Église; d'autre part, elle est l'ordre auquel doit se conformer la vie publique de l’Église elle-même (et donc essentiellement l'exercice de ses ministères). 1) Au chapitre moral, la discipline doit veiller à honorer la Loi divine, résumée p...

Série de réflexions sur une communion orthodoxe (6)

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Congrégations, synode et œcuménisme Au XVIe siècle, l'appel d'un Luther ne consistait pas à réclamer la création de son Église particulière, mais à convoquer un concile libre et général permettant la réforme tant réclamée en Occident, dans la paix et le bon ordre. Le refus obstiné de l'épiscopat obligea les réformateurs et leurs successeurs à mettre en œuvre différents "plans B" improvisés dans les circonstances les plus troublées. De là se sont cristallisées des dénominations a priori irréconciliables, mais qu'un retour à l'initiative originelle, sous la bannière du seul Credo de l’Église de toujours, permettrait sans doute (on l'a vu) de neutraliser. . Resteraient alors les congrégations, ou Églises locales; et avec ces congrégations, le régime dit congrégationaliste qui fut déjà esquissé par le jeune Luther (*) et dont la légitimité biblique et historique est incontestable (cf. Texte de Lima: Baptême, Eucharistie et Ministères: III. 26...

Série de réflexions sur une communion orthodoxe (5)

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Quelles annexes? Si des commentaires ou précisions peuvent être officiellement adjoints au Credo pour démasquer les hérésies, l'expérience, la sagesse (ainsi que la règle de notre foi) nous obligent néanmoins à rappeler que cela ne peut arriver que sous certaines circonstances, et à certaines conditions. En effet, de nombreuses dénominations ont cru que la doctrine de l’Église devait évoluer,   ou progresser et qu'il leur appartenait (en vertu de leur immense discernement!) d'opérer les "mises à jour" dans le catalogue des croyances chrétiennes. Ces groupes retranchaient ainsi de facto nombre de fidèles qui ne partageaient pas leurs nouvelles perspectives et formulations doctrinales. Mais cette vision du progrès, toute bouffie d'orgueil, ouvre la porte des Églises aux hérésies, répand les schismes et débouche sur la plus navrante confusion. Ce n'est donc qu'à de rares occasions historiques , lorsqu'elle fut mise en dang...

Série de réflexions sur une communion orthodoxe (4)

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Objection contre la suffisance du Symbole de Nicée Si le Symbole est suffisant, on devrait recevoir ceux qui le professent. Or, nous ne recevons pas les hérésiarques qui, à l'instar de Nestorius, Pélage, Eutychès ou encore le pape de Rome, reconnaissent l'autorité de ce Credo. Donc, il semble que le Symbole ne soit pas suffisant pour dire la vraie foi. Réponse: Bien que ces égarés se targuent de révérer le Symbole de foi de l’Église universelle (et donc d'en professer la doctrine)celui-ci leur est textuellement contraire: Contre Nestorius, le Symbole affirme un seul Seigneur. Contre Pélage, il affirme que l'Esprit saint crée (et non seulement propose) la vie. Contre Eutychès, le Symbole souligne l'incarnation du Verbe divin. Contre le pape de Rome et sa "seconde planche de salut" pour les baptisés ayant fait "naufrage", le Symbole n'admet que le seul baptême pour la rémission des péchés. Ce sont ces choses que ...

Série de réflexions sur une communion orthodoxe (3)

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Pour quelle raison le Symbole est-il réputé suffisant? La précédente partie a permis d'établir que l’Église indivise de l'antiquité n'avait officiellement qu'une seule confession de foi : le Symbole de Nicée-Constantinople. A la question de savoir pourquoi ce Symbole devrait être jugé suffisant, l’Église ancienne a donné la réponse suivante: car il donne un enseignement parfait sur le Père, le Fils et le Saint-Esprit et il expose l'Incarnation du Sauveur à ceux qui la reçoivent avec foi (concile de Chalcédoine, 5e session) [*].   Connaître le vrai Dieu dans le Verbe Incarné, par la foi : de quoi pourrions-nous avoir besoin de plus? "La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ" (Jean 17. 3). Aujourd'hui, la Trinité est souvent considérée comme un accessoire fourni d'office dans le "package" de la foi chrétienne et que l'on reçoit donc...

Série de réflexions sur une communion orthodoxe (2)

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Quel Credo?  Chaque dénomination contemporaine affirme être la plus fidèle héritière de l’Église indivise des premiers siècles.   Or, cette Église antique n'a jamais reconnu d'autre résumé officiel de sa foi que le texte appelé "Symbole de Nicée-Constantinople". Selon elle, ce "Symbole" ou "Credo" ne doit jamais être changé, d'autant qu'il est a priori suffisant pour exprimer toute la foi salutaire.  Ainsi:    La profession de foi des trois cent dix-huit Pères réunis à Nicée en Bithynie, ne doit pas être abrogée, elle doit conserver toute sa force (Concile de Constantinople, canon n°1 sur le Symbole de Nicée).  De même:   Le saint concile a décidé qu'il n'est permis à personne de professer, d'écrire ou de composer une (confession de) foi autre que celle définie par les saints Pères réunis à Nicée, avec le Saint-Esprit. (Concile d’Éphèse, 6e session sur le Symbole de Nicée).  De même: Or donc,...

Série de réflexions sur une communion orthodoxe (1)

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Constats et démarche Il existe actuellement un chapelet de dénominations plus ou moins attachées à leurs confessions de foi respectives, lesquelles sont à leur tour plus ou moins fidèles aux Écritures... ça fait un peu désordre! Généralement, ces dénominations se reconnaissent mutuellement comme chrétiennes et cherchent même à se rapprocher, au sein de structures plus larges, comme la Fédération Protestante de France ou encore le Conseil National des Évangéliques de France. Pour finir, leurs membres expriment volontiers une intuition commune, selon laquelle "Ce qui nous unit est plus grand que ce qui nous sépare". Mais, concrètement, que veut dire cette affirmation?... Si ça veut dire que, dans le fond, aucune doctrine n'a d'importance, le risque est de faire naufrage dans le libéralisme - libéralisme dont le principe est justement que "La foi est plus importante que les doctrines (surtout si elles sont orthodoxes, ndlr)". Évidemment, le libéralism...