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Affichage des articles du mai, 2019

Concorde de Wittenberg (addendum)

J'ai fait valoir, dans un précédent billet, que le maintien (ou la réaffirmation) de la Concorde de Wittenberg, présentait un double avantage: D'une part , il permet d'immuniser les Églises protestantes contre le zwinglianisme - dans lequel sont retombés nombre de théologiens Réformés par la suite (Dabney, Hodge, Cunningham...) D'autre part , la Concorde permet au protestantisme d'opposer un front uni à Rome et aux autres sectes. Il convient de noter que ce double avantage en emporte un troisième: garantir l'unité du protestantisme orthodoxe , dans les termes connus et approuvés par les Réformateurs eux-mêmes - par opposition aux accords récents, comme celui de Leuenberg (1973!), qui fédèrent un "protestantisme" libéral dans des termes qui n'engagent que les artisans de ce dernier. La question pour le protestantisme aujourd'hui est donc de savoir si ses membres veulent pouvoir s'asseoir à la même table d' une pa

Ascension 2019

Joyeuse fête de l'Ascension à tous! Que cette journée soit l'occasion de nous édifier dans l'espérance qui nous est donnée en Christ, par sa parole. A quoi nous sert l'ascension du Christ? Catéchisme de Heidelberg, q. 49 D'abord, nous avons au ciel, en Christ, notre avocat devant la face de son Père; ensuite, ayant ainsi notre chair au ciel, nous avons un gage assuré que lui, la Tête, nous élèvera à lui, nous aussi, ses membres; et enfin, nous ici-bas nous recevons, en retour, son Esprit, comme un gage par la force duquel nous cherchons, non pas les choses qui sont de la terre, mais celles qui sont en haut, là où le Christ siège à la droite de Dieu. Mes petits enfants, je vous écris, afin que vous ne péchiez pas. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. 1 Jn 2:1-2 Qui les condamner

29 mai 1536: Concorde de Wittenberg

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Incapables de s'entendre sur la doctrine de la Cène (colloque de Marbourg, 1529), les protestants avaient été divisés à Augsbourg. Les Suisses et les théologiens de la Haute Allemagne, pour qui le Ressuscité n'était présent dans la Cène que “ par la contemplation de la foi ” (Zwingli, De Fidei Ratio, 23), c'est-à-dire: en pensées, ne pouvaient pas souscrire à la Confession qui enseigne au contraire une présence réelle ou objective (article 10) que la foi, au lieu de constituer (ou, pour le cas de Zwingli: de simuler), se contente de recevoir à salut. En 1536, les Réformateurs de Haute Allemagne et quelques Suisses (comme l’Église de Bâle) finirent par se réconcilier avec Luther et ses confrères sur ce sujet. Avec cette Concorde, qui reçut ensuite le soutien de Jean Calvin (voir: Herminjard, correspondance, tome VI, page 132: Exemplar excusasionis quae praefationi inseretur ), l'ensemble du protestantisme était uni derrière la Confession d'Augbsou

Mai-juillet 381: le concile oecuménique de Constantinople

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“ Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?” (1 Corinthiens 3: 16) Le deuxième concile oecuménique, convoqué par l'empereur Théodose Ier et présidé successivement par Mélèce Ier d'Antioche, Grégoire de Nazianze, puis par Nectaire, s'est tenu du mois de mai au mois de juillet de l'an 381, dans la capitale impériale: Constantinople (aujourd'hui Istanbul, Turquie). En plus d'établir un nouvel évêque pour Constantinople, l'objet principal du concile était de juger une hérésie dérivée de l'arianisme, celle des pneumatomaques. Ceux-ci enseignaient, à l'instar de Macédonius (évêque de Constantinople jusqu'en 360), que l'Esprit saint n'était qu'une créature tirée du néant et inférieure aussi bien au Père qu'au Fils. Contre ces thèses, les 150 Pères du concile (tous orientaux) affirmèrent la divinité du Saint-Esprit et complétèrent le Credo d

Annotation Credo # 44

Attente et évangélisation Non seulement l'attente de la vie future ne saurait conduire les saints à la démission (annotation n° 43) mais encore, elle doit être marquée par l'accomplissement de la grande mission que leur a confié le Seigneur avant son Ascension: " Allez, faites de toutes les nations des disciples (...) " (Matthieu 28. 19). La vérité qui dérange   Faire des disciples, amener les âmes à Jésus-Christ et contribuer à leur édification : cette sainte mission n'appartient pas uniquement aux ministres de l’Évangile que sont les pasteurs, mais bien à chaque membre de l’Église, appelé à témoigner (en parole et en exemples), dans sa vie quotidienne, de sa foi.  Le but de l'âme chrétienne, en témoignant et en cherchant à faire des disciples, n'est pas celui des pharisiens (cf. Matthieu 23. 15); il n'est pas question de se glorifier d'avoir enrôlé quelqu'un, d'en faire son élève - presque sa chose - et de grossir les

20 mai: ouverture du synode de Nicée, 1er concile oecuménique

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“ Voici, la vierge sera enceinte, et elle enfantera un fils, et on le nommera EMMANUEL , ce qui signifie: DIEU AVEC NOUS. ” (Matthieu 1. 23) Le premier concile oecuménique, ou universel, fut convoqué par l'empereur Constantin et présidé par l'évêque Osius de Cordoue. Il s'est tenu du 20 mai au 25 juillet 325, dans la ville de Nicée - actuellement Iznik, en Turquie. L'objet principal du concile était de juger l'hérésie arienne (du nom d'un prêtre d'Alexandrie, Arius), pour qui le Fils de Dieu était une créature tirée du néant et susceptible de changement. Lors d'un concile local qui excommunia Arius et ses sectateurs, Alexandre, évêque d'Alexandrie, mettait ainsi en garde contre ces hommes qui “avancent avec la dernière témérité, et sans pouvoir l'appuyer par l'autorité de la sainte Ecriture, que Dieu n'a point toujours été Père, mais il y a eu un temps auquel il ne l'était point” et qu

Inénarrable EPUF...

Les élections européennes approchent. Fait surréaliste: de prétendues Églises, habituellement si promptes à abandonner chacun à ses ''convictions'', à accueillir toutes les sortes de croyances et de morales individuelles et contradictoires (et à les valoriser comme des richesses inestimables!), publient et diffusent une sorte de guide à travailler "pour soi ou en Église" (sic) et orienter (?) ainsi le vote de leurs infidèles. De là à conclure que tout ce qui est adoré en ces loges profanes est la déesse Europe et sa révélation des droits de l'Homme, il n'y a qu'un pas... Bucerian

Annotations Credo # 43

Nous attentons la résurrection des morts et la vie du siècle à venir Après avoir rappelé la magnifique assurance du Salut que nous avons par la foi en Jésus-Christ, le Credo tourne nos regards vers l'attente de la félicité qui nous est réservée. Le domaine de ce salut étant au-delà de l'Histoire et du monde présents (1), il n'est pas question d'en espérer la jouissance ici-bas autrement que par l'espérance (2). Pourtant, contrairement à ce qui existe dans de nombreux mouvements apocalyptiques, cette attente n'est de nature ni démissionnaire, ni suicidaire (3).  1. L'attente de la Résurrection Certaines dénominations ont développé de laborieuses spéculations pour fonder une eschatologie riche en rebondissements. Certaines n'hésiteraient pas à ériger ces opinions en articles de foi, veillant à ce que chacun admette que le Seigneur reviendra ressusciter certains morts et établir un règne terrestre de 1000 ans avant de ressusciter finalement

La foi de l'Eglise chrétienne

Une récente enquête donne une idée de l'état de délabrement spirituel des dénominations "historiques" en Europe. C'est l'occasion pour nous de rééditer ce billet, paru il y a plus d'un an sur notre blog: Certes, une Église doit être dotée d'une confession de foi, si elle ne veut pas être confondue avec un vulgaire club maçonnique. Mais si l’Église concernée ne veut pas devenir une malheureuse secte, encore doit-elle connaître le centre de gravité et la juste perspective du confessionnalisme. Or, le seul Credo de l’Église UNIVERSELLE est celui que cette même Église a unanimement formulé: le Symbole inaltéré de Nicée-Constantinople, dont l'existence même constitue la condamnation du libéralisme théologique. Le propos du Symbole a été réaffirmé et précisé (sans que le Symbole ne soit remplacé ) par les affirmations des conciles UNIVERSELLEMENT reçus, tenus contre les hérésies nestorienne, pélagienne, monophysite, origéniste, mo