Nous confessons
L'histoire est ainsi faite que, depuis le XVIe siècle, les fidèles évangéliques sont communément appelés " protestants ". Ce mot, (du latin pro/testari : témoigner pour) vient de ce que nos pères ont protesté leur foi et leur intention d'y persévérer, spécialement au sujet de cet article que nous confessons dans le Symbole, à savoir : l'article de la rémission des péchés, ou de la justification.
Eglise " protestante " ou " confessante " sont ainsi largement synonymes, puisque confesser a ici le sens de "déclarer publiquement" notre croyance.
A proprement parler, il est vrai que " confesser " est autre chose que "croire". Pourtant, on ne doit pas se tromper ici en imaginant (par exemple) que
puisqu'il n'est pas dit " nous croyons ", cet article doit être de
moindre importance. Au contraire ! Si notre Symbole " confesse " l'article de la rémission des péchés, c'est d'autant qu'il est préalablement cru (on ne confesse que ce que l'on croit). Cela se vérifie par ce que dit la même Église chrétienne, dans le Symbole, local, des Apôtres: " Je crois la rémission des péchés ".
L'emploi du verbe " confesser " ne sert donc qu'à mettre en exergue cette vérité, que ce que les chrétiens croient dans le fond de leur cœur, ils l'expriment, le partagent et en témoignent publiquement, par les lèvres (Romains 10. 10) et même - parce qu'ils ne sont pas des cagots et des hypocrites - jusque dans leurs actes (Jacques 2. 18).
La vraie foi se confesse, donc, en soutenant pour exclusivement vrai l’Évangile sur lequel elle s'appuie. Luther résumait cela en écrivant (Traité du Serf Arbitre) que " Rien n'est plus connu et plus fréquent chez les chrétiens que l'assertion. Supprime les assertions, et tu as supprimé le christianisme ". Une Église chrétienne ne peut pas subsister là où le christianisme est supprimé ; aussi l’Église doit être confessante, ou ne pas être.
Néanmoins, une fois cette assertion posée, reste à savoir de quelle confession il doit être question, afin de n'imposer aux fidèles ni trop, ni trop peu de dogmes et pour ne pas risquer (ce qui serait pire que tout) de les enfermer dans l'hétérodoxie et/ou une forme de sectarisme.
Trois exemples de cela:
1) Dans des milieux libéraux et/ou piétistes, on peut se contenter, pour toute confession, de quelques mots, comme : " Jésus est Seigneur " - tout en gardant la liberté de mettre le sens que l'on veut à ces mots. C'est par exemple le cas dans l’Église Protestante Unie de France.
Contre cette première démarche : s'il est vrai qu'un fidèle peut dire sa
foi de façon aussi brève que spontanée, l’Église - avec le soucis
pédagogique qu'elle a pour ses enfants, et l'expérience qu'elle a de la
ruse des faux-frères - se doit de résumer plus largement l'ensemble des
vérités bibliques.
2) Dans des Églises autrement plus confessionnelles, on professe des monuments tenant sur des dizaines de pages, comme le Confession de Westminster. C'est par exemple le cas dans l’Église Réformée du Québec (ERQ).
Contre cette deuxième démarche : un monument comme la
Confession de Westminster dit des choses vraies et édifiantes. Elle dit
également des choses controversées et que l'on aurait en tout cas du mal
à déclarer nécessaires pour être chrétien (exemple: le dimanche
sabbatique).
C'est au point que l’Église mentionnée (ERQ) a joint un préambule à ladite confession, pour préciser ce qu'elle retient dans toute sa
rigueur, et ce qu'elle relativise. Une telle situation (à mon sens inévitable) ne peut que jeter finalement le discrédit sur l'autorité de la confession de foi.
3) Dans d'autres dénominations, on se réfère à des documents anhistoriques, qui imposent au passage, comme étendards de la foi commune, des doctrines pour le moins particulières (millenium, etc.). C'est par exemple le cas avec cette déclaration de foi baptiste.
Contre cette troisième démarche : que chaque dénomination, voire congrégation, prenne la liberté de composer un autre texte, surtout pour y introduire des opinions qui sont au moins douteuses, cela pose un problème pour la reconnaissance de l'équivalence du contenu de chaque confession (donc, un problème à la catholicité). C'est aussi multiplier le risque d'hétérodoxie, voire d'hérésie, et c'est risquer de tyranniser des âmes en leur imposant des croyances pour le moins discutables avant d'être regardé comme un vrai membre de l’Église. Bref, c'est risquer d'endosser la responsabilité gravissime de créer un schisme et une secte (Galates 5. 19-21).
Ces observations nous confortent dans la pensée qu'un inventaire s'impose dans les collections symboliques, en faveur du seul texte ayant historiquement reçu une unanime réception de la part de tout ce qui peut se revendiquer comme moindrement chrétien: le Symbole de Nicée-Constantinople.
Tous les dogmes qui y sont exposés sont nécessaires et suffisants pour délimiter la vraie Église (là où la Parole est prêcher fidèlement) de ses contrefaçons.
Nécessaires et suffisants: quelques-uns rétorqueront sans doute à cela que notre Symbole est aussi bien professé par nous que par les nestoriens, les monophysites, les papistes et les disciples de Pierre Moghila. Pourtant, nous ne nous entendons avec aucune de ces (plus ou moins) vieilles branches.
C'est le lieu de préciser que ces mouvements, s'ils ont eu l'astuce de conserver formellement le Symbole, ne peuvent en assumer loyalement le propos ; et que des cours ecclésiastiques (Éphèse et Constantinople II, contre les nestoriens; Chalcédoine et Constantinople III contre les divers monophysites; Augsbourg, face aux erreurs des papistes et de leurs émules orientaux) en ont fait la démonstration.
C'est la raison pour laquelle, avec ce Credo, on reçoit les précisions, ou réaffirmations données par ces assemblées, comme autant de commentaires officiels. Ce faisant, le Symbole (ou Credo) n'est ni remplacé, ni augmenté; pourtant, aucun œcuménisme de mauvais aloi n'est possible avec ceux qui s'obstinent à ajouter (que ce soit la papolâtrie ou la xylolâtrie...) ou à dénaturer et renier (comme sur l'article de la Justification dont il sera question par la suite) les termes de cet auguste Symbole.
Conclusion:
Il faut que l’Église soit confessante. Or, de l'aveu de tous, le Symbole de Nicée-Constantinople dit la foi chrétienne, l'enseignement biblique. Employé dans la liturgie, il est le Credo vivant des assemblées fidèles.
Son unanime réception historique a pour conséquence que nul ne reniera les éléments essentiels de sa foi (ni ne perdra la face!), en rendant à ce Symbole sa place et son statut d'unique confession de foi des Églises chrétiennes. Ce faisant, les assemblées orthodoxes et iréniques clarifieront beaucoup une scène ecclésiastique autrement confuse et, il faut le dire, déplorable.
Quant aux annexes de ce Credo, quoique certains en contesteront les parties (notamment la Confession d'Augsbourg), nous espérons en montrer le bienfondé et la nécessité pour défendre, d'une façon conforme aux Écritures, la doctrine essentielle de la Justification par la foi seule.
Bucerian
C'est la raison pour laquelle, avec ce Credo, on reçoit les précisions, ou réaffirmations données par ces assemblées, comme autant de commentaires officiels. Ce faisant, le Symbole (ou Credo) n'est ni remplacé, ni augmenté; pourtant, aucun œcuménisme de mauvais aloi n'est possible avec ceux qui s'obstinent à ajouter (que ce soit la papolâtrie ou la xylolâtrie...) ou à dénaturer et renier (comme sur l'article de la Justification dont il sera question par la suite) les termes de cet auguste Symbole.
Conclusion:
Il faut que l’Église soit confessante. Or, de l'aveu de tous, le Symbole de Nicée-Constantinople dit la foi chrétienne, l'enseignement biblique. Employé dans la liturgie, il est le Credo vivant des assemblées fidèles.
Son unanime réception historique a pour conséquence que nul ne reniera les éléments essentiels de sa foi (ni ne perdra la face!), en rendant à ce Symbole sa place et son statut d'unique confession de foi des Églises chrétiennes. Ce faisant, les assemblées orthodoxes et iréniques clarifieront beaucoup une scène ecclésiastique autrement confuse et, il faut le dire, déplorable.
Quant aux annexes de ce Credo, quoique certains en contesteront les parties (notamment la Confession d'Augsbourg), nous espérons en montrer le bienfondé et la nécessité pour défendre, d'une façon conforme aux Écritures, la doctrine essentielle de la Justification par la foi seule.
Bucerian