20 mai: ouverture du synode de Nicée, 1er concile oecuménique







Voici, la vierge sera enceinte, et elle enfantera un fils, et on le nommera EMMANUEL, ce qui signifie: DIEU AVEC NOUS. ”

(Matthieu 1. 23)





Le premier concile oecuménique, ou universel, fut convoqué par l'empereur Constantin et présidé par l'évêque Osius de Cordoue. Il s'est tenu du 20 mai au 25 juillet 325, dans la ville de Nicée - actuellement Iznik, en Turquie.



L'objet principal du concile était de juger l'hérésie arienne (du nom d'un prêtre d'Alexandrie, Arius), pour qui le Fils de Dieu était une créature tirée du néant et susceptible de changement. Lors d'un concile local qui excommunia Arius et ses sectateurs, Alexandre, évêque d'Alexandrie, mettait ainsi en garde contre ces hommes qui “avancent avec la dernière témérité, et sans pouvoir l'appuyer par l'autorité de la sainte Ecriture, que Dieu n'a point toujours été Père, mais il y a eu un temps auquel il ne l'était point” et qui vont jusqu'à soutenir -- quand on leur demande si le Fils pourrait chuter comme Satan, “qu'il le peut très certainement. Car il est d'une nature sujette au changement, puisqu'il peut être engendré, et être créé.” (voir la lettre d'Alexandre, dans Socrates, Histoire de l'Eglise, I. 6). Contre ces thèses, les 318 Pères du concile affirmèrent la consubstantialité du Père et du Fils.



Certains ont critiqué le concile au prétexte qu'il avait été convoqué par un empereur de Rome. On aurait tort, cependant, d'imaginer que l'empereur aurait dicté ses idées aux évêques. Comme l'a souligné Charles Kannengiesser: “Les Pères conciliaires de 325 étaient libres de leurs choix, à en croire les trop rares témoignages, d'ailleurs indépendants et fort variés (...) on ne se trompe pas en gardant à l'option doctrinale de Nicée son strict caractère ecclésiastique, soustrait au caprice politique du prince, malgré le statut politique tout à fait spectaculaire de cette assemblée générale”. (Nicée 325 dans l'Histoire du christianisme, Concilium, n° 138, 1978, p. 42 et 44 / extrait cité par Yves Chiron, dans son “Histoire des conciles”, éditions Perrin).



En revanche, l'intérêt dogmatique du concile est certain, et son propos, entièrement biblique ; là où l'hérésie d'Arius, au nom du rationalisme, se proposait de rendre un culte à une créature, le concile orthodoxe nous rappelle qu'en la Personne du Fils, Dieu lui-même nous a aimés jusqu'au don de soi, acquérant, pour ceux qui croient en Lui, un salut irrévocable et éternel.

Le Symbole: ici
Canon 19 sur le baptême: ici.



Rapport à la papauté romaine:


Non seulement l'évêque de Rome n'a pas convoqué le premier concile, mais il ne l'a pas présidé non plus -- ses représentants n'y occupant que la quatrième place (Cassiodore, Histoire tripartite, II, 1).

Parmi les vingt canons adoptés par ce concile, le sixième est sans doute l'un des plus connus. Il disposait ceci:


Que l'ancienne coutume en usage en Egypte, dans la Libye et la Pentapole soit maintenue, c'est-à-dire que l'évêque d'Alexandrie conserve juridiction sur toutes (ces provinces), car il y a le même rapport que pour l'évêque de Rome. On doit de même conserver aux Eglises d'Antioche et des autres éparchies (provinces) leurs anciens droits.


Il ressort de cela que le concile validait une coutume utile au maintient du bon ordre, sans lui reconnaître aucun fondement dogmatique ou scripturaire, et que cette coutume envisageait les droits de l'évêque d'Alexandrie comme équivalents à ceux de l'évêque de Rome.

Or, comme le notait, en 1537, Philippe Melanchthon (Traité de la primauté du pape, I: B): Si l'évêque de Rome avait eu de droit divin une supériorité, il n'aurait pas été licite à un synode de lui retirer quelque chose de ce droit et de le transférer à celui d'Alexandrie.


Bucerian
(extrait des textes Symboliques de l’Église chrétienne).

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