Le Mystère de l'Incarnation, glorifié par les six conciles




J'ai partagé, il y a quelques semaines, le témoignage du réformateur Henri Bullinger (1504-1575) au sujet des six conciles œcuméniques. Je souhaite ajouter aujourd'hui le témoignage d'un théologien romain, le père dominicain Édouard Hugon (1867-1929). Dans son livre "Le Mystère de l'Incarnation" [conclusion de la première partie], ce dernier écrivait les choses suivantes:

"Les six premiers conciles sont, en effet, la glorification éclatante du mystère béni de l'Incarnation. A Nicée (325), c'est la divinité du Christ qui est affirmée et adorée, vengée des blasphèmes des ariens et de tous les rationalistes futurs. Au premier concile de Constantinople (381) cette divinité de Jésus est proclamée de nouveau avec la divinité du Saint-Esprit. Le concile d’Éphèse (431) définit le dogme de l'unité personnelle en Jésus-Christ avec le dogme de la maternité divine de Marie, contre les blasphèmes des nestoriens; et le concile de Chalcédoine (451), maintient l'intégrité des deux natures contre l'hérésie eutychienne. Le second concile de Constantinople (553) affirme à la fois l'unité et la dualité des natures; tandis que le troisième concile de Constantinople (680-681) glorifie les deux volontés en Jésus-Christ.
Les hérétiques sont bien morts; l’Église anathématise encore leurs hérésies, et elle continue d'adorer, de louer et d'aimer le Christ, vrai Dieu et vrai homme, personne unique en deux natures dont chacune garde après l'union ses propriétés, son opération distincte, sa volonté distincte; et Jésus-Christ, le Dieu-Homme, reste toujours au sein de l'humanité - nous pouvons bien le redire, ici encore - Celui que l'on adore, que l'on aime et pour qui l'on meurt!"

Deux remarques ici :

1° Il est sans doute très parlant que, tout papiste qu'il fût, le père Hugon n'a pas compté le (prétendu) septième concile comme un pilier ou un témoin significatif de l'Incarnation. Il a au contraire regardé les six conciles comme une unité fermée, consacrée au cœur de la foi salutaire (cf. Matthieu 16.15/ Jean 17.3). Et de fait, le culte des images dans le paganisme, dans le chiisme, voire dans certaines Églises non-chalcédoniennes, démontre suffisamment qu'il n'est en rien le couronnement ou la clé de voûte de la vraie foi - et qu'il est donc bien loin de justifier un prétentieux "dimanche de l'orthodoxie" (*).

2° Que lorsque, sur notre blog, nous prônons cette armature et ce centre de gravité confessionnels, nous indiquons (à ceux qui entendent être des chrétiens bibliques, ou historiques) la position la plus cohérente, la plus fidèle et la plus indiscutable - pour tout dire: la position inexpugnable propre à affermir l’Église - afin de prémunir les âmes contre les semeurs de sectes et d'opinions douteuses, voire pernicieuses.

A notre époque, où l'on cherche à dissoudre l’Église dans un arc-en-ciel de couleurs libérales (dont les nuances les plus hypocrites se couvrent et se targuent d'un vernis piétiste), la franche réappropriation de cet héritage apparaît plus nécessaire que jamais.

Bucerian

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(*) L'acceptation du Horos, ou décision du prétendu 7e concile est bien plutôt contraire aux dispositions des conciles susmentionnés (pour ne rien dire des enseignements bibliques), comme je l'ai déjà montré.


Commentaires

Anonyme a dit…
Il est intéressant de noter que l'abbé Hugon n'a reconnu que les six premiers conciles oecuméniques, comme le déploiement dogmatique cohérent du Symbole de Nicée-Constantinople, taisant les assemblées suivantes... De sorte que, n'est hérétique que la communauté qui rejette le Credo et les précisions que le mystère de ses articles appellent: UN Dieu/Trinité, UN Seigneur/Incarnation, UN Baptême/Justification, UNE Église/Tradition.

A ce titre, les Latins n'ont, définitivement, dévié qu'en 1564, à Trente, et les Grecs, en 1672, à Jérusalem, alors que les catholiques confessants, les "pro-testants", ont poursuivi leur course apostolique jusqu'à nos jours, munis de la confession d'Augsbourg de 1530. Car, l'"Invariata Augustana" a fourni les précisions scripturaires imparables du Credo, des questions de la justification et de la tradition, latentes dans l'Église, pendant huit siècles.

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