Traité de la puissance et de la primauté du pape



 
A l'occasion de la "semaine de prière pour l'unité des chrétiens", nous avons la joie de partager sur ce blog le Traité de la puissance et de la primauté du pape, adopté (comme appendice de la Confession d'Augsbourg) par les théologiens assemblés à Smalkalde, en février 1537.
Outre sa conformité à l'enseignement scripturaire (Juxta Scriptura), trois raisons expliquent que ce document sera désormais référencé sur la page des Textes symboliques.

Première raison : Il s'agit (comme il se doit) d'une raison objective. C'est que, contrairement par exemple aux Articles alors soumis par Luther, le Traité fut officiellement ratifié par l'assemblée de Smalkalde - assemblée composée des signataires de la Concorde de Wittenberg.
Ce n'est donc pas par motif personnel et arbitraire que ce texte est ajouté ici, mais parce qu'il est, avec la Confession et Apologie d'Augsbourg, et la Concorde, le troisième et dernier document à avoir jamais officiellement exprimé les positions protestantes.


Deuxième raison : Ce texte énonce avec force et clarté le droit de l’Église (là où deux ou trois sont assemblés en mon nom...) d'appeler, de choisir et d'ordonner ses ministres (*).
Ce faisant, il rappelle et souligne la source de la véritable légitimité des ministres de la Parole. Tout ceci est certainement propre à affermir les âmes et à repousser les fables généalogiques épiscopales au moyen desquelles ceux qui disent avoir pour pères les apôtres tentent d'intimider les Églises et de les soumettre à leur pouvoir inique.

Troisième raison : Ce document apporte enfin une réponse chrétienne à un scandale qui s'est considérablement accru depuis le XVIe siècle: les prétentions de la papauté de Rome (Constitution dogmatique Pastor Aeternus, concile Vatican I).
Si l'actuelle atmosphère œcuménique tend à dédramatiser ces prétentions (pour finalement mieux les faire accepter?), ces dernières exigent pourtant une réponse à la hauteur de leur propre radicalité - avec toutes les conséquences, éternelles, qu'elles impliquent (cf. 1Rois 18: 21).

Avec le référencement de ce texte principalement consacré au dernier nœud du Credo (celui de l’Église) se termine manifestement pour nous un long travail d'inventaire des textes confessionnels faisant autorité.
En ces temps particulièrement troublés et relativistes, notre espoir est que les vrais fidèles sauront faire bon usage de ces trésors, afin de se reconnaître charitablement entre eux, de repousser les fausses doctrines (ainsi que la communion des ecclésioles qui les endossent), et de s'édifier paisiblement sous la Grâce de Dieu et dans la Vérité.

Bucerian.

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(*) Le Traité (§ 67) rappelle aussi la solution traditionnelle à la question du baptême conféré extraordinairement par des "laïcs" (cf. Concile d'Elvire, canon 38; St Jérôme, Dialogue contre les Lucifériens, chap. 9, etc.)
Ce faisant, le Traité interdit les contestations qui ont malheureusement resurgi, à ce propos, dans certaines dénominations.


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