Droit canonique et déchéance de la pentarchie
Il ressort en effet des termes de la cinquième session du concile de Chalcédoine, et de la dix-huitième session du concile de Constantinople III, que ce n'est pas seulement l'exactitude formelle (la lettre du texte), mais aussi la suffisance matérielle (le catalogue des vérités) du Credo de Nicée-Constantinople, qui est affirmée et scellée (*).
Or, lors du second concile de Nicée, en 787 après Jésus-Christ, c'est toute la pentarchie (Rome/Constantinople/Alexandrie/Antioche/Jérusalem) qui a dogmatisé - ou élevé au rang de vérité digne du Credo - la place des peintures dans la foi et le culte des chrétiens.
Cette adjonction d'une nouvelle assertion au Credo (ou en plus des assertions de celui-ci) ne constitua donc pas moins une altération du Credo que le coup qui fut porté à la lettre de celui-ci, un peu plus tard, par la seule Rome (querelle du filioque/schisme de 1054). Cette dernière audace de l'ancienne Rome apparaît même, finalement, n'avoir été qu'une vulgaire surenchère dans cette course à l'innovation, fournissant (à l’instar de la légèreté de Roboam /cf. 1Rois 12) le prétexte providentiel à la dissolution d'un ordre hiérarchique dont tous les membres étaient de toute façon déjà excommuniés latæ sententiæ.
Bucerian
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(*) Il restait possible de réaffirmer, en les précisant ("autrement dit"), les vérités directement formulées dans le Credo. Ainsi, par exemple, puisque le "seul Seigneur Jésus-Christ" est né "de la Vierge Marie" (Credo) on pouvait souligner ce point en formulant cette conséquence nécessaire : que Marie est "théotokos" (concile d'Éphèse). Mais il était (et reste) impossible d'ajouter un dogme inédit, comme l'a fait par exemple Pie IV avec le purgatoire, dans la profession de foi tridentine.
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