De la Tradition légitime (4/10)

Chapitre 4

Le cœur de la foi

 

 

Dans les chapitres précédents, j'ai souligné qu'il existe historiquement une Église chrétienne, qui est une communauté de foi, définie et unie par cette foi commune - ou plus exactement par son objet, à savoir Jésus-Christ.
Car nous ne sommes pas ni "pétriniens", ni "pauliniens" (cf. 1Corinthiens 1. 12), nous ne sommes pas même "bibliens", mais bien chrétiens (Actes 11:26). C'est en effet du Christ, le Fils unique de Dieu, que parlent les Écritures (Jean 5: 39) et c'est lui que l’Église discerne comme assurant l'unité, comme étant le ciment de ces livres canoniques.
Les chrétiens croient donc en Jésus, comme Fils unique engendré de Dieu le Père, et par qui ils reçoivent l'Esprit saint.

Cet acte de foi est en soi un acte d'adoration : les chrétiens trouvent en Christ un être tel qu'il peut étancher leur soif et combler leur âme pour l'éternité (Matthieu 11: 27-30). A l'instar du premier martyr (st Étienne, Actes 7) c'est à lui qu'ils remettent leur âme devant la mort. Ils trouvent en Lui ce qu'on ne peut recevoir que de Dieu. Tout cela implique qu'en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité (Colossiens 2: 9).

Cette adoration de la foi est fondée sur l'annonce de l’Évangile lui-même, qui présente Jésus comme le Fils unique engendré du Père (Jean 3: 16). Comme l'ont fait remarquer les anciens pères de l’Église, d'une part, cette notion de génération, ou engendrement, interdit de confondre le Père et le Fils. Celui qui est le Fils n'est pas celui qui est le Père (autrement, la génération ne serait rien d'autre qu'une illusion, chère à l'hérésie modaliste).
D'autre part, cette notion de génération interdit de séparer le Père et le Fils. Ce qu'est le Fils n'est pas autre chose que ce qu'est le Père, à savoir: Dieu. Autrement, la génération désignerait simplement un acte de création, de "fabrication", et finalement d'adoption, et le Fils n'aurait rien d'unique. Il serait le fils premier adopté de Dieu (ce qui est très différent).

A cela s'ajoute quantité de témoignages et de preuves bibliques (prologue de st Jean), et toute la logique de la foi (Dieu, seul créateur / Ésaïe 44: 24/ Hébreux 1: 10, etc.) et il n'est donc pas besoin d'insister sur ce fait : Le Fils de Dieu s'étant fait homme, la Trinité nous est dévoilée en Lui ou par Lui, Lui qui, vrai Dieu et vrai homme, est l'unique médiateur entre Dieu et les hommes.

A SUIVRE...

Bucerian