Question de foi : le modalisme

La question : Le modalisme est-il plus acceptable que l'arianisme ?

Pour rappel : Le modalisme est la croyance selon laquelle Dieu serait une seule personne se révélant simplement sous trois modes ou sous trois noms différents (celui qui est le Fils est celui qui est le Père), alors que l'arianisme consiste à dire que seule la personne du Père est de nature divine, celle du Fils n'étant qu'une créature.
L'intérêt de la question consiste en ce que le modalisme est professé par une partie minoritaire du pentecôtisme.



Réponse :

L'orthodoxie trinitaire repose principalement sur la notion de la génération en Dieu. Car, comme le notait st Hilaire de Poitiers, "un Dieu est né de Dieu, et cette naissance ne lui permet d'être ni le même quelqu'un, ni autre chose" (De Trinitate I, 17). La génération est donc ce qui fait l'unité/distinction du Père et du Fils.

 

Orthodoxie : Fils unique-engendré

 

Ainsi, l'hérésie modaliste touche au même nœud que l'hérésie arienne : la première ne peut confondre les Personnes qu'en niant le fait de la génération qui distingue le Père et le Fils, tout comme la seconde ne peut rejeter l'unité de nature de ces Personnes qu'en niant cette même génération - en la remplaçant par la notion de création.




Autrement dit : sans génération, pas de Fils (modalisme) ; en tout cas, pas d'autre fils qu'adoptif (arianisme).
L'hérésie modaliste, autant que l'hérésie arienne, consiste donc à nier l'existence du Fils unique-engendré (soit le cœur de la foi chrétienne) et s'expose naturellement à la même sentence que sa sœur:

Quiconque nie le Fils, n'a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils, a aussi le Père (1 Jean 2: 23).

Bucerian

Commentaires

Anonyme a dit…
Toute cette question est résolue par la notion de relation substantielle. Car, en tant que relation, la génération unit et différencie le Père et le Fils, contre le modalisme. D'un autre côté, en tant que génération de la substance divine, elle est éternelle transmission d'icelle du Père au Fils, tout en demeurant une, contre l'arianisme, puisque l'infini ne se divise pas.

Ceci dit, il faut saisir que le dogme trinitaire ne se résume pas à un simple divertissement logique. En effet, l'Histoire sainte nous illustre que le dessein de Dieu a toujours consisté à conclure une alliance de salut avec les hommes. Or, du Paradis à Parascève, ce fut un échec total, qui ne fut effacé qu'à Pâques. De sorte que, la Résurrection est une bonne nouvelle, un évangile: Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, a définitivement réalisé le contrat d'Alliance entre Dieu le Père et les hommes, auquel tous les hommes sont conviés par la Foi seule en l'unique Chef de l'humanité par grâce, le Verbe incarné. C'est pourquoi, sans cette relation trinitaire et cette Incarnation, tout le salut s'effondre et l'évangile est anéanti. Car, aucun contrat n'est possible sans contractants. Or, comme nous l'avons noté, l'homme, ou Adam, en est incapable. Par conséquent, Dieu a dû s'incarner par la Personne divine de son Fils pour contracter avec lui-même, le Père, afin que le Saint-Esprit puisse appliquer le salut qui en résulte aux fidèles: la vocation, la justification, la sanctification et la glorification.

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