Notes sur la doctrine de la prédestination des saints dans l'évangile selon st. Matthieu (7)

 


MATTHIEU 13: 10-16

Plusieurs remarques peuvent être faites sur ce passage.

1) L'usage de la parabole constitue lui-même une parabole. Il symbolise les degrés avec lesquels la Grâce est distribuée. Les moyens extérieurs de la Grâce (prédication, sacrements...) sont une mesure suffisante. On peut dire, au sujet de tous ceux que ces moyens atteignent, qu'ils entendent et qu'ils voient.
Pourtant,  à travers ces moyens, Dieu vise efficacement le cœur de quelques-uns seulement - c'est-à-dire les élus dont on pourra dire non seulement qu'ils entendent, mais encore qu'ils comprennent ; non seulement qu'ils voient, mais encore qu'ils discernent (verset 14).

2) Si on demande à qui revient la faute de l'endurcissement des méchants - ou d'où procède le vice qui détourne la volonté de la Vérité - la réponse sera sans doute : de l'homme pécheur. Pour cette raison, le texte de Matthieu cite une version du prophète Ésaïe dans laquelle le rôle des pécheurs est présenté activement  : "Ils ont fermé les yeux" (verset 15).
Mais si on demande de qui procède le jugement et le décret relatif à cet endurcissement et de cette réprobation, la réponse sera : de Dieu. Sous cet angle, le prophète Ésaïe (dont est tirée la citation de Matthieu), présente le rôle des pécheurs de façon passive : "Endurcis le cœur de ce peuple (...) Couvre ses yeux !"
Idem, dans la citation faite en st Jean (12: 40) : "Il a aveuglé leurs yeux et endurci leurs cœurs..."
On voit ici combien sont vaines les arguties des ennemis de la Souveraineté divine, et leur prétention à éclipser cette souveraineté au motif qu'elle se confondrait (ce qui est faux) au vice des créatures.

3) Au verset 16 de notre chapitre, le Seigneur déclare que ses disciples sont heureux d'avoir des yeux qui voient, et des oreilles qui entendent.
Et on doit se demander : à qui ces disciples doivent-ils une telle béatitude? A qui doivent-ils ce bienfait - qui est manifestement réservé à quelques-uns seulement?
S'ils le doivent (directement ou indirectement) à eux-mêmes, ils n'ont qu'à construire un autel et offrir à leur libre-arbitre des louanges et de l'encens : ce sera une adoration bien légitime ! (retour à la note n° 3).

Quant à nous, nous n'entendons louer que Jésus-Christ, un seul Dieu avec le Père et le Saint-Esprit, à qui soit la gloire maintenant à et à jamais.

A suivre...

Bucerian

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