Notes sur la doctrine de la prédestination des saints dans l'évangile selon st. Matthieu (3)
MATTHIEU 11: 19
Notre passage parle des enfants de la sagesse, par lesquels celle-ci a été justifiée. Demandons-nous donc : n'est-il pas vrai que les enfants entretiennent avec leurs parents un lien de filiation tel qu'ils tiennent d'eux ce qu'il sont ?
Les arminiens aimeraient au contraire qu'il existe des petits sages auto-générés. Dieu trouverait alors en eux la vertu propre à les adopter. Dans ces conditions, Dieu ne serait que trop juste en les élisant, eux plutôt que les autres. On pourrait résumer cette théologie par cette phrase : Les grands esprits se rencontrent!
Option séduisante, seulement voilà : La Bible ne reconnaît qu'un seul grand esprit, le Dieu Trinité. Pour tirer leur statut d'enfants de la sagesse en dehors de l'élection divine, il faudrait que les élus tirent cette caractéristique ou bien d'un super-Dieu (qui aurait distribué sa Sagesse aussi bien à la Trinité qu'aux arminiens), ou bien d'eux-mêmes (ce qui ferait d'eux autant de Dieux). Dans tous les cas : reniement du premier article de la foi chrétienne : "Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, etc."
L'arminianisme veut bien éviter cette conclusion scandaleuse en admettant que c'est bien Dieu qui suscite originellement des enfants à la Sagesse, mais que la répartition de ce bienfait dans le genre humain serait l’œuvre de la Sainte-Loterie. Triste religion, où le Fatum des Païens serait à son tour constitué en quatrième Personne de la Trinité, ayant plus de droits et d'honneur dans la destinée éternelle des hommes que le Père Lui-même !
Enfin, des arminiens pourraient être tentés d'échapper à ces conclusions en soutenant que tous les hommes ont été faits, initialement, enfants de la Sagesse - de sorte à être tous à armes égales pour pouvoir justifier la Sagesse. Mais notre texte enseigne plutôt que tous les fils de la Sagesse (et eux seulement) ont justifié la Sagesse (cf. Luc 7: 35).
Contre toutes les folies sacrilèges, l’Écriture enseigne donc qu'il n'existe aucun enfant de la Sagesse sans l'opération souveraine et unilatérale de Dieu (cf. Jean 1: 13) - et c'est là ce que confesse l’Église dans le Credo : Nous croyons en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui créé la vie.
A suivre...
Bucerian
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