La foi de toujours
Il serait souhaitable que les protestants ne sortent pas de la crise du Covid-19 dans le même état qu'ils y sont entrés: fracturés par les schismes, mis en péril par l’œcuménisme et exposés au péril mortel du libéralisme.
Pour les Églises protestantes, une véritable réforme consisterait ainsi à en revenir, une fois pour toutes, à la seule confession, vivante par la liturgie, de l’Église antique: le Symbole de Nicée-Constantinople -- les rares autres textes "Symboliques" n'en étant que des précisions, ou annexes et apologies.
Précisons seulement que nous entendons, par Symbole de Nicée-Constantinople, le texte inaltéré, seul socle commun à toute la chrétienté.
Certes, les Réformateurs adhéraient à la doctrine selon laquelle l'Esprit saint procède du Père "et du Fils" (filioque). De plus, leur époque était celle de la lutte pour l'article du Salut par le Christ seul, que nous ne pouvons recevoir que par la foi.
Le filioque, par lequel le pape de Rome avait provoqué le schisme avec l'Orient, ne fut donc pas discuté au XVIe siècle. Que le lecteur se rassure: nous n'avons pas davantage l'intention de discuter de la doctrine du filioque. Néanmoins, plusieurs raisons nous amènent rejeter l'introduction de cette doctrine dans le Symbole de Nicée-Constantinople.
Voici quelques-unes de ces raisons:
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1) Comme son nom l'indique, le Symbole a pour vocation de réunir tous ceux qui peuvent l'être en toute piété. Il importe donc que ce document serve à la franche et simple confession de la foi salutaire, et comme balise doctrinale pour la méditation des saints. Si l'on en fait plutôt le lieu des subtilités théologiques, qu'on le retouche au gré des trouvailles et des "progrès" (plus ou moins heureux), autant souhaiter la bienvenue à l'esprit d'innovations, de schismes et de sectes; car il n'en sortira rien d'autre. Il semble que le protestantisme, avec la prolifération de mouvements contradictoires qui le traverse, devrait être particulièrement sensible à ce sujet, et jeter définitivement aux orties cette maladie (inoculée par la papauté au XIe siècle) de retoucher à volonté le Symbole de la foi, divisant de ce fait l’Église.
2) Cette première considération nous mène à la cohérence d'une démarche protestante, dans le domaine de la Symbolique et de la discipline: les conciles de Nicée (324) et de Constantinople (381) ont donné un formulaire que les conciles subséquents ont scellé, interdisant à quiconque de le modifier sous peine d'excommunication. Pourtant, en Occident, le concile de Frejus (796), a retouché le formulaire, ou Symbole de Nicée-Constantinople, en y introduisant le "filioque".
La question se pose: depuis quand un concile local, fut-il celui de Frejus (!), peut-il modifier unilatéralement le contenu de la profession de foi de l’Église universelle? Rome a une réponse toute prête à cette question: c'est que, depuis ce temps, le pape de Rome a cautionné ce changement (c'est peut-être même pour symboliser cette prétention que le changement a été opéré dans le Credo). Mais les protestants ne sauraient admettre cette réponse.
Reste le recours à:
a) l'honneur dû à la vérité,
b) la liberté,
c) le non-littéralisme, etc.
Qu'on prenne garde au fait que ce sont, en l'espèce, autant de fausses réponses, de dangers, et même de pièges mortels.
a) Fausses réponses, car il faudrait que l’Église ait perdu les âmes, pendant des siècles, en ne disant pas le "filioque" au cours de la liturgie (ce qui est faux).
b) Dangers, car la liberté, pour l’Église, de contredire l’Église (qui a interdit de modifier le Credo), est juste la liberté, pour toute cette Église, de perdre tout crédit.
c) Pièges mortels, enfin, parce que le "non-littéralisme" a été le cheval de Troie du libéralisme, dans l'ERF.
Puissions-nous, avec sagesse, pouvoir dire que nous sommes l’Église de toujours. Puissions-nous en porter la marque canonique, avec pleine cohérence et autorité; et, de là, puissions-nous démasquer et chasser implacablement les imposteurs, relativistes et apostats de tout acabit.
Bucerian
2) Cette première considération nous mène à la cohérence d'une démarche protestante, dans le domaine de la Symbolique et de la discipline: les conciles de Nicée (324) et de Constantinople (381) ont donné un formulaire que les conciles subséquents ont scellé, interdisant à quiconque de le modifier sous peine d'excommunication. Pourtant, en Occident, le concile de Frejus (796), a retouché le formulaire, ou Symbole de Nicée-Constantinople, en y introduisant le "filioque".
La question se pose: depuis quand un concile local, fut-il celui de Frejus (!), peut-il modifier unilatéralement le contenu de la profession de foi de l’Église universelle? Rome a une réponse toute prête à cette question: c'est que, depuis ce temps, le pape de Rome a cautionné ce changement (c'est peut-être même pour symboliser cette prétention que le changement a été opéré dans le Credo). Mais les protestants ne sauraient admettre cette réponse.
Reste le recours à:
a) l'honneur dû à la vérité,
b) la liberté,
c) le non-littéralisme, etc.
Qu'on prenne garde au fait que ce sont, en l'espèce, autant de fausses réponses, de dangers, et même de pièges mortels.
a) Fausses réponses, car il faudrait que l’Église ait perdu les âmes, pendant des siècles, en ne disant pas le "filioque" au cours de la liturgie (ce qui est faux).
b) Dangers, car la liberté, pour l’Église, de contredire l’Église (qui a interdit de modifier le Credo), est juste la liberté, pour toute cette Église, de perdre tout crédit.
c) Pièges mortels, enfin, parce que le "non-littéralisme" a été le cheval de Troie du libéralisme, dans l'ERF.
Puissions-nous, avec sagesse, pouvoir dire que nous sommes l’Église de toujours. Puissions-nous en porter la marque canonique, avec pleine cohérence et autorité; et, de là, puissions-nous démasquer et chasser implacablement les imposteurs, relativistes et apostats de tout acabit.
Bucerian
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