Jésus-Christ, Seul Rédempteur


Moyennant quelques sophismes,
on pourrait même te proclamer un 6e dogme:
"Marie, Déesse Mère."



Il y a quelques semaines, la dénomination de Marcel Lefebvre a été indignée du fait que le pape François ose railler le prétendu dogme de la corédemption du monde par Marie.  
Je souhaite profiter de cette occasion pour rappeler que l'Église véritablement catholique n'a jamais cru, ne croit pas, et n'acceptera jamais de croire à l’infamie de la corédemption.

NB: Certains se demanderont peut-être pourquoi "perdre du temps" à réfuter la corédemption: tous les protestants ne savent-ils pas déjà très bien ces choses? Le Vatican ne semble-t-il pas avoir abandonné toute idée de dogmatiser cette hérésie?... C'est précisément contre de telles illusions que je souhaite mettre les âmes en garde. En effet, on ne doit pas confondre les manœuvres contingentes du Vatican avec son orientation structurelle. Ainsi, il est vrai que la diplomatie œcuménique amène actuellement le Vatican à suspendre la promulgation de nouveaux dogmes mariaux. Mais si on observe les choses plus en profondeur, on constate que:
1) Les papes ont déjà ouvertement approuvé  la "corédemption" (voir le contenu du lien précédent); actuellement, le mot est écarté, mais l'idée et son germe ne sont pas condamnés (à part peut-être chez François, dans sa déclaration informelle - à moins qu'il ne s'agisse là que d'une posture destinée à séduire.)
2) Les apparitions d'Amsterdam sur ce sujet sont extrêmement graves: concrètement, un spectre ("Notre Dame de tous les peuples") réclame un dogme (de la corédemption) et révèle un plan, "grâce auquel" (je cite) "Dieu entend sauver le Monde et le préparer, par Sa Mère, à une nouvelle effusion de l’Esprit Saint. A cet effet, (le spectre) donne une image et une prière aux peuples et aux nations." Concrètement, cette "révélation" est celle d'une nouvelle religion, avec un christ marial qui sauve le monde, qui envoie l'Esprit, qui donne la paix, etc. On pourrait évidemment être tenté de mépriser cela comme étant la simple divagation d'une possédée; mais ce serait oublier le fait, encore plus grave, que Rome a reconnu ces apparitions!
3) Dans le sillon de la Congrégation pour la doctrine de la foi, une légion appuie de ses convulsions les vœux du spectre d'Amsterdam: ce sont des cardinaux, des évêques et des théologiens qui vont jusqu'à lancer des pétitions et tenir des sommets en faveur de la religion nouvelle.
Au regard de ces faits, il devient plus qu'évident que les paroles isolées de François finiront (tôt ou tard!) par être aussi caduques que les positions d'un Thomas d'Aquin au sujet de l'immaculée conception (1). Et de fait, comme l'écrivait, il y a près d'un siècle, le pasteur Guiton: "Le Romanisme (...) c'est l'exploitation d'un mensonge, du plus odieux de tous les mensonges (...) : C'est le salut de l'homme par l'homme de par la volonté de Dieu." (2)
Or il est clair que la doctrine de la corédemption du monde par une créature récapitule et symbolise au mieux ce "plus odieux des mensonges". Mensonge dont les forces sont puissamment à l’œuvre, à Rome. Mensonge que Rome, pour parachever son œuvre, est donc sans doute vouée à ériger en dogme.  
Et nos protestants?
Ce ne sont pas les libéraux qui opposeront une résistance chrétienne à l'apostasie. Reste la tendance confessante. Encore faudrait-il que Rome ne l'ait pas attirée dans son "giron", au nom d'un certain "combat pour les valeurs morales communes" et par le moyen des tactiques œcuméniques censées prouver que "Rome a changé"...

Voici donc un nécessaire rappel du fait que la fable de Marie corédemptrice constitue un sextuple attentat contre la Gloire du Christ, SEUL Sauveur des hommes - et que tout fidèle se doit de réprouver le spectre d'Amsterdam, son faux-évangile et ses disciples.


1. Un attentat contre la Croix du Seigneur

Il revient de toute évidence au Christ, et à Lui seul, d'être l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1: 29); c'est Lui seul qui sauve son peuple de leurs péchés (Matthieu 1: 21), et qui sauve de ce fait également Marie (Luc 1: 47), de sorte que c'est à Lui seul aussi de recevoir la louange et la gloire de tout cela, pour les siècles des siècles (Apocalypse 5: 4-14); amen!
On doit porter une attention toute particulière à ce point, car il est au cœur de l'article capital de notre religion (comme l'écrivait Luther / Articles de Smalkalde, article 2). Sans ce point, tout le christianisme disparaît et ne restent plus que la ruine et le règne du diable.
Ainsi, lorsque Benoît XV a osé écrire que  « l’on peut dire à juste titre qu’Elle (Marie) a racheté le genre humain conjointement au Christ » (2), c'est assurément le feu de l'enfer que s'est mérité, de condigno, cet impie - et avec lui, tous ses adorateurs.



2. Un attentat contre le Magistère du Seigneur

Pourquoi croyez-vous qu'un obscur spectre demande qu'on le proclame corédempteur du monde, après que Jésus ait ordonné que le pardon des péchés soit proclamé dans le monde en son seul Nom (Luc 24. 47/Actes 4.11)?
C'est qu'en plus de blasphémer le sang de la Croix et de se moquer de la Prêtrise du Christ, le spectre veut aussi ravir au Seigneur sa place de Prophète, et enseigner à sa place tout ce qui se nomme (à tort ou à raison) "Église" - de sorte qu'au nez et à la barbe du Dieu vivant, des baptisés transfèrent et partagent tout l'honneur du Christ avec une chose venue de l'abîme. Le spectre est donc anathème parce que (nous l'avons vu) le résultat de sa funeste prédication est un évangile différent des termes en lesquels a été prêché, sur ordre du Christ, l’Évangile des apôtres (Galates 1: 8-9/ 1Corinthiens 15: 1-3, etc.) 




3. Un attentat contre l'Esprit du Seigneur

L'Esprit du Seigneur, à l'origine de toute inspiration (2 Pierre 1: 21), n'a qu'un but: rendre témoignage de Jésus-Christ, notre seul Sauveur (1Pierre 1: 11/ Jean 5. 39). Bien que divin, l'Esprit ne se met même pas en avant mais nous montre au contraire le Christ et magnifie le salut qui est en Lui (Jean 15: 26/ 16: 13-14).
Quel est donc cet abominable spectre qui s'en vient maintenant réclamer pour lui-même qu'on lui attribue quelque chose de la gloire du Christ? Ce n'est certainement pas la Vierge Marie, dont François a lui-même rappelé, à juste titre, qu'elle n'a jamais rien demandé pour elle, et qu'elle n'a jamais voulu être appelée corédemprice - chose qu'elle n'est évidemment pas.
Le spectre d'Amsterdam est évidemment un esprit d'orgueil et de blasphème qui se présente (quelle chose horrible et abominable!!!) comme plus important même que l'Esprit de Dieu, et qui dit: "Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adores" (Matthieu 4: 9).


4. Un attentat contre la foi immuable de l’Église du Seigneur

L'Église véritable a montré combien Dieu présidait à sa démarche par le fait que, conformément à ce qui vient d'être souligné (au sujet de l'Inspiration), son Credo (Nicée-Constantinople) n'a cherché à répondre qu'à cette question: Qui dites-vous que je suis, moi, le fils de l'homme? (Matthieu 16: 15, ss). 
Ce faisant, l’Église a mis en exergue le Christ seul dans son origine divine (la Trinité), dans son être (l'Incarnation) et dans son agir (la Rédemption). Même le titre de Theotokos (Mère de Dieu), que les papistes imaginent à tort être un dogme "marial", est un titre purement et simplement christologique (cf. Luc 1: 35), comme le démontre la controverse du patriarche Cyrille avec l'hérésiarque Nestorius.
De plus, la foi chrétienne a été transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3). Il n'est pas question de découvrir, après 20 siècles de réflexions, un corédempteur (!) 
Christ est et restera toujours Celui qui souffert sous Ponce-Pilate. Sans doute Marie a-t-elle aussi souffert, avec les autres femmes (et même plus qu'elles toutes) au pied de la croix; mais seul le Christ a souffert pour nous et pour notre Salut - comme nous le confessons chaque dimanche dans le Credo. Il est donc évident que les réclamations du spectre n'ont rien à voir avec la foi et la démarche de l’Église, mais qu'elles ne sont que des beuglements venus du fond de l'enfer. 


5. Un attentat contre la clarté du Seigneur

Il est évident que la doctrine de la corédemption ne s'abrite que derrière des subterfuges inintelligibles qui attentent à la nature profondément véridique et limpide du Kérygme.
Tout comme ils veulent qu'on adore les images sans les adorer, les nouveaux Ligueurs, plus papistes que leur pape actuel, veulent que Christ soit seul rédempteur de telle sorte toutefois que le spectre soit aussi rédempteur et qu'il soit proclamé tel à tous les peuples. Ce sont là des paroles obliques, dignes d'un roman de George Orwell: Tous les animaux sont égaux, mais les cochons sont plus égaux que les autres (cf. La ferme des animaux). Dans les régimes totalitaires, de même: La liberté de culte est reconnue et garantie; "seul" son exercice est interdit (nous voilà rassurés!)
C'est pourquoi aussi, même Joseph Ratzinger a été obligé de rappeler, en écartant (pour sa part) le verbiage de la corédemption, que "La langue n'est pas manipulable à volonté" (3). Mais cela, le spectre et ses adorateurs n'en ont cure: manipuler, c'est-à-dire mentir et blasphémer, tel est leur venin quotidien (et c'est là tout le mérite de congruo par lequel ils espèrent sans doute faire, eux aussi, leur corédemption; que dis-je? leur autorédemption!)
 

6. Un attentat contre la prière de l’Église du Seigneur

Le Seigneur Jésus a enseigné à ses disciples la meilleure des prières: Le Notre Père. Nulle mention à Marie dedans. De plus, il appartient à Jésus-Christ seul, comme unique grand prêtre et Rédempteur, d'être notre intercesseur et avocat auprès du Père. Il a ainsi prescrit d'invoquer notre Père en son Nom à Lui, Christ. C'est là encore son honneur, qui n'appartiendra jamais ni à Marie, ni à personne d'autre (Jean 14: 13). Saint Jean, en communion avec tous les apôtres, nous rappelle à ce sujet que "Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste" (1Jean 2: 1). Pour tout dire: "Il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme" (1Timothée 2. 5).
Mais le spectre et sa secte grommellent contre ça. Le spectre efféminé d'Amsterdam a même ouvertement réclamé qu'on l'invoque comme "Avocate"!
Tout cela n'est pas seulement attentatoire à l'honneur du Christ au sens où il a été dit précédemment (au § 2), mais aussi à l'honneur qui doit lui revenir dans nos cœurs - et dans le cœur de nos prières. Car, on l'a vu (§ 5) la rhétorique des adorateurs du spectre trouvera toujours à distinguer artificiellement (et mensongèrement) le mérite de condigno du mérite de congruo, etc. mais le cœur ne connaîtra jamais autre chose que le mérite rédempteur qu'il convient de chercher et de louer. Lorsqu'il est dans l'effroi à cause de ses fautes et qu'il cherche du secours, le cœur priant cherche LE Sauveur et LE Seigneur (il n'y a assurément pas de place pour plus d'un seul Maître / Matthieu 6: 24). Lorsqu'il est délivré et relevé, le cœur exprime sa gratitude éternelle pour son Sauveur, son Unique: "Invoque-moi au jour de la détresse, je te délivrerai et tu me glorifieras" (Psaume 50. 15). C'est tout cela que le spectre et ses disciples veulent le renverser.


Conclusion

Il y a, dans le giron de Rome et avec la bénédiction de Rome, des cardinaux, des évêques, des théologiens et tout un peuple qui attendent le "cinquième dogme marial" (la corédemption) et ses "bénédictions" (le Salut, une nouvelle effusion de l'Esprit, la Paix et la sécurité.) 
Ils attendent tout cela avec le même enthousiasme que celui qui se trouvait chez Hélène Blavatsky à la perspective de l'ère du Verseau. 

Et nous, protestants? Le Seigneur est notre seul Rédempteur; c'est là son honneur et sa gloire; or Dieu ne donnera pas sa gloire à un autre (Ésaïe 42: 8).
Les lèvres des "corédemptionnistes" pourront toujours forger de nouvelles subtilités pour tromper les hommes et se prétendre chrétiens, mais leur cœur sera loin du Seigneur  tant et si longtemps qu'ils  ne l'honoreront pas franchement, Lui seul, en vérité, selon sa seule Parole (Matthieu 15: 8-9). Or, qui est loin du Seigneur est également loin de nous.
 Voilà ce qu'il nous faut tenir et répéter en veillant à le faire dans le bon ordre et dignement, loin des sectes et des schismes qui se trouvent hélas trop souvent dans certains milieux.


Bucerian


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(1) L'immaculée conception, à ne pas confondre avec la naissance virginale du Christ, est la doctrine selon laquelle Marie, lors de sa conception, aurait été préservée (et non simplement délivrée, comme le reste de l’Église) du péché originel. Cette idée, combattue au Moyen Âge par des auteurs tels que Thomas d'Aquin ou Bernard de Clairvaux, a fini par être dogmatisée comme vérité de foi par Rome, au XIXe siècle.
(2) W. H. Guiton, Le vrai protestantisme, Paris, 1930.
(3) Lettre apostolique Inter sodalicia, 22 mars 1918.
(4) Voici quel est notre Dieu, Plon/Mame, 2001, pp. 215-216.

Commentaires

Anonyme a dit…
L'hérésie mariale de la co-rédemption transgresse la formulation réglementaire de la parole de Dieu de la Bible, le Symbole inaltéré de Nicée-Constantinople, parce que conforme au Canon scripturaire, parole du Dieu trinitaire. Elle le contredit selon ses articles, christologique et baptismal. En effet, il n'y a qu'un SEUL Seigneur qui, pour nous, les hommes, et pour notre salut, s'est incarné, a souffert, pour nous, et est ressuscité. Cette rédemption est reçue dans un SEUL baptême-trinitaire non marial-pour la rémission des péchés de toute la vie, ou "sola fide". De sorte que, cette hérésie heurte de front les trois épîtres entières aux Hébreux, aux Romains et aux Galates, puisqu'elle renie la rédemption divine, objective et subjective. Ce hurlement simiesque de l'enfer est bien digne des primates tridentins…

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