Martin Bucer, à propos de Jean Calvin

    


    Il y a quelques semaines, nous avons partagé une lettre de Jean Calvin dans laquelle le théologien français exprimait son adhésion à la Concorde de Wittenberg, un accord par lequel l'ensemble du protestantisme reconnaissait son unité. Pour compléter cette perspective, nous souhaitons partager un extrait d'une lettre de Martin Bucer, adressée la même année au théologien Veit Dietrich (19 novembre 1539). Longtemps passée inaperçue, cette lettre, publiée par l'historien Jean Rott, montre que l'adhésion de Calvin était, à Strasbourg, un fait de notoriété publique.

Strasbourg, 19 novembre 1539, Bucer à Veit Dietrich:
 

De hoc tamen posteriore confirmo tibi, probari ei nostram consensionem atque rationem de eucharistia docendi, Quae res fecit nos de scripto eius, cum hic ederetur, securos. Veram hic  corporis Christi in s(acra) coena exhibitionem agnoscit.

Je vous confirme cependant qu'il (Jean Calvin) approuve notre consensus et notre raisonnement concernant l'enseignement de l'Eucharistie, ce qui nous a confortés dans son écrit, publié ici. Il reconnaît la véritable manifestation du corps du Christ dans la Sainte Cène.

  Certains schismatiques opiniâtres se réfugieront peut-être ici dans des casuistiques juridiques dignes de Rome, arguant que Calvin aurait approuvé verbalement, ou même par écrit mais pas en signant formellement le texte de la Concorde. Cependant, de telles cavillations (pour reprendre un terme cher à Calvin!) ne peuvent pas être prises en considération parmi les chrétiens (cf. Matthieu 5: 37; 2Corinthiens 1: 17-20; Éphésiens 4: 25, etc.)
    La conclusion est donc claire et nette: les deux grandes écoles protestantes, dont les figures majeures sont respectivement Martin Luther et Jean Calvin, peuvent souscrire et ont souscrit à la Concorde de Wittenberg, qui scelle définitivement la réception de la Confession d'Augsbourg autant que notre unité de chaire et d'autel.
 
Bucerian


Commentaires

Anonyme a dit…
L'unité existe afin que le monde croie (Jn.17/21). Cette unité chrétienne s'articule autour du Symbole originel de Nicée-Constantinoople (381/451), tel que précisé, SELON LES ÉCRITURES, par les six premiers conciles œcuméniques (325-681), la confession d'Augsbourg inaltérée (1530), ratifiée par la Concorde de Wittenberg (1536). Tout le reste n'est que schisme et contrefaçon.
Anonyme a dit…
A la différence des gnésio-luthériens du Livre de Concorde (1580), les catholiques confessants reçoivent la Concorde de Wittenberg (1536) comme l'unique ratification adéquate de la Confession inaltérée d'Augsbourg. Car, à la différence de l'apologie de Melanchthon, celle-ci est oeuvre publique, parce que signée, en 1536, par Luther, Melanchthon, Bucer et, ultimement, par Calvin, en 1538, lors de son séjour à Strasbourg.

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