Trois méditations sur le Dieu de la Bible (2/3)
Objection rationaliste
Au cours de l'Histoire, beaucoup de personnes se sont opposées à la vérité trinitaire en alléguant que le fait de confesser trois Personnes divines revenait à affirmer autant de dieux et, donc, à supprimer le monothéisme (cf. Deutéronome 6: 4).
Supposons par exemple que la nature humaine soit le mot HUMAIN, et que la lecture de ce mot soit la personne d'un homme, alors, la lecture de ce premier HUMAIN sera, disons, Pierre.
Pour poser une deuxième personne (par exemple: Jean) il faudra réitérer ce mot. On aura ainsi: HUMAIN ( = Pierre); HUMAIN ( = Jean), et ainsi de suite, pour toute nouvelle personne. Chaque nouvelle occurrence du mot HUMAIN sera séparée des autres, à tel point que Pierre pourrait exister sans Jean, et que Jean pourrait continuer d'exister sans Pierre. A moins de souscrire au trithéisme (loin de nous cette horreur!), rien de tel ne peut être pensé au sujet de Dieu.
NB: C'est pourquoi, si on dit parfois que les hommes sont consubstantiels (comme dans le décret de Chalcédoine), cette "consubstantialité" reste relative et défectueuse; car si tous les hommes sont de même nature (dans notre exemple: le mot HUMAIN), ils ne sont cependant pas tous la même nature (ou la même occurrence du mot HUMAIN).
Les anti-trinitaires ont cependant tort de crier victoire. Dans notre exemple, le mot HUMAIN convient pour figurer la nature humaine, parce qu'il est imparfait comme elle. Pour symboliser la nature divine, il nous faudra au contraire un mot possédant, comme la nature divine, une certaine perfection. Nous prendrons donc, par exemple, le mot AMA (en Latin: Aime!).
La perfection du mot AMA consiste dans la symétrie de ses lettres. Cette symétrie fait de AMA un palindrome, c'est-à-dire un mot qui peut être lu non seulement de gauche à droite mais aussi, comme en un miroir (cf. Hébreux 1: 3), de droite à gauche. Ainsi, AMA est un mot qui se contient en quelques sortes deux fois en lui-même.
Pour reprendre notre analogie (mot = nature / lecture = personne), nous voyons ici un cas où chaque lecture est parfaitement distincte de l'autre (aussi distincte que la droite l'est de la gauche). Pourtant, chacune de ces lectures est entièrement et identiquement le même mot (la même nature), voire jusque dans sa seule et unique occurrence.
Je pense avoir suffisamment montré, par cette analogie lexicale, non pas la perfection du Dieu vivant (ce qui est impossible), mais plutôt combien les antitrinitaires ont tort d'imputer à ce Dieu les limites et les faiblesses de la nature créée. Assurément, ceux qui persistent dans ces objections impies contre le clair enseignement biblique s'exposent à faire un jour l'expérience de ce qu'annonçait Pascal, dans ses Pensées (175-563) :
Ce sera une des confusions des damnés de voir qu'ils seront condamnés par leur propre raison par laquelle ils ont prétendu condamner la religion.
A suivre...
Bucerian
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