Trois méditations sur le Dieu de la Bible (1/3)
La Bible est divisée en deux parties principales. D'une part, la Loi et les prophètes; d'autre part, l’Évangile et les apôtres.
La première partie consiste en l'amour que Dieu prescrit aux hommes (cf. Matthieu 22: 34-40); la seconde partie, qui sert rétrospectivement de fondement à la première, dévoile aux hommes l'amour de Dieu (cf. Jean 3: 16).
Le point commun de toute cette bibliothèque est donc l'amour, ou charité, marque et empreinte du vrai Dieu; car: Dieu est amour (1 Jean 4: 16).
Il convient alors de souligner ce qu'a admirablement formulé Richard de Saint-Victor, au Moyen-Âge:
"Jamais on ne dit de quelqu'un qu'il possède la charité à raison de l'amour exclusivement personnel qu'il a pour soi-même; pour qu'il y ait proprement charité, il faut que l'amour tende vers un autre. Par conséquent, où manque une pluralité de personnes, impossible qu'il y ait charité" (*).
Dans la Bible, en effet, l'amour, qu'il soit conjugal (Éphésiens 5: 31), amical (1Samuel 18: 1), ou fraternel (Actes 4: 32) consiste en l'unité de plusieurs personnes.
Certains objecteront peut-être que ce qui est vrai pour les hommes ne l'est pas nécessairement pour Dieu. Mais si l'amour, pour Dieu, consistait en tout et pour tout à aimer sa propre et seule personne, la meilleure manière de créer Adam à son image eut été de le créer absolument seul, afin qu'il apprenne à se délecter pareillement de lui-même. Au contraire, en nous commandant d'aimer notre prochain, l’Écriture veut nous conduire à la ressemblance de Dieu (cf. Genèse 1: 26, Matthieu 7: 11-12, etc.), et cela indique suffisamment que l'amour implique la même chose pour Dieu que pour les hommes - quoique l'amour se trouve et s'identifie au premier dans une perfection telle qu'on n'en trouve ici-bas que de pales reflets.
Par conséquent, dire que "Dieu est amour" (1Jean 4: 16) revient à dire qu'il est pluri-personnel. Cette conclusion pourrait sembler téméraire, et elle le serait peut-être si elle ne s'appuyait que sur ce qui précède; cependant, les Écritures révèlent massivement que Dieu est Père, et que son Fils Unique-Engendré, Jésus-Christ, est Dieu comme lui (engendrer consiste à communiquer ce que l'on est). Autrement dit: qu'il y a pluralité de personnes (quelqu'un) dans l'unité de la nature (quelque chose) divine.
Dès lors, notre observation ne fait que mettre en lumière et souligner combien l’Écriture, jusque dans sa structure fondamentale, porte l'empreinte trinitaire du Dieu qui s'y révèle - le Dieu de notre baptême (Matthieu 28: 19). Quant aux groupes anti-trinitaires, leur Solitude suprême n'est tout simplement pas le Dieu de la Bible.
A suivre...
Bucerian
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(*) Richard de Saint-Victor, La Trinité, III: 2.
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