"Nous croyons en"
Il en va du Symbole comme de toute la vie chrétienne: il commence par la foi. Ses premiers mots le soulignent avec force : "Nous croyons en..." Il est inutile de rappeler ici l’importance cruciale de la foi : Abraham lui-même a été justifié par elle, et nous sommes appelés à l’être de même.
Au XVIIᵉ siècle, le théologien puritain John Flavel décrivait la foi comme un anneau d’or serti d’un diamant précieux. Un siècle auparavant, Luther comparait pareillement la foi à un anneau nuptial...
Mais alors, qu’est-ce qui confère à la foi une valeur si inestimable ?
Pour répondre à cette question, je vous invite à explorer le thème de la foi à travers cette métaphore de la joaillerie…
1. L'anneau de la connaissance
D'abord, il nous faut donc un anneau. Non pas un anneau fragile, qui risquerait de rouiller et de casser, mais un anneau fort et impérissable, un anneau en or. Cet anneau, c'est la connaissance dont le Saint-Esprit, tel un orfèvre de talent, vient illuminer nos cœurs.
Cette connaissance vient bien sûr de la prédication du Saint Évangile, la Parole de Dieu, qui fonde la foi ; par conséquent, cette foi n'est pas de même sorte que les opinions et les croyances dont les hommes sont naturellement capables. Ces diverses croyances sont en effet d'inspiration humaine – voire démoniaque – tandis que la foi est toute pure, surnaturelle et divine.
Cette connaissance se décline en des articles de foi, des vérités non négociables. Renier ne serait-ce qu'une seule de ces vérités, ce serait renoncer à l'anneau. Ce serait perdre tout. Or, sachez-le bien : nous ôter notre anneau, beaucoup y travaillent, et avec le plus grand zèle. On a ainsi entendu des "pasteurs" déclarer que Dieu n'est pas éternel. On en a entendu d'autres dire que Dieu n'est pas tout puissant. Et ça, c'est pour la doctrine de Dieu, dont ils disent que c'est l'article qui fait le plus consensus parmi les chrétiens. Autant dire que si on les écoutait parler de la mort expiatoire du Christ, de sa résurrection corporelle, etc., on n'en finirait pas de collectionner les blasphèmes les plus délirants. On comprend donc, en les écoutant, pourquoi l'Église a toujours ressenti le besoin de résumer clairement ce qu'elle comprenait des Écritures et (par conséquent) quelles conclusions elle tenait pour incompatibles avec la connaissance du Seigneur.
Notre époque a bien sûr beaucoup de mal avec ça : « Ça va contre la tolérance ! C'est du fanatisme ! Qui peut dire qu'il a la vérité ? etc. » mais dans l'Écriture inspirée du Saint-Esprit, saint Jean, avec toute la gravité de son autorité apostolique, nous met en garde :
« Quiconque ne demeure pas dans la doctrine du Christ n'a pas Dieu. Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas, car celui qui le salue participe à ses mauvaises œuvres » (2 Jean).
Ce qu'il faut retenir ici, c'est donc que la foi implique une connaissance du Seigneur, qui est fondée sur la Parole de Dieu. C'est cette même connaissance que l'Église du vrai Dieu résume et confesse dans son Symbole.
2. Le sertissage de la confiance
Après l'anneau en or, nous passons au sertissage. Le serti consiste généralement en de petites griffes de métal qui, telles des excroissances de l'anneau, maintiennent un bijou sur la bague.
Notre sertissage, c'est évidemment la confiance du cœur que le Saint-Esprit suscite en nous, par le moyen de la Parole qu'il a inspirée. Car la foi ne se contente pas d'adhérer à l'histoire et à la doctrine évangéliques. Elle ne consiste pas seulement à dire : « Je crois que », comme par exemple : « Je crois que Jésus est mort et ressuscité pour le salut des hommes. » Saint Jacques, dans son épître, rappelle d'ailleurs que c'est improprement qu'on appelle une telle chose « la foi ». La preuve en est que le diable et les démons en sont eux-mêmes capables!
Ainsi, la foi, quand elle n'est pas qu'un mot trompeur, va plus loin. Elle croit au résultat de cette histoire et de cette doctrine; elle dit : « Je crois EN. » Elle fait que le fidèle croit EN Jésus, mort et ressuscité pour lui. Elle fait que l'homme repose sur Jésus et s'abandonne à Lui, comme à l'Unique bon berger de son âme. La foi consiste à croire en Jésus au sens où celui-ci a payé notre ardoise devant Dieu et nous a ouvert en grand les portes du Ciel. En Lui, nous n'avons plus, en Dieu le Père, un juge qui nous condamne pour toutes nos fautes, mais un Père riche en miséricorde, des mains duquel personne ne nous arrachera jamais.
Il en découle nécessairement une vie de prière, telle que les saints osent s'approcher du trône divin et s'adressent à Dieu en lui disant, la conscience tranquille : « Notre Père ! »
Ce qu'il faut en tout cas retenir ici, c'est que, si la foi n'est pas moins qu'une connaissance, elle est cependant plus que cette connaissance. Elle est la connaissance confiante du cœur. Elle est la confiance dans le Christ des Écritures, une confiance qui saisit ses promesses.
3. Christ, l'inestimable joyau
Cela nous amène à notre troisième point : le joyau sur la bague, à savoir Notre Seigneur Jésus. Si c'est Lui que l'anneau de notre connaissance supporte et reflète, c'est aussi Lui que le sertissage de notre confiance enserre et retient fermement. C'est Lui, l'unique et inestimable trésor qui donne toute sa valeur non seulement à la bague, mais aussi et surtout à celui qui la porte.
Luther écrivait, à ce propos, que « la foi unit l’âme à Christ comme l’épouse est unie à l’époux. (...) Ainsi, tout ce que Christ possède, l’âme fidèle peut s’en prévaloir et s’en glorifier comme de son bien propre, et tout ce qui est à l’âme, Christ se l’arroge et le fait sien. (...) Qui donc pourrait se faire une idée digne de ce mariage royal ? Et qui pourrait embrasser les glorieuses richesses d’une telle grâce ? Voici que, riche et saint, Christ, l’époux, prend pour épouse cette prostituée chétive, pauvre et impie ; il la rachète de tous ses maux, il la pare de tous ses biens. Il n’est plus possible que ses péchés la perdent, car ils reposent sur Christ et sont engloutis en lui. Quant à elle, elle possède en Christ la justice qu’elle peut regarder comme la sienne propre et qu’à l’encontre de tous ses péchés, elle peut opposer en toute assurance à la mort et à l’enfer, en disant : « Si, moi, j’ai péché, mon Christ n’a pas péché ; c’est en lui que je crois, tout ce qui est à lui est à moi et tout ce qui est à moi est à lui », selon le Cantique des Cantiques : « Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui. » C’est aussi ce que dit Paul en 1 Corinthiens 15 : « Grâces soient rendues à Dieu qui nous a donné la victoire par Jésus-Christ notre Seigneur. » Il s’agit de la victoire sur le péché et sur la mort (...) »
La foi nous sauve, donc, parce qu'elle est le moyen de la présence du Sauveur dans nos vies – Sauveur qui nous recouvre de sa Justice. Or, la Justice dont Christ a fait preuve historiquement, dans sa vie, jusque sur la croix, et qui a été proclamée dans sa Résurrection, est si brillante qu'aucune de nos fautes ne peut l'assombrir. C'est cette Justice qui nous est imputée devant Dieu par le moyen de la foi, et qui nous garantit le Salut.
La foi nous sauve encore parce que cette présence du Sauveur dans nos vies est une présence véritable. Aucun de nous ne souhaiterait porter une bague ornée d'un matériau radioactif. Certes, ça brillerait dans le noir, mais il en émanerait des choses tellement nocives pour nous-mêmes et pour nos proches, que nous préférerions jeter un tel bijou très loin de nous! Au contraire, il découle de la douce présence du Sauveur un tel trésor de sainteté, de fruits de l'Esprit, de bénédictions et de victoires contre le péché que c'est avec joie que nous voulons lui rendre grâce de sa présence dans nos vies.
Ce qu'il faut retenir, ici, c'est que la foi ne sauve pas tant du fait qu'elle honore Dieu en le reconnaissant pour véridique (ce qui serait une façon d'être sauvé par nos œuvres, en l'espèce : par nos pensées), mais elle sauve parce qu'elle est le seul réceptacle de la Parole de Dieu – qui nous présente le Christ avec tous ses biens.
Au XVIIᵉ siècle, le théologien puritain John Flavel décrivait la foi comme un anneau d’or serti d’un diamant précieux. Un siècle auparavant, Luther comparait pareillement la foi à un anneau nuptial...
Mais alors, qu’est-ce qui confère à la foi une valeur si inestimable ?
Pour répondre à cette question, je vous invite à explorer le thème de la foi à travers cette métaphore de la joaillerie…
1. L'anneau de la connaissance
D'abord, il nous faut donc un anneau. Non pas un anneau fragile, qui risquerait de rouiller et de casser, mais un anneau fort et impérissable, un anneau en or. Cet anneau, c'est la connaissance dont le Saint-Esprit, tel un orfèvre de talent, vient illuminer nos cœurs.
Cette connaissance vient bien sûr de la prédication du Saint Évangile, la Parole de Dieu, qui fonde la foi ; par conséquent, cette foi n'est pas de même sorte que les opinions et les croyances dont les hommes sont naturellement capables. Ces diverses croyances sont en effet d'inspiration humaine – voire démoniaque – tandis que la foi est toute pure, surnaturelle et divine.
Cette connaissance se décline en des articles de foi, des vérités non négociables. Renier ne serait-ce qu'une seule de ces vérités, ce serait renoncer à l'anneau. Ce serait perdre tout. Or, sachez-le bien : nous ôter notre anneau, beaucoup y travaillent, et avec le plus grand zèle. On a ainsi entendu des "pasteurs" déclarer que Dieu n'est pas éternel. On en a entendu d'autres dire que Dieu n'est pas tout puissant. Et ça, c'est pour la doctrine de Dieu, dont ils disent que c'est l'article qui fait le plus consensus parmi les chrétiens. Autant dire que si on les écoutait parler de la mort expiatoire du Christ, de sa résurrection corporelle, etc., on n'en finirait pas de collectionner les blasphèmes les plus délirants. On comprend donc, en les écoutant, pourquoi l'Église a toujours ressenti le besoin de résumer clairement ce qu'elle comprenait des Écritures et (par conséquent) quelles conclusions elle tenait pour incompatibles avec la connaissance du Seigneur.
Notre époque a bien sûr beaucoup de mal avec ça : « Ça va contre la tolérance ! C'est du fanatisme ! Qui peut dire qu'il a la vérité ? etc. » mais dans l'Écriture inspirée du Saint-Esprit, saint Jean, avec toute la gravité de son autorité apostolique, nous met en garde :
« Quiconque ne demeure pas dans la doctrine du Christ n'a pas Dieu. Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas, car celui qui le salue participe à ses mauvaises œuvres » (2 Jean).
Ce qu'il faut retenir ici, c'est donc que la foi implique une connaissance du Seigneur, qui est fondée sur la Parole de Dieu. C'est cette même connaissance que l'Église du vrai Dieu résume et confesse dans son Symbole.
2. Le sertissage de la confiance
Après l'anneau en or, nous passons au sertissage. Le serti consiste généralement en de petites griffes de métal qui, telles des excroissances de l'anneau, maintiennent un bijou sur la bague.
Notre sertissage, c'est évidemment la confiance du cœur que le Saint-Esprit suscite en nous, par le moyen de la Parole qu'il a inspirée. Car la foi ne se contente pas d'adhérer à l'histoire et à la doctrine évangéliques. Elle ne consiste pas seulement à dire : « Je crois que », comme par exemple : « Je crois que Jésus est mort et ressuscité pour le salut des hommes. » Saint Jacques, dans son épître, rappelle d'ailleurs que c'est improprement qu'on appelle une telle chose « la foi ». La preuve en est que le diable et les démons en sont eux-mêmes capables!
Ainsi, la foi, quand elle n'est pas qu'un mot trompeur, va plus loin. Elle croit au résultat de cette histoire et de cette doctrine; elle dit : « Je crois EN. » Elle fait que le fidèle croit EN Jésus, mort et ressuscité pour lui. Elle fait que l'homme repose sur Jésus et s'abandonne à Lui, comme à l'Unique bon berger de son âme. La foi consiste à croire en Jésus au sens où celui-ci a payé notre ardoise devant Dieu et nous a ouvert en grand les portes du Ciel. En Lui, nous n'avons plus, en Dieu le Père, un juge qui nous condamne pour toutes nos fautes, mais un Père riche en miséricorde, des mains duquel personne ne nous arrachera jamais.
Il en découle nécessairement une vie de prière, telle que les saints osent s'approcher du trône divin et s'adressent à Dieu en lui disant, la conscience tranquille : « Notre Père ! »
Ce qu'il faut en tout cas retenir ici, c'est que, si la foi n'est pas moins qu'une connaissance, elle est cependant plus que cette connaissance. Elle est la connaissance confiante du cœur. Elle est la confiance dans le Christ des Écritures, une confiance qui saisit ses promesses.
3. Christ, l'inestimable joyau
Cela nous amène à notre troisième point : le joyau sur la bague, à savoir Notre Seigneur Jésus. Si c'est Lui que l'anneau de notre connaissance supporte et reflète, c'est aussi Lui que le sertissage de notre confiance enserre et retient fermement. C'est Lui, l'unique et inestimable trésor qui donne toute sa valeur non seulement à la bague, mais aussi et surtout à celui qui la porte.
Luther écrivait, à ce propos, que « la foi unit l’âme à Christ comme l’épouse est unie à l’époux. (...) Ainsi, tout ce que Christ possède, l’âme fidèle peut s’en prévaloir et s’en glorifier comme de son bien propre, et tout ce qui est à l’âme, Christ se l’arroge et le fait sien. (...) Qui donc pourrait se faire une idée digne de ce mariage royal ? Et qui pourrait embrasser les glorieuses richesses d’une telle grâce ? Voici que, riche et saint, Christ, l’époux, prend pour épouse cette prostituée chétive, pauvre et impie ; il la rachète de tous ses maux, il la pare de tous ses biens. Il n’est plus possible que ses péchés la perdent, car ils reposent sur Christ et sont engloutis en lui. Quant à elle, elle possède en Christ la justice qu’elle peut regarder comme la sienne propre et qu’à l’encontre de tous ses péchés, elle peut opposer en toute assurance à la mort et à l’enfer, en disant : « Si, moi, j’ai péché, mon Christ n’a pas péché ; c’est en lui que je crois, tout ce qui est à lui est à moi et tout ce qui est à moi est à lui », selon le Cantique des Cantiques : « Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui. » C’est aussi ce que dit Paul en 1 Corinthiens 15 : « Grâces soient rendues à Dieu qui nous a donné la victoire par Jésus-Christ notre Seigneur. » Il s’agit de la victoire sur le péché et sur la mort (...) »
La foi nous sauve, donc, parce qu'elle est le moyen de la présence du Sauveur dans nos vies – Sauveur qui nous recouvre de sa Justice. Or, la Justice dont Christ a fait preuve historiquement, dans sa vie, jusque sur la croix, et qui a été proclamée dans sa Résurrection, est si brillante qu'aucune de nos fautes ne peut l'assombrir. C'est cette Justice qui nous est imputée devant Dieu par le moyen de la foi, et qui nous garantit le Salut.
La foi nous sauve encore parce que cette présence du Sauveur dans nos vies est une présence véritable. Aucun de nous ne souhaiterait porter une bague ornée d'un matériau radioactif. Certes, ça brillerait dans le noir, mais il en émanerait des choses tellement nocives pour nous-mêmes et pour nos proches, que nous préférerions jeter un tel bijou très loin de nous! Au contraire, il découle de la douce présence du Sauveur un tel trésor de sainteté, de fruits de l'Esprit, de bénédictions et de victoires contre le péché que c'est avec joie que nous voulons lui rendre grâce de sa présence dans nos vies.
Ce qu'il faut retenir, ici, c'est que la foi ne sauve pas tant du fait qu'elle honore Dieu en le reconnaissant pour véridique (ce qui serait une façon d'être sauvé par nos œuvres, en l'espèce : par nos pensées), mais elle sauve parce qu'elle est le seul réceptacle de la Parole de Dieu – qui nous présente le Christ avec tous ses biens.
Conclusion
Ce qu'il faut retenir de tout cela, c'est en que là où la vraie foi en Christ existe, là le Christ se trouve aussi; car il n'est pas possible que quelqu'un le connaisse et s'abandonne à Lui sans qu'il ne réponde présent, avec la richesse variée de sa Grâce - afin d'être tantôt notre réconfort, tantôt notre force et notre gloire.
En cette nouvelle année, devant nos joies et nos peines, face à nos inquiétudes et nos tentations comme devant nos réussites les plus éclatantes, tâchons donc de garder à l'esprit cette pensée que si nous connaissons le Christ et que nous nous confions en Lui, nous avons dans nos vies cette bague divine - une bague sur laquelle repose le Seigneur lui-même, pour nous accompagner victorieusement en tout chose.
Bucerian
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