Cinq siècles d'anabaptisme

 


Cette année 2025 correspond au 500e anniversaire de l'anabaptisme. Comme son nom l'indique, cette doctrine nie la valeur du baptême des enfants et exige le rebaptême des adultes croyants.
Cet anniversaire sera donc l'occasion pour nous de soulever trois questions relatives à la doctrine et aux mouvements anabaptistes, afin d'en examiner le caractère.
NB: pour d'autres articles sur le sujet, n'hésitez pas à consulter la section du catalogue.


1) Où était l’Église avant le 21 janvier 1525 ?

A Zurich, le 21 janvier 1525, Conrad Grebel baptisa George Blaurock. Voilà qui aurait été le premier vrai baptême célébré depuis presque mille ans! Cela a de quoi nous étonner et nous mène à notre première question: où était l’Église entre le temps des apôtres et Conrad Grebel ?
Pour que l'acte posé par les premiers anabaptistes ait de la valeur et du sens, il faudrait que la promesse du Christ en soit dépourvue (Matthieu 28: 19-20). Perspective intolérable !

2) Qu'est-ce que cette nouvelle Église ?

Il semble y avoir une différence entre un
prosélyte (Matthieu 23: 15) et un disciple (Matthieu 28: 19). Le premier "change d'école" à titre individuel, et entre ainsi en rupture avec son milieu d'origine. Le second est simplement à l'école d'un maître, et cette situation n'implique pas nécessairement de rupture dans son histoire.
Par exemple: on pourrait dire que Timothée fut un disciple du vrai Dieu depuis sa plus petite enfance (cf. 2Timothée 3: 15); en revanche, on ne pourrait pas dire qu'il fut pareillement prosélyte. Or, les Églises anabaptistes sont des communautés de prosélytes: elles exigent et ne tolèrent que des prosélytes. Mais, nous l'avons vu, le terme de "disciple" est plus large et englobe des situations plus variées que celui de "prosélyte".


3) Qu'est devenue cette Église depuis lors ?

On pourrait croire qu'en recourant à la structure sectaire, l'anabaptisme s'est au moins préservé des dérives criantes dans lesquelles sont tombées les Églises traditionnelles. Une telle affirmation serait pourtant à nuancer, d'une part parce que beaucoup d’Églises traditionnelles restent fidèles; d'autre part, parce que même la structure sectaire ne constitue pas une gardienne infaillible de la foi et des mœurs chrétiennes traditionnelles.

Conclusion

L'anabaptisme fête ses 500 ans: ce faisant, il lui en manque 1500 pour être l’Église apostolique.
L'anabaptisme fait des prosélytes plutôt que des disciples: ce faisant, il montre qu'il n'est pas à la stature de l’Église catholique, ou universelle.
Éparpillé en sectes (allant jusqu'à l'antitrinitarisme) et pas forcément immunisé contre les dérives (même post-modernes), l'anabaptisme montre qu'il n'est pas non plus le gage de l'unité et de la sainteté de l’Église. Mais alors, à quoi bon en célébrer l'avènement ?


Bucerian

Commentaires

Manu a dit…
Il ne faut pas oublier que l'émergence de l'anabaptisme , c'est traduit par l'arrivée du faux prophète, Jean de Leyde, qui a instauré la polygamie et la révolte armée , en vue d'accélérer le retour du Christ...
Ce type de profil, me rappelle le prophète mormon, Joseph Smith !

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