Noël est-il chrétien ?
Chaque année, on entend dire que Noël n'est pas une fête biblique, de sorte que les chrétiens devraient bannir de leur calendrier cette célébration par trop païenne et commerciale. Je souhaite donc partager quelques réflexions à ce sujet.
1. La notion de fête chrétienne
Le Nouveau Testament n'a institué aucune fête (rite à célébrer à un jour fixé). Plus encore, Christ, en accomplissant les figures de l'Ancien Testament, a aboli toutes les fêtes. C'est ce qui explique notre liberté de conscience tant de fois célébrée par l'apôtre Paul, à l'égard de tous les jours de l'année.
Mais cela n'interdit pas le libre établissement de fêtes, d'ailleurs indissociables de notre nature temporelle et sociale (cf. Genèse 1: 14). A ce titre, la Confession d'Augsbourg (article 28) rappelle que si les obligations sabbatiques n'ont été ni maintenues au samedi, ni même décalées au dimanche, l’Église a néanmoins choisi ce dernier jour pour célébrer son culte et pour affirmer, par la même occasion, la liberté nouvelle qu'elle avait dans le Ressuscité.
Notons que dans cet esprit, il convient de respecter ce Jour du Seigneur - non plus par scrupule légal, mais parce que la charité nous amène à respecter ce qui a été sagement établi pour l'édification (cf. Confession d'Augsbourg, article 15).
NB: A une époque d'observance légale autrement plus stricte que la nôtre, les Juifs avaient pourtant déjà pris une liberté semblable en instituant la fête de la dédicace, contre laquelle Notre Seigneur n'a jamais rien dit (cf. Jean 10: 22).
Mais cela n'interdit pas le libre établissement de fêtes, d'ailleurs indissociables de notre nature temporelle et sociale (cf. Genèse 1: 14). A ce titre, la Confession d'Augsbourg (article 28) rappelle que si les obligations sabbatiques n'ont été ni maintenues au samedi, ni même décalées au dimanche, l’Église a néanmoins choisi ce dernier jour pour célébrer son culte et pour affirmer, par la même occasion, la liberté nouvelle qu'elle avait dans le Ressuscité.
Notons que dans cet esprit, il convient de respecter ce Jour du Seigneur - non plus par scrupule légal, mais parce que la charité nous amène à respecter ce qui a été sagement établi pour l'édification (cf. Confession d'Augsbourg, article 15).
NB: A une époque d'observance légale autrement plus stricte que la nôtre, les Juifs avaient pourtant déjà pris une liberté semblable en instituant la fête de la dédicace, contre laquelle Notre Seigneur n'a jamais rien dit (cf. Jean 10: 22).
2. Le fait biblique de la Nativité
Puisque,
dans l'absolu, aucun jour n'est plus sacré qu'un autre, il ne convient
pas de commencer par se demander si la naissance du Sauveur a bien eu lieu un 25 décembre, mais plutôt de savoir si la Nativité est une vérité biblique - à même titre que la
Résurrection du Christ, son Ascension, ou la Pentecôte.
Or cet évènement n'est pas seulement scripturaire, mais il a encore été célébré par les anges du Ciel autant que par les hommes sur la Terre (bergers et mages). Quant à son objet, cette fête est donc parfaitement légitime.
On objectera peut-être que la date de Noël coïncide étrangement avec celle du culte solaire, lié au solstice d'hiver. Le scandale serait que les chrétiens fêtent le solstice pour lui-même (comme le proposent les mouvements de déchristianisation avec leur "fête de l'hiver"). En revanche, il est tout à fait convenable et nécessaire de donner au monde créé un sens métaphorique pour dire l’œuvre de Rédemption - ainsi que le fait d'ailleurs l’Écriture (Malachie 3: 20). Si le monde païen a profité de cette période pour adorer la créature, il est légitime que l’Église la mette à profit pour adorer Son Créateur et Sauveur.
On objectera peut-être que la date de Noël coïncide étrangement avec celle du culte solaire, lié au solstice d'hiver. Le scandale serait que les chrétiens fêtent le solstice pour lui-même (comme le proposent les mouvements de déchristianisation avec leur "fête de l'hiver"). En revanche, il est tout à fait convenable et nécessaire de donner au monde créé un sens métaphorique pour dire l’œuvre de Rédemption - ainsi que le fait d'ailleurs l’Écriture (Malachie 3: 20). Si le monde païen a profité de cette période pour adorer la créature, il est légitime que l’Église la mette à profit pour adorer Son Créateur et Sauveur.
Pour conclure...
Dans
l'absolu, le 25 décembre est un jour comme un autre. Nul n'est tenu d'y
faire quelque chose en particulier pour être sauvé. Si un frère est faible et qu'il pense devoir éviter une telle célébration, qu'il agisse en conscience. Mais l’Église
chrétienne a manifestement agi avec fidélité en veillant à célébrer la
venue au monde du Verbe de Dieu - autant qu'elle a agi avec sagesse en
consacrant cette époque de l'année pour magnifier ce grand Mystère.
Que nul, donc, ne s'avise de troubler la joie et la paix de l’Église de Dieu.
Bucerian
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Le sens du sapin de Noël
Commentaires
Ce qui suit est un extrait de la publication de LSDJ du 23 décembre 2023.
"L'enjeu n'est pas mince. Normalien, agrégé de philosophie, Frédéric Guillaud se pose une question simple dans un essai intitulé" Et si c'était vrai ?" (Marie de Nazareth, 2023). Il pense que Jésus peut réellement être né le 25 décembre.
Le calcul est le suivant :
«Selon saint Luc, au moment de l'Annonce faite à Marie, date de la conception miraculeuse de Jésus, Élisabeth était enceinte de Jean-Baptiste depuis six mois.
En outre, l'évangéliste nous apprend que la conception de Jean-Baptiste remontait au moment où son père, Zacharie, prêtre de la classe d'Abia, était en service au Temple.
Or, des archéologues ont trouvé dans les manuscrits de Qumrân le calendrier des tours de service des différentes classes de prêtres. Il s'avère que, pour la classe d'Abia, c'était le mois de septembre.
Voilà qui nous donne l'enchaînement suivant : conception de Jean-Baptiste fin septembre ; conception de Jésus six mois plus tard, c'est-à-dire fin mars ; donc, naissance de Jésus neuf mois plus tard… fin décembre !
CQFD !!!
On rappellera au passage que, dans l'Église d'Orient, la conception de Jean-Baptiste est, comme par hasard, fêtée le 25 septembre, ce qui concorde avec la découverte des archéologues.»"
Réflexions personnelles :
1/ La culture n'a jamais fait de mal à personne, c'est l'inculture qui est responsable de tous les désagréments que l'humanité doit supporter.
2/ Noël est la naissance de Jésus et sa venue sur Terre pour arriver au jour qui correspond au 5 avril de l'année 30 avec sa crucifixion et au 8 avril de cette même année où Jésus ressuscité glorieusement. En mourant sur la Croix, Jésus prend sur Lui nos péchés. Il nous réconcilie avec Dieu. Ce salut est entièrement gratuit, mais il est nécessaire pour l'obtenir de se repentir et surtout d'accepter ce pardon généreusement offert. Sans repentir ni acceptation, il n'y a pas de rémission des péchés.
Jean-Marc Tartar, 24 décembre 2023.