Sous Ponce Pilate, contre le chaos


 

Il est bien connu que l'incise relative à Ponce Pilate, dans le Credo, a pour vocation d'affirmer l'historicité du mystère christique.
On doit néanmoins ajouter cette observation, que
c'est parce que nous étions coupables devant le jugement de Dieu comme malfaiteurs que, pour représenter notre personne, le Christ a voulu comparaître devant le siège d'un juge terrien et être condamné par la bouche de celui-ci, pour nous absoudre au trône du Juge céleste (catéchisme de Genève, Q. 57).
En mentionnant Ponce Pilate, le peuple des baptisés affirme donc aussi la réelle légitimité des autorités terrestres - autorités auxquelles l’Écriture consacre d'ailleurs des lignes fameuses (cf. Romains 13). C'est donc de façon tout à fait pertinente que les confessions ont également consacré certains chapitres, ou précisions, au pouvoir temporel (cf. Confession d'Augsbourg, 16).

Or, si les autorités temporelles sont légitimes, les frontières que supposent ces autorités (car il n'y a pas d'exercice de souveraineté sur un espace indéfini) le sont également. Par conséquent, qu'ils soient exprès ou tacites, les appels à l'abolition des frontières relèvent, non pas du christianisme et de sa charité, mais de l'utopie et de son caractère infernal. En effet, comme l'écrivait Claudel: Quand l'homme essaie d'imaginer le Paradis sur terre, ça fait tout de suite un enfer très convenable.  Par amour du prochain autant que par fidélité à la Parole de Dieu, le chrétien ne saurait donc consentir aux rêveries des idéologues qui n'ont de philanthropes que les prétentions.

Bucerian

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