Proposition sur la foi et les sacrements
De tels extraits sont constitués dans les sacrements (le baptême et la Cène) dont les paroles, les éléments et les actions sont inspirés - de manière à récapituler à chacun, dans l’Église, le propos infaillible autant que suffisant des Écritures divines.
Par conséquent, la doctrine de la communion des baptisés est celle qui a été célébrée (et donc: réputée avoir été crue) partout, toujours et par tous, du fait même de ce baptême et de cette communion reçus par chacun.
En ce sens, st Irénée affirmait de façon décisive que "Notre façon de penser s’accorde avec l’Eucharistie, et l’Eucharistie en retour confirme notre façon de penser."
Premier complément :
Les sacrements, que reçoit normalement chaque chrétien, sont la plus haute expression de l'unité avec et dans la vérité (1Corinthiens 10, 1-17).
En ce sens, st Augustin rapporte que les chrétiens d'Afrique appelaient le baptême "le Salut" et l'eucharistie "la Vie".
Or, il est nécessaire de croire cette
vérité que les sacrements expriment (cf. Actes 8, 36-37/ Marc 16, 16, etc.)
Par
conséquent, la doctrine de foi qui est récapitulée dans les sacrements
est la vérité nécessaire et suffisante au Salut, que partage tout vrai
chrétien et qui est réputée avoir reçu l'assentiment de tous.
Deuxième complément :
Le Christ affirme que la Vie éternelle consiste dans la connaissance du vrai Dieu et de son Fils (Jean 17, 3).
Or, les Paroles baptismales sont explicitement Trinitaires (Matthieu 28: 19), tandis que les paroles eucharistiques affirment tout aussi explicitement l'Incarnation du Fils (Matthieu 26: 26, ss).
L'un et l'autre supposent la création des choses visibles autant que des invisibles et tous deux disent l'économie divine - soit la mort et résurrection du Christ pour le Salut de ceux qui attendent son retour dans la foi.
Par conséquent, le sincère Amen, ou le Je crois des fidèles, dans ce qui est célébré et proclamé sur eux (dans le baptême et dans la Cène), doit être la foi suffisante au Salut.
Conclusion
Les sacrements apparaissent comme le lieu (liturgique) où la foi et confession de l’Église est irriguée par l’Écriture inspirée. Notre foi-doctrine n'est alors pas une opinion, ou la conclusion d'une étude faillible, mais l'expérience immédiate de la vérité.
Dans ces conditions, il n'est pas étonnant qu'un texte comme le Symbole de Nicée-Constantinople se soit maintenu dans toute la chrétienté - son propos étant trop évidemment la récitation du mystère célébré par tous, pour permettre à quiconque d'envisager ou de soutenir victorieusement une "autre lecture" de la Bible.
Bucerian
Commentaires
A ce titre, on comprendra que Chalcédoine ne doit pas se comprendre seulement de façon prospective-comme la contentieux du XVIe siècle l'a illustré-mais également rétrospective: la Foi confessée à Chalcédoine est la même que celle de Pentecôte, exprimée dans les Écritures, le Baptême et l'Eucharistie, théologie et économie dont font foi les préfaces eucharistiques, et les formules baptismales anténicéennes, présentes dans les diverses liturgies, dont font état les Pères de cette époque, par ailleurs.
De sorte qu'on comprendra, par ce commentaire, que le principe catholique du "Commonitorium" de saint Vincent de Lérins prime celui de saint Célestin, le "lex orandi/lex credendi". Car, la Foi SEULE doit orienter la prière, à cause du tropisme idolâtre trop avéré de cette dernière, conformément à Rom.1/18-32 et 10/13-17...
Du reste, Justinien n'observait-il pas que les membres de l’Église sont ceux qui, confessant que Dieu le Logos, l'un de la Trinité, devint chair et se fit homme, mangent son corps et boivent son sang pour le pardon des péchés et pour la vie éternelle?...