De la prière (3)




III. Le pardon des offenses et la sanctification


Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons nous aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Malin…

Nous demandons tous les jours à Dieu le pardon de nos fautes parce que, bien que le péché ne domine plus en nous, il ne cesse d’exister en nous, de nous harceler quotidiennement, et de nous faire chuter en pensées, en paroles et en actes.
Certes, Dieu veut nous être un Père et ne cesse de nous pardonner avant même notre prière - ainsi que le dit Luther dans son Grand catéchisme – toutefois, que nous demandions journellement le pardon à Dieu résulte du fait que, toute notre vie durant, nous vivons de la grâce baptismale :
La rémission des péchés en Jésus-Christ est notre seule paix avec Dieu, notre seul salut, notre seule assurance, notre seule justice.

Jamais, nous ne pouvons ni ne devons appuyer notre conscience sur nos œuvres ou nos « mérites » mais, toujours, nous appuyons notre confiance sur la miséricorde que Dieu nous présente dans son Évangile, lequel Évangile a été annoncé et célébré en nos personnes dans les eaux baptismales.
Nous ajoutons que Dieu nous pardonne comme nous pardonnons, nous-mêmes, à ceux qui nous ont offensés. Cela nous est enseigné à deux fins :

A) D’une part, pour que les hypocrites ne songent pas obtenir le pardon de Dieu sans vivre de la miséricorde et sans qu’elle devienne pour eux-mêmes, dans leur vie quotidienne, une réalité concrète dans leurs rapports avec leurs semblables.
B) D’autre part, cette affirmation nous est donnée comme une consolation : car de même que nous sommes appelés à aimer nos ennemis comme nous-mêmes, de même nous pouvons savoir comment Dieu nous pardonne ; c’est-à-dire, non pas à demi, ou en considérant que nous avons besoin de quelque chose de plus que son Pardon en Jésus-Christ pour nous accueillir à nouveau comme ses enfants, mais vraiment et franchement.


Enfin, nous demandons à Dieu de ne pas nous laisser entrer dans les tentations que les forces du Mal, notre péché et notre convoitise suscitent en nous (Jacques 1 : 13-14) mais que, tous les jours aussi, il fasse grandir l’homme nouveau en nous et que disparaisse un peu plus l’ancien Adam.

Doxologie finale :

Car c'est à Toi qu'appartiennent, le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles.
Amen !

Nous confessons finalement, une fois encore, que notre prière s’accorde à notre foi : nous prions celui en qui nous croyons ; nous croyons en Dieu qui a le Pouvoir d’exaucer nos demandes et qui mérite notre adoration, « amen » venant sceller notre invocation par l’expression de notre pleine conviction et engagement dans ce qui a été dit, ainsi que notre totale certitude de le voir arriver.

Bucerian

Commentaires

Anonyme a dit…
La grâce et non la disgrâce de l'Oraison dominicale

La conjonction "comme" doit être entendue en tant que comparaison et non condition. Car, puisque Dieu est notre Père par la foi en Jésus-Christ (Gal.3/26), alors nous devons comprendre cette demande ainsi: "Notre Dieu, pardonne-nous nos offenses, GRÂCE à J-C, de même que, GRÂCE à Lui, nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. En d'autre termes, notre Dieu, fais que J-C soit toujours notre justification et notre sanctification, par la foi en Lui, en vertu de I Cor.1/30, 6/11,Tite 2/14 ou Héb.12/14, entre autres.

En effet, la promotion liturgique de l'Oraison dominicale oblige l'Église à confronter ce texte à toute la Bible et non seulement au contexte immédiat de son insertion rédactionnelle, compte tenu du "juxta scriptura" induit par l'article pascal du Credo. Sinon, l'Oraison dominicale ne serait pas la prière de l'Église que le Symbole de Nicée-Constantinople identifie, comme l'attestation de l'Histoire en fait foi, selon Héb.13/8-9, Jd.3, Mt.18/19-20, Ac.5/33-42, par exemple, mais un simple épisode des évangiles. Ce qui justifie amplement cette exégèse de la conjonction "comme" dans cette prière et écarte le légalisme de certaines lectures patristiques, ainsi que l'a magistralement illustré le catéchisme de Heidelberg, d'ailleurs.

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