De la prière (1)




A l'heure des vacances, il est bon de se rappeler que notre retraite en Dieu, dans la prière, est notre véritable repos.
Voici donc une série de réflexions sur la prière du Seigneur - en espérant qu'elle profitera au plus grand nombre.



Introduction

Remarques:

1) Prier, c’est invoquer Celui en qui nous croyons (Romains 10 : 14). Il ne saurait donc être question pour le Chrétien d’invoquer un autre que Dieu, qui veut être un Père en Jésus-Christ et dans le Saint Esprit.

2) Prier Dieu, c’est aussi lui obéir. En effet, la prière n’est pas une invention humaine, une audace blâmable, mais l’institution de Dieu qui veut que nous le cherchions et remercions en toutes choses.

Par conséquent, la prière n’est pas une sorte d’appel lancé en l’air avec incertitude, mais notre parole adressée à Dieu avec la certitude d’être entendu et exaucé [Psaumes 50 : 15 ; Matthieu 7 : 11 ; Jean 14 : 13, etc.]
Car si Dieu n’écoute évidemment pas ceux qui, faute d’une vraie foi, ne se repentent pas de leurs péchés, toutefois, le poids et la valeur de la prière du croyant ne reposent pas sur ses mérites ou sur sa dignité : tous ceux qui invoquent Notre Dieu et Père avec une vraie foi sont considérés par Lui avec le plus grand soin, quelle que soit leur place dans la société ou dans l’Église et quels que soient leurs mérites ou l’exemplarité de leur vie.
Si donc nous pourrions être embarrassés de nous présenter devant le Dieu Vivant, Très Saint, Créateur du Ciel et de la Terre, de toutes les choses visibles et invisibles, tout scrupule doit cependant nous être ôté en considérant, d’une part, que c’est Lui qui nous demande de l’invoquer (1) et, d’autre part, que par la foi en Jésus-Christ, nous ne paraissons pas devant Dieu avec le poids de nos fautes, mais comme des saints et innocents, parce que nous avons revêtu Jésus-Christ dans le baptême et que nous avons été lavés de nos fautes en son sang précieux (Hébreux 10 : 22).

Ayant considéré ces quelques points, nous traiterons brièvement des paroles de l’oraison dominicale en voyant comment elles confortent et orientent, elles aussi, notre compréhension de l’Écriture.

I. Notre Père, qui es aux Cieux…

Un Dieu proche de nous…

Les premières paroles de l’oraison dominicale nous placent devant plusieurs faits :
La Vie chrétienne n’est pas une « expérience » spirituelle solitaire. Les Chrétiens sont membres de l’Église, de la communion des saints. C’est la raison pour laquelle ils ne disent pas « mon » Père (quoiqu’il soit le Père de chacun d’eux en Jésus-Christ), mais « notre » Père.
Chacun d’eux fait partie de cet ensemble et chacun d’eux (du plus éminent Apôtre jusqu’au plus humble paroissien) invoque le même Dieu qui est pour l’un comme pour l’autre un Père aimant.
Et puisqu’ils ont tous en Dieu un Père, il est évident que les fidèles sont engagés à être, les uns pour les autres, des frères et sœurs aimants et fidèles, si bien qu’en ce sens, on a raison de dire que nul n’a Dieu pour Père s’il n’a l’Église pour Mère et qu’en dehors de l’Église, il n’y a point de salut.
Mais cette communion des saints, loin de permettre aux Chrétiens d’invoquer ceux de leurs frères que Dieu a rappelés à Lui, nous enjoint au contraire d’invoquer notre seul Dieu, en qui nous avons toutes choses et loin duquel aucun de ses saints ne veut éloigner nos regards.
Enfin, puisque Notre Père est au ciel (là où est également monté le Christ Ressuscité et d’où il reviendra avec Gloire, pour juger les vivants et les morts !) c’est là aussi que nous devons tourner nos cœurs comme vers notre Patrie et Maison véritables.
 
Les demandes concernant Dieu, son Nom et son Règne
Que Ton Nom soit sanctifié,
Que Ton Règne vienne,
Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel…

Puisqu’il convient en nos cœurs de placer Dieu au-dessus de toutes choses et de se préoccuper de rechercher Son Royaume avant tout, il est normal que nos premières Paroles concernent ces choses.
Car, en demandant que le Nom de Dieu soit sanctifié, nous demandons avant tout à Dieu de nous garder de tout blasphème, de tout parjure, ou de tout ce qui pourrait nous faire utiliser le Nom de « Chrétien » de façon telle qu’il en résulte le scandale et les hérésies. De même, lorsque nous demandons que le Règne de Dieu vienne, nous n’estimons pas que le Règne de Dieu dépend de nous, mais nous l’implorons de faire avancer son Règne en nos cœurs (Romains 14 : 17, etc.)
Toutefois, plus profondément, demander que le Nom du Père soit sanctifié, ou reconnu pour inviolable et sacré, cela en revient à repousser avec horreur toute idée selon laquelle le Père pourrait être (ou aurait été, il y a longtemps…) autre chose que Père. Mais s’il est toujours Père, cela ne peut être que corrélativement au Fils (2Jean 3), de sorte que l’éternité du Fils est ici affirmée : seul Dieu est éternellement et nécessairement. Cette demande en revient donc à prier afin que le Fils soit reçu dans nos cœurs (et dans le monde entier !) avec foi et que l’honneur rendu au Père soit pareillement rendu au Fils (Jean 5. 23) car qui n’a pas le Fils n’a pas non plus le Père (1Jean 2. 23).
Vient ensuite la demande relative au Règne, donc à l’Esprit de Dieu, renvoyant ainsi le Chrétien, dans sa prière quotidienne, au dogme trinitaire (*).

Avec ces paroles par lesquelles il nous demande de prier, le Christ veut aussi nous entretenir dans l’attente de son retour et de la Résurrection des morts que nous espérons de tout cœur.
Enfin, que la volonté de Dieu soit faite sur la Terre comme au Ciel, cela signifie que nous voulons qu’Il brise en nous tout esprit de révolte devant ses desseins admirables et qu’Il exerce sa Volonté dans toute Sa Création.

A suivre...

Bucerian

______________

(*) Ainsi, dans son commentaire sur le Notre Père, st Maxime le Confesseur souligne que ces premières paroles sont une confession trinitaire; car : « si Lui (le Père) qui est toujours, il est aussi toujours Père et Roi, alors aussi toujours le Fils et l’Esprit ont subsisté essentiellement avec le Père ».

 

Commentaires

Anonyme a dit…
En d'autres termes, la prière de l'Oraison dominicale n'a guère de sens, en dehors de la profession antécédente du Symbole de Nicée-Constantinople...

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