De la Tradition légitime (9/10)

Chapitre 9

Un seul baptême... des péchés

L'antiquité tardive  s'est terminée, en Orient, avec le scandale du deuxième concile de Nicée II et, en Occident, par des faits encore plus inquiétants: création des États pontificaux, concile cadavérique, pornocratie pontificale, fausses décrétales; bientôt les croisades, etc.
Il a fallu attendre le XVIe siècle pour que les derniers nœuds du Credo fassent l'objet de controverses - et que le traitement de ces articles permette enfin le "grand ménage disciplinaire", ou la "Réforme" tant réclamée pour mettre un terme aux abus et scandales apparus des siècles plus tôt.

Le premier de ces articles est celui-ci:
"Nous confessons un seul baptême, pour la rémission des péchés".
A la renaissance, deux positions se sont dégagées sur ce point.

Le ritualisme romain, pour qui les rites se succèdent afin de répondre à la succession des péchés. D'abord le baptême (pour effacer l'ardoise du péché originel et des fautes commises depuis), puis l'absolution du prêtre et les exercices pénitentiels, "seconde planche de salut", ou "baptême laborieux", pour effacer les péchés commis depuis le baptême jusqu'à la mort.

L'évangélisme protestant, pour qui c'est l’Évangile (Romains 1: 16), lequel est récapitulé dans le baptême, qui apporte le pardon - un pardon toujours disponible à la foi du pénitent.
NB: cette pensée ne sort pas de nulle part. Luther, autant que Calvin, reprennent ici une leçon de st Augustin. Or, cette idée peut être résumée par cet adage, que l'homme est sauvé par la foi seule (sola fide) - Confession d'Augsbourg, article 6.

Toujours est-il que la Confession d'Augsbourg (qui fut reçue par l'ensemble du protestantisme) renferme tout le Salut dans le seul Évangile exprimé dans le baptême. De son côté, le concile de Trente abolit l'efficacité du baptême sitôt qu'elle le pose, puisqu'elle renvoie les baptisés aux soins de la supposée "seconde planche de salut": le pouvoir du prêtre.

Ce faisant, seule la position protestante respecte la lettre (et l'esprit!) du Credo.

A suivre...

Bucerian