De la Tradition légitime (1/10)

 Introduction

 

 

Cette série a pour but de replacer la foi de la grande Église au milieu du village des Églises particulières.
En plus d'être une apologie de la Tradition "protestante" (*), mon désir et ma prière est que ce humble travail contribue à l'édification des fidèles, loin des démarches schismatiques et sectaires aussi bien que des démarches relativistes et mondaines.

 

Chapitre 1

Un fait historique autant que spirituel

Le christianisme est la religion de l'Incarnation : le Verbe a été fait chair (Jean 1: 14). Le Seigneur est venu nous rencontrer dans notre condition, dans notre Histoire. On dit à raison qu'il a souffert sous Ponce Pilate.
Notre foi n'est donc pas un fait uniquement spirituel, une sorte de corpus d'idées éternelles qui voltigeraient dans nos cerveaux depuis le ciel éthéré. Le christianisme est au contraire un fait historique autant que spirituel. Un fait que l'on peut situer dans l'espace (il s'est diffusé depuis la Judée-Samarie) et dans le temps (depuis le Ier siècle après Jésus-Christ).

On peut donc comparer le christianisme authentique à un fleuve, qui aurait la double caractéristique suivante :

1) En amont, il remonte aux Apôtres (Éphésiens 2: 20). Voilà pour la racine historique.

2) En aval, il perdure, depuis les Apôtres, jusqu'à la fin du monde. Voilà pour le caractère plus proprement spirituel - car cette conviction suppose la solidité divine des promesses du Christ (Matthieu 16: 18; 28: 19; Actes 5: 39).
NB: si ces promesses n'étaient pas vraies, le christianisme perdrait tout intérêt, et on l'abandonnerait à bon droit (cf. 1 Corinthiens 15: 17).

 

La principale implication de ce premier point consiste dans le rejet des démarches dites "restaurationnistes" (Étudiants de la Bible, Témoins de Jehovah, Mormons, Christadelphes, etc.), qui veulent que le christianisme soit concrètement né avec leur conversion, ou avec leur étude  de la Bible. Ces gens ne deviennent pas chrétiens, il prétendent faire (ré)advenir le christianisme. Prétendant refonder l’Église, ils n'écoutent pas les Apôtres: ils se substituent à eux.
Si les divers mouvements restaurationnistes se revendiquent des Apôtres, ils n'ont avec ces derniers qu'un lien chimérique: les Apôtres tels qu'ils se les imaginent sont au christianisme ce que les pyramides-centrales-électriques de Maître Gim's sont à l'égyptologie.

A suivre...

Bucerian

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(*) Le protestantisme a combattu la Tradition, entendue au sens des usages devenus normatifs malgré l'absence de fondement scripturaire (ou malgré la contradiction avec l'enseignement scripturaire). En revanche, le sens étymologique (tradere = transmettre) il existe un corpus de foi, fondé sur les Écritures, qui est transmis -avec cette dernière- d'une génération à l'autre. En ce sens, il existe une Tradition chrétienne.