Notes sur la doctrine de la prédestination des saints dans l'évangile selon st. Matthieu (5)
MATTHIEU 12: 10-12
Ce passage (*) est de nature à plaire aux arminiens : ils croient y voir la preuve d'un amour indifférencié de Dieu, qui serait tenu d'aimer également tous les hommes en général, et aucun d'eux en particulier. De là, si certains hommes finissent au Ciel, ils en concluent que la cause en est dans la plus grande prédisposition de ces derniers (voir, à ce propos, la note sur Matthieu 11: 19).
Or dans notre passage (comme en tout autre semblable), la seule chose qu'on puisse prouver est que :
1) Le Seigneur considère qu'un homme a plus de valeur qu'un animal.
2) Que la bienveillance du Seigneur s'applique à quelqu'un (*) dont on ne sait pas s'il était ou non un élu.
3) Qu'on ne doit pas faire d'une prescription telle que le sabbat un prétexte à s'abstenir d'exercer la bienfaisance.
Mais toutes ces choses, que nous devons d'ailleurs appliquer (cf; Romains 12: 19-20), tout le monde le sait très bien, et nul ne l'a jamais sérieusement mis en doute (cf. Matthieu 6: 5 ; Actes 17: 25-28, etc.)
On pourrait même ajouter que Dieu envoie indistinctement aux hommes sa Parole, par laquelle il leur dit leur misère, leur devoir et leur intérêt à croire et à se repentir, et surtout : il leur montre son cher Fils, Jésus-Christ, notre Salut et notre Vie. De tels hommes sont dans la situation des gendres, voire de la femme de Loth.
Cela, comme on l'a dit, est assurément un immense bienfait pour les hommes - et leur ingratitude, lorsqu'ils y résistent, n'est que trop grande.
Mais en quoi ce bienfait vient-il prouver qu'il n'existe pas un décret qui accompagne et couronne le moyen de Grâce afin de le rendre efficace chez ceux qu'il veut ?
Car tout comme l’Écriture est en droit d'exiger de nous que nous aimions Dieu plus que nos propres parents (Matthieu 10: 37 / Luc 14: 26), elle est en droit de nous dire que Dieu préfère pareillement ses élus aux réprouvés (Romains 9: 13).
A suivre...
Bucerian
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(*) De même avec d'autres passages concernant une foule, comme en Matthieu 14: 14, dont on ne sait si chaque membre était ou non élu.
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