Credo et Canon: preuve de la cohérence des Écritures




A en suivre le témoignage des Pères apostoliques, les Clément, les Ignace et les Irénée, il n'appert pas si déraisonnable de postuler l'existence d'un proto-canon (7/8 du Nouveau Testament) et d'un proto-credo (assez similaire au symbole des apôtres) remontant à la première Église, entre le concile de Jérusalem et la chute de la ville, 50 et 70 A.D. Une façon de tradition apostolique commune et informelle, qui aura besoin des siècles suivants pour se solidifier réglementairement.

En effet, un saint Irénée, qui fait mention de l'existence d'un écrit gnostique, l'évangile selon Judas, retrouvé seulement 1800 ans plus tard, vers 1977/83, aurait-il menti en faisant remonter le credo aux apôtres, sous l'instigation d'un saint Polycarpe, disciple de saint Jean, qui fut, en outre, livré aux flammes... pour une foi frauduleuse? De plus, si un credo primitif existait, alors peut-on nier l'existence d'un canon primitif, d'où serait tiré ou appuyé ledit credo, lorsqu'on recense l'exigence d'unité de la prédication apostolique, selon I Cor.12, 15, Ac.15, Lc.1/1-4, Gal.1-2, Jn.21/25, II Pie.3/15-16. entre autres? Or, où ailleurs qu'à Jérusalem les Apôtres se sont-ils jamais réunis massivement? Ainsi, la fourchette de rédaction entre 50 et 70 A.D. n'apparaît plus comme si risible. D'ailleurs, le Concile juif de Jamnia, entre 70 et 90, ne fut-il pas une façon définitive, pour la Synagogue, d'écarter les écrits néo-testamentaires du Canon scripturaire, en en annonçant la clôture, preuve qu'une certaine liste, plus ou moins latente, de ces textes néo-testamentaires existait déjà, auparavant?

De sorte que, la thèse hypercritique, selon laquelle la Bible n'est qu'un tissu de contradictions, s'effondre, de ce qu'on a pu en extraire un discours cohérent (credo), selon des frontières conséquentes (canon), très tôt, en Christianisme.

Athanasius

 

Commentaires

Anonyme a dit…
"Une façon de tradition apostolique commune et informelle, qui aura besoin des siècles suivants pour se solidifier réglementairement."

En effet, la méthode historico-critique "omet" curieusement de ses cavillations, le facteur des trois siècles de persécution du Christianisme. De sorte que, la notion de progrès, qui permettrait de faire l'économie apostolique d'une rédaction primitive d'un proto-credo, par continuité stable de l'évolution d'un kérygme insignifiant vers la "réification" de la Foi institutionnelle, ne saurait jouer. Car, ce n'est pas une continuité paisible qui a succédé à Pentecôte. Ce qui, certes, rendrait possible la perspective d'un approfondissement linéaire du kérygme, voire d'une déviation, comme la "réformation" et le libéralisme moderne ont pu l'illustrer, à l'instar du livre de l'Histoire d'Israël, scandée par l'exil babylonien et la destruction du Temple, en 70 A.D.

Au contraire, on doit plutôt concevoir ce temps agité comme une réduction eidétique, d'où n'a surnagé que le minimum nécessaire à l'exposition de la Foi: le Canon et le Credo. De sorte qu'il ne saurait être question de rejeter du revers de la main l'hypothèse heuristique qui postule l'existence originelle d'un proto-credo et canon, apostoliques. Sinon, ce n'est pas le Symbole de Nicée-Constantinople ni le Canon officiel du Nouveau Testament qui auraient succédés au Kérygme, ce serait le néant...

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