Succession apostolique, foi et discipline




Depuis au moins Clément de Rome, la "grande Église" n'a eu de cesse de se prévaloir, contre les hérésies, de sa succession apostolique, c'est-à-dire : de la continuité historique reliant ses évêques - et les communautés qu'ils servaient - aux douze apôtres.
Loin de se réduire à un misérable argument d'autorité, ce raisonnement possède une certaine valeur apologétique en ce qu'il met en exergue la nécessaire traçabilité du contenu de la foi, autant que l'impérieuse nécessité de conserver le bon ordre, loin de tout esprit schismatique et sectaire. Autrement dit, cette notion nous rappelle que les franchisés d'un gourou ne sauraient prétendre au titre d’Église légitime.

Il convient néanmoins de rappeler que la société spirituelle dont nous parlons (fidèles et évêques) a solennellement énoncé la foi qui la caractérise, en sanctuarisant, lors du concile de Chalcédoine (451 AD), le Symbole de Nicée-Constantinople. Ce faisant, l’Église légitime a pris l'univers à témoin de ce qui constitue l'unique objet de sa foi et de sa prière : le Dieu Trinité, révélé en Jésus-Christ, Verbe Incarné, comme Créateur et Sauveur du monde.
Dans ces conditions, l'adoption d'un nouveau Symbole, portant sur la boisification (*) du Verbe et l'apothéose de ses créatures a constitué une rupture, de la part des lignées épiscopales, avec la foi qui fondait leur autorité - cette rupture libérant tout fidèle de l'obéissance qu'il devait, par charité, à ces évêques (Galates 1. 8-9).

Cela ne saurait pas pour autant cautionner l'attitude des factions et des dénominations contemporaines, qui voient dans la déchéance de l'épiscopat ancien un blanc-seing pour multiplier eux-mêmes innovations et erreurs. Il apparaît ainsi qu'une Église, pour être tout à fait légitime, doit garder le caractère apostolique de la foi, c'est-à-dire la doctrine telle qu'elle a été arrêtée, sur le fondement des Écritures saintes, par le concile de Chalcédoine.
Tous les particularismes supplémentaires, toutes les contestations ultérieures à cette foi reçue, doivent par conséquent être abandonnés aux hommes pervertis - ainsi que l'a prudemment fait et souligné, il y a 492 ans, notre Confession et Apologie d'Augsbourg.

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(*) Le Horos, ou décret du second concile de Nicée, en 787, fut reçu en 843 (pour l'Orient) et en 1563 (pour l'Occident). Il dogmatisait la nécessité du culte des icônes du Christ et des saints. D'où ce barbarisme, digne de leur parodie de l'Incarnation : boisification.


Bucerian

Commentaires

Anonyme a dit…
Boisification ou xylogénie?
Le français a retenu la racine latine pour "incarnation".
J'allais donc opter pour inlignumation. Mais pour éviter des explications trop laborieuses, j'ai préféré un barbarisme qui garde le même suffixe, tout en parlant au plus grand nombre ^^

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