Jugement et Immortalité de l'âme humaine



Le théorème de Gödel s'énonce ainsi: dans un ensemble logique cohérent "S", il n'existe pas de démonstration "G" qui lui appartienne. Sinon, le système logique "S" serait incohérent. Donc, il existe au moins une vérité qui n'est pas démontrée dans le Système "S". En d'autres termes, la vérité et la cohérence sont deux concepts distincts et irrésolubles l'un dans l'autre. Cette inférence logique implique qu'il existe au moins une vérité au-delà du savoir quantitatif, même empirico-logique. De sorte que, tout le savoir humain n'émane pas nécessairement du réel mesurable, de la matière.

Or, le théologien Auguste Lecerf avait déjà noté que toute tautologie n'était pas superfétatoire. Car, si elle n'apprend rien au chapitre de l'identité du prédicat, elle affirme la nécessité du sujet.

En effet, l’unité première de tout langage est la phrase ou le jugement. Car, c’est la seule forme logique qui soit susceptible de faire sens, d’être reçue comme vraie ou fausse, puisque par elle on peut affirmer ou nier l’attribution d’un des membres de la phrase à l’autre: soit le complément, ou prédicat, au sujet, ou l’inverse.

Par exemple, “le nez est camus”, ou bien “camus est un nez”. La première affirmation fonde le principe d’identité, le nez est camus, le nez est ceci ou cela, l’autre, celui de nécessité, camus est un nez, il existe une réalité qui peut être camuse: un nez.

De sorte que, l'analyse du jugement humain, origine du langage, permet d'expliquer les idéalités mathématiques, selon le principe d'identité: (2+2) = (4) et la pluralité des langues, d'après la nécessité du sujet: 4 (=) 2+2, puisque cette nécessité implique la notion d'existence, comportée par tout jugement, aspect remarqué par Lachance et Gilson, dont la pluralité des langages découpe divers aperçus.

C'est pourquoi, si la communication animale est inapte aux mathématiques, les ordinateurs, eux, sont inefficaces pour traduire correctement la subtilité des langues. A telle enseigne, qu'on peut affirmer, d’une part, que l'homme possède un ESPRIT (être/nécessité), à la différence des machines, puisque seule une réalité dotée de l’existence-et consciente d’icelle-peut la reconnaître.

D’autre part, celui-ci ne saurait être qu'IMMATÉRIEL/IMMORTEL, contrairement aux animaux. Car, penser des réalités (identité/idée) non imaginables: la définition d'un triangle, le nombre "Pi" ou bien la notion de parallèles, entre autres, implique que l’activité de cet Esprit ne nécessite pas le concours des sens, source de l’image, et se suffit à elle-même. Or, puisque l’agir révèle la nature de l’agent, alors cet Esprit est immatériel, donc non susceptible, comme la matière, d’être divisé, en grandeur discrète ou continue, de se résoudre ou se dissoudre, de mourir.

Par conséquent, l’analyse complète des caractéristiques du jugement humain nous invite à reconnaître que l’homme est doté d’une âme-ou esprit- immortelle.

 

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Bibliographie sommaire

- Auguste Lecerf. Introduction à la dogmatique réformée. Je Sers. Paris. 1931

- Etienne Gilson, l'Être et l'Essence. Vrin. Paris. 1960

- René le Troquer. Homme, qui suis-je? Je sais-Je crois. Fayard. Paris. 1957

- Bolloré et Bonnassies. Dieu, la Science, les Preuves. Trédaniel. Paris. 2021

- Louis Lachance. L'Être et ses propriétés. Lévrier. Montréal. 1950

-Louis Millet. La Vie a-t-elle un sens? Téqui. Paris. 2000

- Ibid. La Psychologie, connaissance réelle de l'homme? F-X de Guibert. Paris. 1993

 

Athanasius

Commentaires

Alain Rioux a dit…
Louis Millet. Des ordinateurs intelligents? Téqui. Paris. 1998

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