Notes sur Tite 3 :1-7

 


"Je ne me lasse point de vous écrire les mêmes choses, et pour vous cela est salutaire."
Philippiens 3: 1

 

Après une série d'exhortations à mener une vie sainte, l'Apôtre du Seigneur remonte à la cause de cette vie nouvelle : la Grâce souveraine de Dieu.

Ce passage-clé de l'épître nous donne donc l'occasion de méditer plusieurs points fondamentaux de notre religion. 

 

1. La situation désespérée de l'homme

Pour faire apprécier la Grâce divine à sa juste mesure, Paul commence par décrire l'état dans lequel cette Grâce nous trouve (v. 3) et qui peut se résumer par cette autre affirmation de l'Apôtre : Nous étions par nature (de naissance) des enfants de colère (Eph 2 : 3).
Et si ce n'était que l'avis d'un homme !... Mais Paul est inspiré de l'Esprit saint et nous dit donc de quelle manière Dieu nous voit dans notre état naturel (cf. Genèse 6 : 5).
Loin d'être une simple blessure entravant notre pratique du Bien, le péché est une mort spirituelle
qui fait que l'on peut dire, avec la Confession de La Rochelle (article 10), que l'homme "s’est ainsi aliéné de Dieu, qui est la fontaine de justice et de tous biens, en sorte que sa nature est totalement corrompue. Et étant aveuglé en son esprit, et dépravé en son coeur, a perdu toute intégrité sans en avoir rien de reste".

 ; un mal si grave et si profond qu'il rend finalement les hommes dignes de la damnation éternelle (cf. Apocalypse 20 : 15).

On ne s'étonnera pas qu'une telle doctrine ait parue  "bien dure" à certains - pour reprendre les termes de l'Humaniste Érasme. On s'étonnera en revanche de ce qu'on ait eu peur, en enseignant cette doctrine trop ouvertement, d'amener les hommes à désespérer de leur Salut en même temps que d'eux-mêmes. Car, dans notre doctrine évangélique, que l'homme doive désespérer de lui-même ne fait aucun doute. Mais qui a dit que cela devait l'amener à désespérer de son Salut, sinon l'homme qui espérait se sauver lui-même ?
Or, comme l'affirme constamment l’Écriture : Maudit soit l'homme qui se confie en l'homme (Jérémie 17 : 5). 

 

2. La Grâce souveraine de Dieu

Si donc l'homme doit désespérer de lui-même, ce n'est que pour mieux espérer en Dieu. Ainsi, lorsque les disciples demandaient, avec perplexité : "Qui donc peut être sauvé ?" le Seigneur répondait : "Quant aux hommes, cela est impossible, mais à Dieu, rien n'est impossible" (Matthieu 19 : 26).
Paul souligne cela : Dieu, par Sa Bonté, nous a sauvés (v. 4 et 5).

La droite connaissance de notre misère doit donc nous rendre humbles ("Nous sommes des mendiants", disait Luther) nous faire plier le genou afin de passer par la porte étroite du Salut (car Dieu fait grâce aux humbles, mais il résiste aux superbes - 1Pierre 5: 5); la droite connaissance de la Grâce, elle, doit être le fondement de notre consolation autant que de notre assurance :

Consolation, car le Dieu Trinité, qui ressuscite les morts et appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient (Romains 4: 17) peut opérer le miracle de la foi et de la vie dans le cœur autrement mort et enténébré du pécheur (cf. 2Corinthiens 4: 6).

Assurance, parce que notre Persévérance et notre Salut final sont assurés - ainsi qu'en témoigne la chaîne du Salut de Romains 8 - par la Bonté, la Fidélité et l'Immuabilité de Dieu et de ses décrets : "C'est la volonté du Père (...) que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés, mais que je le ressuscite au dernier jour" (Jean 6: 39).

 

3. L'exclusivisme de l’Évangile

Une dernière question surgit : où donc cette Miséricorde a-t-elle son Siège? Est-elle universellement répandue, dans l'air du temps ou dans la sagesse commune, pour qu'on puisse la trouver dans n'importe quelle religion ou philosophie ? Se pourrait-il que Christ soit le seul Sauveur, mais qu'il apparaisse diversement aux hommes (aux uns, à travers la figure de Bouddha, aux autres à travers celle de Mahomet, etc.) de sorte à ce que sa Parole (cf. Jean 14: 6) puisse s'accorder aux tendances syncrétistes actuelles ?...
L’Écriture en général (cf. Actes 4: 12) et ce passage en particulier (Tite 3 : 6) rejettent évidemment une telle hypothèse. Car Paul ne parle pas seulement ici de l’œuvre objective du Christ pour les hommes (comme en Romains 5: 8) mais de l'application de ce Salut, par l'illumination de la foi. Or le Salut n'est pas véhiculé tantôt par les Védas hindouistes, tantôt par le Coran (!), mais par le moyen du saint Évangile (cf. 1Pierre 1: 23 ; Jacques 1. 21).

C'est ce que souligne Paul dans ce passage, en évoquant le baptême (v. 5) d'autant que celui-ci récapitule à chacun cet Évangile du Salut : Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, mort et ressuscité pour le Salut de quiconque croit en Lui. 


En tout cela, le propos de l'Apôtre fait échos à ce passage du prophète Ezechiel (36) où le Seigneur, annonçant son œuvre, promettait de répandre sur son peuple des eaux pures (v. 25), le don d'un cœur et d'un esprit nouveaux et de son propre Esprit de telle sorte, disait-il, qu'il ferait que nous marchions dans ses statuts et que nous gardions ses ordonnances (v. 27). Bref, qu'il soit notre Dieu et que nous soyons son peuple !

 Bucerian

Commentaires

athanasius a dit…
Jésus-Christ est la Voie, la Vérité et la Vie, une fois pour toutes et pour toujours. De sorte que, quoi qu'on emprunte, le petit ou le grand véhicule, la destination est toujours la même, elle aussi... l'enfer!

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