De l'Eglise catholique et des sectes (5)
CHAPITRE I
(suite)
(suite)
L’Église, dans sa dispensation néotestamentaire, a été établie au Ier siècle après Jésus-Christ, et s'est développée organiquement depuis lors.
4. Pourquoi les fils de Dieu s'accordent nécessairement
avec leur Mère, l’Église
J'ai dit que l’Église confesse spontanément la foi qu'elle tire des Écritures et qu'elle transmet cet ensemble, et que ces deux choses (Écritures/Credo), unies, restent cependant bien distinctes : l’Écriture, inspirée du Saint-Esprit, est l'autorité ultime, tandis que le témoignage de l’Église, reposant sur cette Écriture, n'est valable que pour autant qu'il lui est conforme. C'est ici sans doute qu'il faut être le plus attentif pour ne pas tirer de mauvaises conclusions.
D'une part Bible et Credo sont distincts d'une façon telle que ce n'est pas par un argument d'autorité ( = l’Église qui nous a transmis la Bible a dit !) que nous recevons le Credo, mais bien parce que, sincèrement et librement, nous reconnaissons dans la profession de foi de l’Église la juste et certaine expression de ce que nous enseigne l’Écriture.
D'autre part, Bible et Credo sont unis par un lien tel que quiconque accuserait le second de ne pas être conforme à la première ferait simplement sauter le Christianisme (car le Christianisme n'est pas soudé par une commune extase béate devant "un livre" à réciter, et (1) dont la compréhension serait en définitive incertaine ou sans importance).
En définitive, les partisans et les opposants du Credo sont dans une situation asymétrique : les premiers se joignent librement au chœur des fidèles parce que, grâce à Dieu - qui incline les cœurs et engendre la foi -, ils reconnaissent que la Bible enseigne bien cela. C'est donc, en dernière analyse, une conviction intime et personnelle qui ne repose pas sur une contrainte logique ( = il faut bien que l’Église ait raison) mais sur l’œuvre du Saint-Esprit ( = ceci est indubitablement la vérité). Bref: c'est la foi, une foi que toutes les tentations du monde ne pourront pas renverser (Matthieu 24: 24). Et les fidèles trouvent, en examinant la manière dont les Écritures leur sont parvenues, sur l'esprit de collégialité avec lequel il convient de les examiner, etc., qu'il était nécessaire que leur foi coïncide ainsi avec ce témoignage Chrétien, qui n'a jamais cessé (Actes 5: 39// Hébreux 13: 8, etc.).
Mais les seconds (Témoins de Jéhovah, etc.) dont le "libre examen" ne fait que singer l'examen et l'illumination personnels des croyants, ont un tout autre problème. Si la contrainte logique ne peut pas éveiller en eux la foi (seul le Saint-Esprit peut vaincre l'endurcissement produit par Satan - 2 Corinthiens 4: 4), elle peut en revanche les mettre, intellectuellement, dans une position particulièrement inconfortable, pour ne pas dire intenable ; celle de la démarche individualiste, dont j'ai déjà indiqué l'inanité. En effet, devant n'importe quel sectaire, le Chrétien est en droit de demander (comme le fit un st Irénée devant les gnostiques (2)): Où était l’Église avant la venue de votre fondateur? Car si la cohérence de notre témoignage avec celui, bimillénaire, de tous les croyants n'est pas la cause de ce que nous croyons, c'en est tout de même le corrélat ; de sorte que le fait de leur coupure radicale avec le témoignage durable de la Chrétienté, s'il n'est pas de nature à causer le repentir chez les hérétiques, indique néanmoins la nature fallacieuse de leurs opinions.
En ce qui nous concerne, donc, le triste exemple des hérésiarques doit nous mettre en garde contre les tentations individualistes : le croyant (particulier) doit être conscient de son LIEN à l’Église Chrétienne (je rappelle qu'il s'agit d'un lien de participation et non de subordination au jugement de l’Église) parce que chaque baptisé est membre d'un peuple, d'une communion des saints, d'une nuée de témoins (cf. Hébreux 12: 22) qui précède son existence et sa conversion propres et dont le témoignage ne saurait varier. Si chacun reste libre, en définitive, d'inscrire ou non sa voix dans ce chœur bimillénaire, il reste que ceux qui se réclament de "la Bible" en s'inscrivant contre ce témoignage, agissent selon une logique artificielle. Artificielle parce que, nous l'avons vu, leur approche présuppose un croyant autosuffisant, seul avec sa Bible, "un" livre qui viendrait tel quel de la librairie (!) et dont le message authentique n'aurait pas laissé de trace vivante et durable dans l'Histoire jusqu'à ce que Monsieur-Le-Nouveau-Prophète ne la lise (assertion contraire à toutes les prévisions bibliques: Actes 5: 39// 2 Timothée 3: 8-9, etc.).
D'une part Bible et Credo sont distincts d'une façon telle que ce n'est pas par un argument d'autorité ( = l’Église qui nous a transmis la Bible a dit !) que nous recevons le Credo, mais bien parce que, sincèrement et librement, nous reconnaissons dans la profession de foi de l’Église la juste et certaine expression de ce que nous enseigne l’Écriture.
D'autre part, Bible et Credo sont unis par un lien tel que quiconque accuserait le second de ne pas être conforme à la première ferait simplement sauter le Christianisme (car le Christianisme n'est pas soudé par une commune extase béate devant "un livre" à réciter, et (1) dont la compréhension serait en définitive incertaine ou sans importance).
En définitive, les partisans et les opposants du Credo sont dans une situation asymétrique : les premiers se joignent librement au chœur des fidèles parce que, grâce à Dieu - qui incline les cœurs et engendre la foi -, ils reconnaissent que la Bible enseigne bien cela. C'est donc, en dernière analyse, une conviction intime et personnelle qui ne repose pas sur une contrainte logique ( = il faut bien que l’Église ait raison) mais sur l’œuvre du Saint-Esprit ( = ceci est indubitablement la vérité). Bref: c'est la foi, une foi que toutes les tentations du monde ne pourront pas renverser (Matthieu 24: 24). Et les fidèles trouvent, en examinant la manière dont les Écritures leur sont parvenues, sur l'esprit de collégialité avec lequel il convient de les examiner, etc., qu'il était nécessaire que leur foi coïncide ainsi avec ce témoignage Chrétien, qui n'a jamais cessé (Actes 5: 39// Hébreux 13: 8, etc.).
Mais les seconds (Témoins de Jéhovah, etc.) dont le "libre examen" ne fait que singer l'examen et l'illumination personnels des croyants, ont un tout autre problème. Si la contrainte logique ne peut pas éveiller en eux la foi (seul le Saint-Esprit peut vaincre l'endurcissement produit par Satan - 2 Corinthiens 4: 4), elle peut en revanche les mettre, intellectuellement, dans une position particulièrement inconfortable, pour ne pas dire intenable ; celle de la démarche individualiste, dont j'ai déjà indiqué l'inanité. En effet, devant n'importe quel sectaire, le Chrétien est en droit de demander (comme le fit un st Irénée devant les gnostiques (2)): Où était l’Église avant la venue de votre fondateur? Car si la cohérence de notre témoignage avec celui, bimillénaire, de tous les croyants n'est pas la cause de ce que nous croyons, c'en est tout de même le corrélat ; de sorte que le fait de leur coupure radicale avec le témoignage durable de la Chrétienté, s'il n'est pas de nature à causer le repentir chez les hérétiques, indique néanmoins la nature fallacieuse de leurs opinions.
En ce qui nous concerne, donc, le triste exemple des hérésiarques doit nous mettre en garde contre les tentations individualistes : le croyant (particulier) doit être conscient de son LIEN à l’Église Chrétienne (je rappelle qu'il s'agit d'un lien de participation et non de subordination au jugement de l’Église) parce que chaque baptisé est membre d'un peuple, d'une communion des saints, d'une nuée de témoins (cf. Hébreux 12: 22) qui précède son existence et sa conversion propres et dont le témoignage ne saurait varier. Si chacun reste libre, en définitive, d'inscrire ou non sa voix dans ce chœur bimillénaire, il reste que ceux qui se réclament de "la Bible" en s'inscrivant contre ce témoignage, agissent selon une logique artificielle. Artificielle parce que, nous l'avons vu, leur approche présuppose un croyant autosuffisant, seul avec sa Bible, "un" livre qui viendrait tel quel de la librairie (!) et dont le message authentique n'aurait pas laissé de trace vivante et durable dans l'Histoire jusqu'à ce que Monsieur-Le-Nouveau-Prophète ne la lise (assertion contraire à toutes les prévisions bibliques: Actes 5: 39// 2 Timothée 3: 8-9, etc.).
A suivre...
Bucerian
(1):
Alors que la Bible est une collection de 66 livres dont le propos
commun consiste, jusqu'à preuve du contraire, en ce que nous confessons
dans le Credo. Autrement, puisqu'il en appelle aux Évangiles, Mahomet
serait un Chrétien, ce qui est absurde (Coran 5: 47).
(2): St Irénée, Contre les Hérésies, III.
(2): St Irénée, Contre les Hérésies, III.
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