De l'Eglise catholique et des sectes (2)


Chapitre I
L’Église de notre Seigneur Jésus-Christ

Que l’Église, dans sa dispensation néotestamentaire, a été établie au Ier siècle après Jésus-Christ, et s'est développée organiquement depuis lors.
 


 
1. Institution

Après la Chute, la volonté divine de faire grâce a été manifestée très tôt au pécheur (Genèse 3: 15), pour devenir de plus en plus claire, "d'Adam à Noé, de Noé à Abraham,d'Abraham à David et cela jusqu'à l'Incarnation de Jésus-Christ" (1).

Quant à l'essence, il ne faut pas diviser l'Ancien et le Nouveau Testament. Les Confessions Protestantes ont toujours insisté sur ce point. Ainsi, dans la Confession de Westminster (VII: 6):(...) il n'y a pas deux Alliances de grâce dont la substance serait différente, mais une seule et même Alliance avec des dispositions diverses (Galates 3.14,16; Ac 15.11; Romains 3.21-23,30; Psaume 32.1 avec Romains 4.3,6,16,17,23,24; Hébreux 13.8).
Néanmoins, je parlerai dans cette série de l’Église telle qu'elle existe dans sa dispensation définitive, telle qu'elle subsistera jusqu'au retour glorieux de Jésus-Christ, c'est-à-dire, dans la dispensation néotestamentaire, qui remonte à la Pentecôte suivant la Résurrection de Notre Sauveur, où le Saint-Esprit est descendu sur l'assemblée des disciples afin d'embraser leur cœur (Actes 2: 1-4).

Ainsi, logiquement, le corps-Église précède ses membres (individuels). Le Salut et toute la vie chrétiennes concernent l’Église, en chacun de ses membres (1Corinthiens 12: 12-13; Éphésiens 5: 25-26) et non des entités disparates qui devraient, ensuite, se débrouiller pour constituer un corps - qui ne serait finalement jamais autre chose qu'une juxtaposition d'individus séparés.
Il y a donc un corps, au sein duquel chaque croyant participe au Salut, ainsi que l'écrit Luther dans son catéchisme: "Dans cette chrétienté, il (le Saint-Esprit) me remet, chaque jour, pleinement tous mes péchés, ainsi qu'à tous les croyants" (2). 
 
Dans l'Histoire, ce corps commence par le cercle des Apôtres (et des premiers disciples) auxquels s'agrègent ensuite, peu à peu, de nouveaux membres, un peu comme un feu qui, une fois allumé, prend de l'ampleur et s'étend à de nouveaux lieux. C'est ce que rapporte l’Écriture, dans le livre des Actes (2: 47):"Le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés".
N'en déplaise à certains de nos contemporains, l’Église chrétienne n'est donc pas née lors de leur conversion, elle ne se réduit pas à leur personne et (Dieu merci!) elle ne s'éteindra pas avec eux.

A suivre...

Bucerian
 
 
(1): Confessio Scotica, IV.
(2): LUTHER, Martin, Petit catéchisme: deuxième point fondamental (la Foi), § 3. La Foi des Eglises luthériennes,CERF. Paris. 1991
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Commentaires

Anonyme a dit…
En effet, l'approche coranique des Écritures empêche de comprendre, que bien que distincts, quoique subordonnés, l'âme et la matière sont un seul corps vivant, inséparables, comme toute forme à l'égard de toute matière, dans la constitution de n'importe quelle substance, de même les Écritures et le Credo, lesquels sont une seule Tradition, identifiant l'Église. Sinon, en dehors de la Tradition, quels critères pourraient bien permettre le tri entre les Écrits canoniques et les apocryphes?

De sorte que, pour la question de la catholicité de l'Église, le débat doit graviter autour de la notion de la tradition du "Juxta Scriptura", énoncée par l'article pascal du Credo, laquelle implique le Canon scripturaire et le Symbole de Nicée-Constantinople, selon I Cor.5/12-13, I Tim.3/15, Eph.4/4-7, Héb.13/8-9, Jd.3, Ac.5/33-42, Mt.18/19-20, entre autres, si nous voulons sortir de l'impasse du morcellement confessionnel.

A ce titre, il faudra démontrer l'existence d'un proto-credo et d'un proto-canon, indiqués par les ss. Ignace d'Antioche, Irénée de Lyon et la liste de Muratori, d'origine apostolique, dont le contenu propre fut intégré, réglementairement, au IVe siècle, après l'ère des persécutions.
Anonyme a dit…
Un proto-credo se fait sentir dès le premier siècle, dans l'épisode de Philippe et l'eunuque éthiopien, en Actes 8. Car de quelle foi est-il question (8. 37)sinon de la bonne nouvelle qui a le Fils de Dieu pour centre (8. 35) et dont Paul résume les termes généraux (1 Corinthiens 15. 1-11) ?
De sorte que l'épisode de l'entretien entre Philippe et l'eunuque, dont le Textus Receptus a gardé le détail, prouve l'orthodoxie confessionnelle (et non pas les sottises anabaptistes).

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