Evangile de la prospérité (5/5)


 

Conclusion

 

En introduisant cette série, j'ai fait remarquer que les prospéristes considèrent l'échange de la Croix (entre la richesse du Christ et la misère des hommes) d'une manière telle qu'il en résulterait ici-bas, non seulement la rémission des péchés, mais aussi celle des maladies corporelles et de la pauvreté matérielle.
Matthieu 8. 17 (il s'est chargé de nos maladies) est souvent employé pour prouver la nécessité des guérisons physiques. Pour la pauvreté, on fait vaguement valoir que Dieu veut que nous ayons la vie en abondance (cf. Jean 10.10), et qu'une période de vaches maigres, qui nous empêcherait de vivre confortablement, est donc impensable.

A quoi il convient de répondre qu'il y a un seul Évangile, qu'on ne peut s'approprier que par une seule et même foi. Si, dans cet Évangile, la guérison physique était inséparable du pardon des péchés, alors, quiconque deviendrait croyant devrait nécessairement être guéri de ses maladies en même temps qu'il serait justifié. De là, si quelqu'un restait malade, il serait à bon droit considéré comme n'étant pas pardonné, mais comme étant un incrédule demeurant sous la colère de Dieu et, donc, damné. En effet, ou bien l'homme a saisi par la foi la vie en abondance qui est en Christ, ou bien il ne l'a pas saisie du tout (cf. Jean 3. 36).
Voilà quel beau réconfort et quelle "bonne nouvelle" peuvent apporter ces prédicateurs de l’évangile "american dream", surtout pour ceux qui, à l'instar du prophète Élisée, ne meurent pas seulement malades, mais de leurs maladies (2 Rois 13. 14) !
Fort heureusement, Jésus, jusque dans ses paraboles, nous montre que de telles opinions sont fausses (Luc 16. 19-31) ; d'ailleurs, même les prospéristes n'osent généralement pas assumer de telles conclusions (qui seraient pourtant logiquement inévitables, si leur doctrine était vraie).

Or, puisque la guérison physique n'est pas consubstantielle au Salut que l'Évangile a pour objet, elle est donc accessoire et contingente.
En d'autres termes, les miracles bibliques sont des opérations qui signalent un homme de Dieu (Matthieu 9. 6/ Actes 2. 22, etc.) et qui manifestent un Salut plus grand : celui, éternel, qu'il nous est donné de nous approprier par la foi dans le Christ de l’Évangile (ainsi s'explique Matthieu 8. 17, tout comme Jean 9. 39, etc.).
Dans tous les cas, ils sont opérés selon que le Dieu souverain les juge utiles à l'édification des saints et à sa gloire. Ainsi, Jésus a ressuscité Lazare (Jean 11), mais a laissé la dépouille de Jean-Baptiste dans l'attente d'une meilleure résurrection (Matthieu 11).

Pour résumer, il apparaît (contre les accusations scandaleuses des prospéristes) que la proclamation de l’Évangile n'est ni amoindrie, ni altérée lorsque des miracles et guérisons systématiques ne sont pas annoncés ou pratiqués. En outre, ceux qui tendent des pièges aux âmes et les tourmentent inutilement (parfois jusqu'à la dépression nerveuse) sont les promoteurs du prospérisme, plutôt que les prédicateurs fidèles à cet Évangile Éternel : Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle (Jean 3. 16).

Amen.

Bucerian

Commentaires

Anonyme a dit…
Avez-vous des diplômes en théologie?
Anonyme a dit…
Votre site ne fait parti d'aucune paroisse!
Anonyme a dit…
Bien d'accord avec les questions posées plus haut, mais dont je trouve qu'elles ne vont pas assez en amont.
Donc, je reformule : avez-vous la SUCCESSION APOSTOLIQUE, voire une succession reconnue par Rome ?
En effet, je suis comme la personne qui a posé les deux premières questions sous cet article : ne parvenant pas à reconnaître la vérité quand elle est annoncée, j'ai besoin d'un estampillage humain en bonne et due forme, sans quoi je suis perdu...
Anonyme a dit…
... pour ne pas dire "noyé" (du verbe "Noyer")...

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