De la prière et de l'exaucement (III.3)

 


 

St Jean Chrysostome (suite) :

 Homélie sur ce sujet : qu'il ne faut pas désespérer de soi-même, ni prier contre ses ennemis ni se décourager quand la prière n'est pas exaucée...

 

Si je parle ainsi, c'est pour vous empêcher de dire : Je suis un pécheur, je n'ose parler, je ne puis prier. Celui-là est écouté qui croit ne pas l'être ; celui, au contraire, qui est sûr de lui devrait craindre, tel que le pharisien : tandis que celui qui se regarde comme repoussé et indigne d'attention, est écouté plus qu'un autre ; tel que le publicain. Voyez combien d'exemples vous en avez : la Cananéenne, le publicain, le voleur sur la croix, l'ami que la parabole nous représente mandant trois pains et les obtenant, non par amitié, mais par importunité. Si chacun d'eux avait dit : je suis un pécheur, couvert de tant de honte que je ne dois pas me présenter ; cela n'aurait servi à rien. Mais comme chacun d'eux n'a pas considéré la grandeur de ses péchés, mais l'inépuisable bonté de Dieu, il a été confiant et audacieux : tout pécheur qu'il était, il a demandé plus qu'il ne croyait mériter, et il a réussi à l'obtenir.

Songeons à tous ces exemples et gardons-en la mémoire : prions sans cesse avec vigilance, avec confiance, avec un bon espoir, avec un zèle infatigable. Toute cette ardeur que d'autres mettent à faire des vœux contre leurs ennemis, mettons-la à prier pour nos ennemis, pour leurs frères, et nous obtiendrons en même temps la satisfaction de nos désirs personnels. Car notre bienfaiteur est si bon pour nous qu'il désire encore plus donner que nous ne désirons recevoir. Ainsi, bien pénétrés de tous ces exemples, quand même nous serions tombés au plus profond abîme de la perversité, ne désespérons pas, même alors, de notre salut, mais présentons-nous avec une bonne espérance, et persuadons-nous que nous obtiendrons tout ce que nous demanderons, pourvu que nous le demandions en observant la loi portée par celui qui peut tout faire de manière à dépasser nos prières et nos pensées (Eph. III, 20.).

Au Christ, Souverain tout-puissant, notre Dieu, appartient gloire, honneur et adoration, ainsi qu'au Père éternel et au Saint-Esprit, principe de toute vie, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Bucerian

 

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