Evangile de la prospérité (1/5)

 

Introduction


On m'a récemment soumis des prédications concernant un évangile qui rencontre souvent du succès : l'évangile de la prospérité.


Les tenants de cette doctrine envisagent le "merveilleux échange" de la croix (Christ s'est chargé de nos malédictions et nous donne ses richesses) de façon telle que Dieu voudrait la prospérité matérielle des chrétiens ici-bas.
Le chrétien devrait être riche et en bonne santé. Qui plus est, il devrait avoir le pouvoir de chasser miraculeusement le malheur qui se présente.

Mais cette doctrine est-elle conforme à la Parole de Dieu?

Entendue droitement, ou selon la logique de la foi, l'Écriture (*) conduit les saints à attendre la résurrection des morts et la vie du siècle à venir (Symbole de Nicée-Constantinople).
Ceux qui tiennent la résurrection pour une fable ricaneront, mais c'est bien dans cette perspective que l'existence doit être évaluée. L'actualité électorale américaine en donne une illustration : Donald Trump espère que la cour suprême invalidera finalement l'élection présumée de son adversaire, Joe Biden. Si tel était le cas, la défaite annoncée de Trump serait changée en victoire. Le bonheur éphémère de Biden ne servirait qu'à alimenter une amertume définitive.
C'est une chose semblable que nous attendons dans la foi - à ceci près que notre espérance est fondée sur la Parole de Dieu, qui ne ment pas.

Et dans cette attente, le chrétien est souvent amené à suivre l'exemple de Moïse, qui préféra tourner le dos aux richesses d’Égypte pour être affligé avec le peuple de Dieu (Hébreux 11).
Est-ce à dire que les chrétiens ratent leur vie ici-bas ?
Tout dépend du paradigme par lequel on regarde les choses : la sagesse de la chair répond sans doute "oui". Mais il en va autrement dans l'Esprit de Dieu, qui nous rappelle, par la lettre de Paul, que
la piété avec le contentement d'esprit, est un grand gain (1Timothée 6. 6).

A suivre...

Bucerian

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(*) : Luc 21. 28 ; Romains 8. 23 ; Tite 2. 13 ; 2Thessaloniciens 1. 6-10 ; Matthieu 25. 41-43 ; Philippiens 3. 20 ; 1Thessaloniciens 4. 16, etc.

Commentaires

Domus a dit…
Quand on se détourne du pur évangile de la Grâce de notre Seigneur Jésus-Christ pour s’en remettre à l’évangile de la prospérité, faire flèche de tout bois et ne se priver de rien devient désormais possible puisqu’il est entendu que les faveurs de Dieu, pour peu qu'on ait su les solliciter avec zèle, sont acquises pour faire prospérer la victoire.
Alors on peut s’étonner que Donald Trump qui a toujours eu foi en la sienne n’ait pas mis plus à profit cette bonne disposition divine qu’il a cultivée avec application tout au long de sa campagne électorale pour pousser plus loin son avantage. De quelle façon ? Par exemple, au nombre de toutes les audaces, il y en avait une facile à mettre en pratique : faire jaillir, au soir des résultats, une fumée blanche d’une cheminée de la Maison blanche et faire retentir par le fidèle Mike Pence, placé à un balcon stratégique, un triomphal « Habemus praesidem » !
La signification symbolique de cette mesure n’aurait échappé à personne et surtout pas au catholique Joe Biden qui, submergé par l’émotion de voir ainsi respectées les plus nobles traditions, aurait reconnu que la main toute puissante de Dieu était à l’oeuvre dans la victoire de son adversaire. Il se serait alors incliné avec la dignité qui convient à l’événement, tel Vercingétorix devant César.
Mais, contre toute attente, il semblerait qu’en l’occurrence l’évangile de la réussite a plutôt profité à Vercingétorix. Comme quoi, se fier en toutes circonstances à un autre évangile que celui du Christ n’est vraiment que pure folie.
Anonyme a dit…
Certes, si les mouches s'attirent avec du miel, plutôt qu'avec du vinaigre, ce n'est pas une raison pour les piéger à la cocaïne...

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