Et le judaïsme ?...
On fait souvent remarquer, à bon droit, que l'islam est faux, et que cela est d'autant plus évident que, survenu le dernier, il contredit toute la foi et toute l'Écriture données précédemment. Certains voudraient appliquer un raisonnement similaire au christianisme et dire que, puisqu'il contredit le judaïsme qui l'a précédé, le christianisme est nécessairement faux.
Réponse :
Le judaïsme biblique et antique est une religion qui implique un temple, un sacerdoce et des sacrifices.
Or, en l'an 70 après Jésus-Christ, le temple de Jérusalem a été détruit; depuis ce temps, une partie du judaïsme (l'école
pharisienne) a théorisé et systématisé un culte sans temple ni
sacrifice. Cette religion, le judaïsme rabbinique, est donc un nouveau système religieux, postérieur à l'avènement du christianisme. Par conséquent, on ne peut pas appliquer au christianisme le raisonnement que l'on applique à l'islam.
N.B: Certes, au sixième siècle avant notre ère, l'exil à Babylone a empêché ce culte d'être pleinement accompli, durant 70 ans.
Néanmoins, cet exil et sa durée (70 ans qui étaient regardés comme un terrible jugement pour cinq siècles de rebellions!) avaient été précisément annoncés, et des prophètes (comme Daniel) avaient été suscités, indiquant clairement la poursuite des relations entre Dieu et le peuple exilé, durant cette parenthèse exceptionnelle. Rien à voir, donc, avec 20 siècles sans temple, que rien n'annonçait, qu'aucun prophète ne console et qui a nécessité l'institution d'un système cultuel nouveau.
*
*
A ce propos, on se souviendra que le principal législateur et "grand prêtre" de cette nouvelle religion, Johannan Ben Zakkaï (~ 1 - 80 après JC), pleura sur son lit de mort, en faisant cette glaçante confession: Je ne sais pas vers où je vais (Traité Berakhot, 28b).
Bucerian
Commentaires