Pouvez-vous le prouver ?
"Ce qui est affirmé sans preuve peut être refusé sans preuve". Tels sont les mots par lesquels les pécheurs les plus endurcis ont l'habitude de rejeter la prédication du saint Évangile. Certains en viennent même à imaginer qu'au nom de ce principe "rationnel", ils échapperaient à la condamnation du jugement dernier "même si celui-ci avait lieu" car, en définitive, ils n'auront fait qu'obéir aux ordres de la raison.
En tout cela les athées montrent simplement l'étendue de leur folie, car leur principe établit que ce qui est affirmé sans preuve peut être refusé sans preuve, et non pas que cela doit l'être. En effet, tout le monde s'accordera à dire que ce qui est affirmé sans preuve peut tout à fait être très vrai, et que sa connaissance peut être d'une importance tout à fait vitale.
A titre d'exemple : la veille de l'opération Barbarossa, en 1941, un soldat allemand déserta pour prévenir les russes de l'imminence de l'offensive. Staline refusa cet avertissement adressé sans preuve (il alla jusqu'à faire exécuter le soldat-messager !)... bien à tort.
Ainsi, loin d'effacer le discernement du récipiendaire d'un message, loin de le transformer en automate et de le déresponsabiliser - ou de lui épargner les conséquences funestes d'une éventuelle erreur de jugement - le principe brandit par les athées met en exergue leur implication, leur rôle et donc aussi leur responsabilité dans la réception qu'ils font ou non d'un témoignage.
Certains se demanderont à quoi sert un tel principe si, loin de guider la raison dans ses jugements, il se borne à la laisser devant une vertigineuse responsabilité, à lui prodiguer un non-conseil et qu'il ne lui évite pas d'échapper aux conséquences de ses propres égarements.
Ces gens ignorent que leur principe, véritable fiction juridique, ne vaut que pour aménager les rapports extérieurs entre les hommes, et non pas pour être la boussole intérieure de la conscience (loin s'en faut que ce soit pour se substituer à elle).
Par exemple, de son vivant, les crimes de sang d'Al Capone n'ont pas été prouvés ; aux yeux des hommes, il a donc PU nier et nulle juridiction pénale n'a PU l'enfermer pour cela. Cela s'appelle du cynisme, et en général les innocents ont recours à d'autres moyens (*), mais c'est un moyen qui demeure admis entre les hommes.
On comprendrait donc, à la rigueur, qu'on invoque finalement cet argument contre des prédicateurs qui voudraient employer la force publique dans le but d'imposer leur foi. Mais répéter en boucle ce principe soi-disant philosophique face au témoignage évangélique et aux exhortations qui en découlent, c'est signifier que l'on passe à côté du sujet en même temps que du salut ; car la question n'est pas de savoir si l'humble chrétien peut prouver ce qu'il dit (voire, s'il pourrait surmonter des objections hypercritiques) mais de savoir si ce qu'il dit est vrai. La vérité, en effet, a sur les consciences le droit sacré d'être reçue par elle-même et pour elle-même, si bien qu'au chapitre de la conscience, ou au chapitre moral, il est faux de dire que "c'est toujours à celui qui affirme une chose qu'incombe le devoir de la prouver"; c'est au contraire toujours à la créature qu'incombe le devoir de reconnaître, aimer, vouloir, croire et embrasser sans réserve la vérité quand elle se présente à elle.
Si, en définitive, la créature réalise qu'il n'existe aucune recette-miracle (surtout pas celle sur laquelle elle s'appuie ici !) pour lui livrer la vérité clés en main ; si la créature, placée devant son devoir et devant son éternelle responsabilité, réalise qu'elle ne trouve en elle-même aucune ressource pour accomplir ce devoir - mais qu'au contraire, elle ne trouve là que des forces et des docteurs de mensonge, tel ce principe que "ce qui est affirmé sans preuve peut être rejeté sans preuve" - cette amère expérience, qui dit tout de sa condition, est en définitive le problème de la seule créature déchue, et jamais celui du Véridique dont la Parole n'annonce rien d'autre (Matthieu 11. 25-27).
Si, en définitive, la créature réalise qu'il n'existe aucune recette-miracle (surtout pas celle sur laquelle elle s'appuie ici !) pour lui livrer la vérité clés en main ; si la créature, placée devant son devoir et devant son éternelle responsabilité, réalise qu'elle ne trouve en elle-même aucune ressource pour accomplir ce devoir - mais qu'au contraire, elle ne trouve là que des forces et des docteurs de mensonge, tel ce principe que "ce qui est affirmé sans preuve peut être rejeté sans preuve" - cette amère expérience, qui dit tout de sa condition, est en définitive le problème de la seule créature déchue, et jamais celui du Véridique dont la Parole n'annonce rien d'autre (Matthieu 11. 25-27).
Bucerian
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(*) Par exemple, une mère injustement accusée d'infanticide ne se borne pas à répondre insolemment que "Rien ne le prouve".
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