Annotation Credo # 52


"AMEN"


Nous terminons notre confession de foi par un mot aussi court que puissant: Amen
Ce mot exprime notre confiance absolue et notre accord indéfectible avec ce qui vient d'être professé. Cela signifie que les articles du Credo ne sont pas seulement des "doctrines", mais qu'ils sont des dogmes, c'est-à-dire qu'ils ont force de loi dans l’Église - Église de laquelle doivent être chassés ceux qui n'en partagent pas la foi.

Est donc ici désavouée l'erreur de ceux dont la foi se limite à croire à l'inspiration divine des livres bibliques (comme si tout le reste était discutable et incertain) et qui ont en horreur toute confession de foi produite par l’Église. Leur attitude procède d'une profonde incompréhension du principe de la sola scriptura (l’Écriture seule); car ce principe ne signifie pas que l’Église n'a pas le droit ou le devoir de formuler sa foi, mais seulement qu'elle n'a pas le droit de la formuler sur un autre fondement que celui des Écritures inspirées de Dieu.

Parce que le mot amen exprime une certitude et une confiance divines, on voit que le cœur est ici lié à l'intelligence; que nos dogmes ne sont pas de froides spéculations et théories, mais qu'ils embrasent notre joie. Comment pourraient-ils en être autrement? L'Incarnation du Fils de Dieu ne nous dévoile-t-elle pas l'infinie richesse du Dieu vivant, Un et Trine? Luther écrivait ainsi:

Ce sont là les trois personnes et le Dieu unique qui s'est totalement donné lui-même à nous avec tout ce qu'il est et tout ce qu'il a. 
Le Père se donne à nous avec le ciel et la terre et toutes les créatures, afin qu'elles servent et soient utiles. Mais, par la chute d'Adam, ce don a été obscurci et il est devenu vain; c'est pourquoi ensuite le Fils s'est lui aussi donné à nous, nous a fait présent de toutes ses œuvres, de ses souffrances, de sa sagesse et de sa justice et nous a réconciliés avec le Père, afin que, de nouveau vivants et justes, nous puissions reconnaître et posséder aussi le Père avec ses dons. 
Mais comme cette grâce ne servirait à personne  si elle restait secrète et cachée, et comme elle ne pourrait pas venir à nous, le Saint-Esprit intervient et se donne lui aussi totalement à nous: il nous enseigne à reconnaître ces bienfaits du Christ, nous les montre pour que nous les reconnaissions, nous aide à les recevoir et à les conserver, à les utiliser avec fruit et à les répartir, à les augmenter et à les faire avancer. Et il fait cela, à la fois, intérieurement et extérieurement: intérieurement, par la foi et d'autres dons spirituels. Mais extérieurement, par l’Évangile, par le baptême et par le sacrement de l'autel; par ces choses, comme par trois moyens ou manières il vient à nous et exerce en nous la souffrance du Christ en nous l'appliquant pour notre salut.
(Martin Luther, Œuvres, Tome VI : De la Cène du Christ - Confession / Labor et Fides, Genève, 1964).


Tel est donc le Credo irréformable de l’Église chrétienne, fermement établi sur les saintes Écritures et que chaque croyant doit professer avec la certitude d'être, dans ce cadre, infaillible en matière de foi.

Bucerian



Commentaires

Anonyme a dit…
AMEN = "emounah"= c'est vrai!

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