Annotation Credo # 50
Le Jugement dernier
Il a déjà été dit que les chrétiens attendent une seule résurrection des morts, qui arrivera au dernier jour, lors du seul retour du Seigneur (nous ne faisons en effet aucun cas des scenarii fantaisistes des millénaristes, qui imaginent plusieurs retours, plusieurs résurrections, etc.), et que tous les hommes ayant vécu depuis le premier jour de l'Humanité, comparaîtront alors pour être jugés selon leurs œuvres.
En disant selon ou conformément à leurs œuvres (1Pierre 1. 17), nous disons que personne ne pourra se plaindre d'avoir été injustement traité : l'impie ira en enfer ; comment pourrait-il s'en plaindre ?
Le juste ira à la vie éternelle : cela serait-il contraire avec la vie sainte qu'il aura commencé à mener ?
Toutefois, c'est une chose d'être ainsi jugé conformément à ses œuvres, et c'en serait une autre d'être jugé sur le fondement de ses œuvres. Et de fait, bien que les impies seront condamnés pour leurs péchés, les justes, placés dans l'alliance de grâce, ne devront leur Salut qu'à la Justice du Christ, parce qu'elle leur est (et leur sera) gratuitement imputée, par le seul moyen de la foi en Lui. La confession d'Augsbourg (article 6) souligne cet article avec soin, disant qu'il est résolu de Dieu que celui qui croit en Jésus-Christ sera sauvé, non par les œuvres, mais par la foi seule, en recevant gratuitement la rémission de ses péchés.
Sans doute les œuvres des saints seront-elles la manifestation et l'emblème de leur foi - tout comme les mauvaises œuvres confondent l'hypocrisie des faux-frères (cf. Tite 1. 16); pour cette raison, c'est en rappelant ces œuvres que la foi ou l’incrédulité des hommes sera mise en lumière (Matthieu 25. 31-46). Mais cela ne veut pas dire que le fondement du salut des hommes sera autre chose que cette foi même, et cette foi seule.
Il est certain qu'il faut veiller à toujours affirmer ce point avec zèle et clarté, d'autant que Rome n'a jamais cessé d'enseigner les hérésies du concile de Trente sur le sujet et que, de leur côté, les dénominations libérales aident Rome à gagner la confiance de plusieurs âmes, en les persuadant (par des supercheries comme la Déclaration conjointe sur la Justification par la foi, signée en 1999) que la divergence doctrinale sur cet article capital est maintenant dépassée et résolue.
En outre, d'influents théologiens (comme le baptiste John Piper, ou l'anglican N. T. Wright, etc.) insinuent de nos jours que le fondement de notre salut sera finalement autre (au dernier jour) que le fondement de notre justification actuelle ; que le fondement de l'une est la foi seule, tandis que le fondement de l'autre sera la foi et les œuvres.
C'est ainsi qu'ils affirment, contre les conclusions protestantes traditionnelles (cf: Confession Helvétique Postérieure 16. 8 ; Formule de Concorde, Solida Declaratio III. 52) non pas simplement que les personnes sauvées feront nécessairement de bonnes œuvres, mais plutôt que les bonnes œuvres sont nécessaires au salut d'une personne. La nuance peut sembler insignifiante, mais elle est grande dans l'effet qu'elle produit. La première phrase exhorte sainement les chrétiens et démasque les hypocrites, tandis que la seconde rouvre les portes à l'hérésie tridentine (cf : Concile de Trente, 6e session, chapitre 8).
Bucerian
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