Annotation Credo # 40
Un seul baptême
Avant d'examiner le lien entre le baptême et la rémission des péchés, il convient de souligner le fait de l'unité du baptême et de son incidence sur l'unité de l’Église. Ceci est d'autant plus utile et nécessaire que les mouvements pentecôtiste et charismatique enseignent aujourd'hui qu'il existerait, après la nouvelle naissance (dont le baptême d'eau serait le symbole) une seconde opération de la grâce, un second baptême : le baptême du Saint-Esprit. Celui-ci serait censé parfaire la joie et l'aptitude des fidèles afin de leur permettre de mener une vie authentiquement chrétienne. Concrètement, cette seconde expérience se manifesterait, comme au temps des apôtres, par des dons extraordinaires, en particulier celui de parler spontanément d'autres langues (le parler en langues).
Or, l’Église chrétienne ne connaît qu'un seul baptême (Éphésiens 4. 5) qui est un baptême d'eau et d'Esprit (Tite 3. 5-6/ Jean 3. 5). Par la foi, nous revêtons dans ce baptême le Christ (Galates 3. 28) de sorte que celui-ci vit pleinement en nous, avec toutes ses bénédictions et tous ses biens (Éphésiens 3. 17). Il n'existe donc pas deux catégories de chrétiens : les uns n'ayant reçu "que" le baptême d'eau ; les autres ayant reçu, en plus, le baptême du Saint-Esprit ; au contraire, Paul affirme que : Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps (...) et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit (1 Corinthiens 12. 13), que notre corps est ainsi le temple du Saint-Esprit, qui est en nous (1 Corinthiens 6. 19) et sans lequel nous ne serions pas au Seigneur (cf. Romains 8. 9).
Du reste, si Jean-Baptiste a distingué le baptême qu'il donnait dans l'eau du baptême que donnerait bientôt le Christ dans l'Esprit (Marc 1. 8), ce n'était pas pour enseigner deux baptêmes cumulatifs, mais pour affirmer la supériorité infinie de la Personne et de l’œuvre du Christ, qui accomplit les Écritures et qui agit sur les cœurs, ainsi que pour prophétiser l'évènement prochain de la Pentecôte : le Fils de Dieu allait accomplir les promesses et faire entrer son peuple dans sa maturité et la pleine possession de ses moyens (Galates 4. 1-7).
Loin s'en faut que le présumé "second baptême" se manifeste en tous par le signe des langues, alors que Paul affirme qu'il s'agissait d'un don particulier, parmi d'autres (1 Corinthiens 12. 28-30) !
Cette dernière remarque sur le "parler en langues" amène à noter que la recherche des dons extraordinaires (don d'opérer des miracles, etc.) est généralement la préoccupation des mouvements "charismatiques".
Sans nier que Dieu conserve le pouvoir et la liberté d'accomplir des miracles aujourd'hui (aucune cause n'est désespérée pour Lui, à qui nous devons adresser nos prières!), il faut néanmoins rappeler que la capacité ou le don, pour un homme, d'accomplir des miracles, a pour rôle premier de "signaler" l'homme de Dieu (Actes 2. 22) au cours de la Révélation - laquelle est évidemment close depuis la fin du premier siècle. L'épître aux Hébreux rappelle ainsi que Dieu a appuyé par des prodiges le témoignage délivré par le Seigneur et par ceux qui l'avaient entendu (2. 3-4). Paul évoque les miracles produits par lui comme marque de son apostolat (2 Corinthiens 12. 12), etc.
Si de tels charismes se rencontraient donc au temps de la Révélation pour en confirmer l'authenticité, il n'est pas illégitime de se demander quelle serait la pertinence de ces dons après la fin du premier siècle (*).
Toujours est-il que, même au premier siècle, Paul tournait déjà l'esprit des disciples vers des choses plus hautes que ces dons, vers les choses qui demeurent (et dont nous tirons la source dans notre baptême), à savoir : la foi, l'espérance et l'amour (1 Corinthiens 13).
Cette dernière remarque sur le "parler en langues" amène à noter que la recherche des dons extraordinaires (don d'opérer des miracles, etc.) est généralement la préoccupation des mouvements "charismatiques".
Sans nier que Dieu conserve le pouvoir et la liberté d'accomplir des miracles aujourd'hui (aucune cause n'est désespérée pour Lui, à qui nous devons adresser nos prières!), il faut néanmoins rappeler que la capacité ou le don, pour un homme, d'accomplir des miracles, a pour rôle premier de "signaler" l'homme de Dieu (Actes 2. 22) au cours de la Révélation - laquelle est évidemment close depuis la fin du premier siècle. L'épître aux Hébreux rappelle ainsi que Dieu a appuyé par des prodiges le témoignage délivré par le Seigneur et par ceux qui l'avaient entendu (2. 3-4). Paul évoque les miracles produits par lui comme marque de son apostolat (2 Corinthiens 12. 12), etc.
Si de tels charismes se rencontraient donc au temps de la Révélation pour en confirmer l'authenticité, il n'est pas illégitime de se demander quelle serait la pertinence de ces dons après la fin du premier siècle (*).
Toujours est-il que, même au premier siècle, Paul tournait déjà l'esprit des disciples vers des choses plus hautes que ces dons, vers les choses qui demeurent (et dont nous tirons la source dans notre baptême), à savoir : la foi, l'espérance et l'amour (1 Corinthiens 13).
Pour conclure:
a) En confessant un seul baptême, nous rejetons tout autre passage et tout autre moyen supplémentaire par lequel la présence de l'Esprit devrait être parfaite dans les hommes.
Au XVIe siècle, Calvin dénonçait pareillement la doctrine romaine de la confirmation, reprochant à ses promoteurs de n'avoir nulle honte au point qu'ils nient que le baptême soit bien parfait sans la confirmation (Institution Chrétienne, IV, xix, 8).
b) En affirmant ainsi la valeur et la plénitude de grâce reçue au baptême, nous rejetons par la même occasion la division, de facto, entre des "simples" chrétiens (Calvin, dans son commentaire des Actes, parlait de "demi-chrétiens") et des chrétiens de "première classe".
c) De là nous écartons le risque de susciter le désarroi, voire le désespoir parmi les fidèles (suis-je baptisé du Saint-Esprit? ou: pourquoi ne le suis-je pas? Suis-je au moins chrétien?) qui devraient plutôt se réjouir de ce que leurs noms sont inscrits dans le livre de vie, que Christ est mort pour eux et qu'il les conduira fidèlement au port de leur salut, les équipant de tout ce dont ils ont besoin, dans toutes les épreuves de cette vie sous la croix (Éphésiens 6).
d) Affirmer la suffisance du baptême doit aussi conduire à écarter toute immaturité spirituelle, consistant à privilégier des expériences subjectives, le goût de l'extraordinaire, et à reposer dans la fausse assurance d'une plus grande proximité avec le Seigneur par ces moyens - plutôt que dans une vie de prière à l'écoute de la saine doctrine du Christ de notre baptême (Romains 6. 3-14).
e) De là, doivent être rejetées toutes les prétentions de certains "apôtres" des temps modernes à justifier leurs nouvelles doctrines (et interprétations particulières) par leurs miracles et prodiges.
f) Enfin, se trouve rejeté l'espèce d’œcuménisme par les expériences spirituelles que le mouvement néo-pentecôtiste tend à mettre en œuvre. Car l'unité de l’Église repose sur l'unité de la foi en Christ, que nous recevons dans l'unique baptême, foi en laquelle il faut persévérer fidèlement pour ne pas de perdre.
Bucerian
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(*) On comprend en revanche l'intérêt du spectre de Lourdes, qui a besoin d'asseoir la nouvelle doctrine (immaculé conception) et bientôt nouvelle religion (co-rédemption) dont il est l'objet.
Commentaires
Certes, il ne faut pas que l'assurance du salut, la foi, repose sur autre chose que la justification, forensique. Cependant, de même que le Christ a été reconnu juste, de façon à ce qu'il reçût la vie nouvelle, de même le croyant, qui lui est incorporé par la foi seule, partage-t-il ces bienfaits, en cet ordre.
C'est pourquoi, en ce qui a trait au baptême, de même que l'invocation trinitaire identifie, de façon indissociable, le bain comme sacrement, ainsi la foi au Christ provoque la contrition et la repentance, en recevant un seul salut. De sorte qu'il n'existe pas de salut par la foi sans repentance, comme de baptême, sans geste d'immersion/émersion dans l'eau. Voilà, ce qui explique la célèbre formule du Bx. Luther: " simul peccator et justus; ac semper paenitens", le chrétien est à la fois pécheur et juste, en une CONSTANTE démarche de repentance. Car, le salut par la foi se manifeste toujours par le repentir, d'après I Cor.6/11, Tite.2/14, I Jn.1/9 ou Jc.2/24, par ailleurs.