Annotations sur le Credo # 34

"Sainte"

Participant à Jésus-Christ dont elle est le corps mystique, l'Eglise est le temple du Dieu vivant. Être ainsi mis à part, ou consacré pour le Dieu-Trinité, c'est être saint.

Séparée du profane, l'Eglise l'est plus encore de l'impur; il convient donc que cela se reflète dans la vie de ses membres, malgré toute leur imperfection! Ainsi, les chrétiens étant citoyens de la Cité divine, la caractéristique de leur gentilité  ne réside pas (comme c'est le cas de certaines sectes ou religions charnelles) dans des accoutrements grotesques et/ou des signes ostentatoires extérieurs, mais dans la sainteté de la vie.

Au IIe siècle de notre ère, un texte apologétique chrétien, l'épître à Diognète, résumait ainsi:


5. Les Chrétiens ne sont distingués du reste des hommes ni par leurs pays, ni par leur langage, ni par leur manière de vivre ; ils n'ont pas d'autres villes que les vôtres, d'autre langage que celui que vous parlez ; rien de singulier dans leurs habitudes ; seulement ils ne se livrent pas à l'étude de vains systèmes, fruit de la curiosité des hommes, et ne s'attachent pas, comme plusieurs, à défendre des doctrines humaines. Répandus, selon qu'il a plu à la Providence, dans des villes grecques ou barbares, ils se conforment, pour le vêtement, pour la nourriture, pour la manière de vivre, aux usages qu'ils trouvent établis ; mais ils placent sous les yeux de tous l'étonnant spectacle de leur vie toute angélique et à peine croyable.
 Ils habitent leur cités comme étrangers, ils prennent part à tout comme citoyens, ils souffrent tout comme voyageurs. Pour eux, toute région étrangère est une patrie, et toute patrie ici-bas est une région étrangère. Comme les autres, ils se marient, comme les autres, ils ont des enfants, seulement ils ne les abandonnent pas. Ils ont tous une même table, mais pas le même lit. Ils vivent dans la chair et non selon la chair. Ils habitent la terre et leur conversations est dans le ciel. Soumis aux lois établies, ils sont par leurs vies, supérieurs à ces lois. Ils aiment tous les hommes et tous les hommes les persécutent. Sans les connaître, on les condamne. Mis à mort, ils naissent à la vie. Pauvres, ils font des riches. Manquant de tout, ils surabondent. L'opprobre dont on les couvre devient pour eux une source de gloire ; la calomnie qui les déchire dévoile leur innocence. La bouche qui les outrage se voit forcée de les bénir, les injures appellent ensuite les éloges. Irréprochables, ils sont punis comme criminels et au milieu des tourments ils sont dans la joie comme des hommes qui vont à la vie. Les Juifs les regardent comme des étrangers et leur font la guerre. Les Grecs les persécutent, mais ces ennemis si acharnés ne pourraient dire la cause de leur haine.
6. Pour tout dire, en un mot, les chrétiens sont dans le monde ce que l'âme est dans le corps : l'âme est répandue dans toutes les parties du corps ; les chrétiens sont dans toutes les parties de la Terre ; l'âme habite le corps sans être du corps, les chrétiens sont dans le monde sans être du monde. L'âme, invisible par nature, est placée dans un corps visible qui est sa demeure. Vois les chrétiens pendant leur séjour sur la Terre, mais leur culte qui est tout divin, ne tombe pas sous les yeux. La chair, sans avoir reçue aucun outrage de l'esprit, le déteste et lui fait la guerre, parce qu'il est ennemi des voluptés. Ainsi le monde persécute les chrétiens, dont il n'a pas à se plaindre, parce qu'ils fuient les plaisirs. L'âme aime la chair qui la combat et les membres toujours soulevés contre elle. Ainsi les chrétiens n'ont que de l'amour pour ceux qui ne leur montrent que de la haine. L'âme, enfermée dans le corps, le conserve ; les chrétiens enfermés dans ce monde comme dans une prison, empêchent qu'il ne périsse. L'âme immortelle habite un tabernacle périssable ; les chrétiens, qui attendent la vie incorruptible des cieux, habitent comme des étrangers les demeures corruptibles d'ici-bas. L'âme se fortifie par les jeûnes, les chrétiens se multiplient par les persécutions : le poste que Dieu leur a confié est si glorieux, qu'ils regardent comme un crime de l'abandonner.


Le respect de la sainteté, constituant le cadre et la limite de toute saine fraternité (Hébreux 12: 14), l'Eglise se doit d'observer une discipline, par laquelle elle écarte de son sein les mauvais (1Corinthiens 5: 9-13).

C'est la raison pour laquelle nous ne pouvons approuver, ni nous associer aux communautés qui non seulement dispensent leurs membres de la sanctification, mais encore, célèbrent la volonté ouvertement exprimée par ceux-ci de vivre contrairement à la volonté toute bonne et sainte de Dieu.
Loin d'attester la seigneurie du Christ pour être l'âme et le sel du monde, de telles communautés n'en sont que la remorque, pour ne pas dire: le pot de chambre.

Bucerian

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