Annotations Credo #33


De l'unité du peuple de Dieu



Au delà de l'unité de l'Eglise néo-testamentaire, se pose la question de l'unité de l'ensemble du peuple croyant, c'est-à-dire des personnes ayant vécu tant à l'époque de l'Ancien Testament qu'à celle du Nouveau.
Et la question se pose avec un intérêt d'autant plus grand que, de nos jours, différentes doctrines, comme le dispensationalisme - qui séparent, ou qui tendent à dédoubler le peuple de Dieu - imprègnent fortement différentes communautés ecclésiales.

Or il est vrai que la Pentecôte n'a pas été un évènement anodin. La Pentecôte ne saurait être réduite, par exemple, à une sorte de simple "réveil" spirituel.
L'envoi de l'Esprit saint par le Christ glorifié, réalisation des Promesses divines, a été un évènement inédit, faisant entrer l'Histoire dans sa dernière étape (Actes 2: 14-39).
Alors que l'Esprit du Christ était jusque là spécialement présent aux oints (rois, prêtres, prophètes), le voilà qui est descendu oindre tous les croyants, faisant de chacun d'eux des rois, des prêtres et des prophètes.
Le peuple était mineur; le voilà devenu majeur!
L'accomplissement des Ecritures par Jésus-Christ, l'envoi du Saint Esprit à la Pentecôte: voilà donc bien quelque chose d'immense et qui ne doit jamais être sous-évalué, ni relativisé, dans l'Histoire de la Révélation!

Depuis ce temps, les fidèles ne connaissent plus le Royaume de Dieu et son Messie sous des ombres et des figures, mais en vérité; au lieu d'un tableau de ces choses, ils contemplent ces choses mêmes! Mais il est évident que, dans le tableau (sous des ombres) ou dans la réalité, l'objet de cette contemplation demeure identique.
Ainsi, la différence dans les modes d'administration de l'Alliance et dans le degré de la Révélation ne changent rien à l'unité essentielle entre les différentes dispensations de l'Alliance, dont les termes sont et restent: Je serai ton Dieu.

Dans cette perspective, contre ceux qui imaginent faussement que l'ancien peuple ne regardait qu'à des choses terrestres et charnelles, on soulignera qu'Israël était l'ancienne Eglise, tout comme l'Eglise est le Nouvel Israël, soit une seule et même entité spirituelle en un même Christ (Hébreux 11: 14-26; Actes 7: 30; Philippiens 3: 3, etc.)
 
Contre ceux qui esquissent deux voies de Salut (selon que l'on appartienne à l'Eglise ou que l'on rejette l'Evangile), on répètera qu'il n'a jamais existé d'autre moyen de salut (et qu'il n'en existera jamais d'autre!) que par la foi dans le Messie: Jésus de Nazareth. Dans l'attente de sa venue, celui-ci était connu sous des ombres et des figures qui sont devenue caduques par sa manifestation.

Il ressort de tout cela que ce qui a été écrit aux membres du peuple, sous l'Ancien Testament, nous concerne et nous sert d'exemple aujourd'hui (quoi qu'il convienne d'en faire une lecture renouvelée dans la Lumière du Nouveau Testament), selon 1Corinthiens 10:11 ou Romains 15:4, etc.

Enfin, que l'usage des sacrements, notamment la question de la légitimité du baptême des enfants, peut être évalué au moyen des prescriptions vétérotestamentaires à ce sujet (Colossiens 2: 11-12/ Genèse 17: 7/ Romains 4: 11, etc.), ainsi que le fit st Cyprien, au milieu du concile de Carthage (au IIIe siècle).
Confronté à la question de savoir s'il convenait de baptiser les enfants avant huit jours (puisque les nourrissons n'étaient pas circoncis avant ce temps), le concile ne fit pas pour réponse que, depuis le passage au Nouveau Testament, les jeunes enfants n'étaient plus concernés par la grâce et ses moyens, mais, au contraire, qu'ils pouvaient même être baptisés avant ce temps (du fait de la surabondance de grâce).
Etait ainsi conservé l'esprit de la doctrine vétérotestamentaire ( = introduction sacramentelle des enfants dans la  relation de l'Alliance), sans inféodation légaliste aux préceptes pédagogiques ( = le 8e jour).
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Tout cela, la seconde confession helvétique (19.5) l'a résumé en disant que:

Pour ce qui est du contenu essentiel et de la réalité profonde des sacrements, ils sont, pour les peuples des deux alliances, identiques. Car le Christ, l’unique Médiateur et Sauveur des croyants, est, dans les deux cas, le contenu principal et la vraie substance des sacrements. Un seul et même Dieu est l’auteur des uns et des autres. Ils ont été donnés aux deux peuples comme signes et sceaux de la grâce et des promesses de Dieu, afin de rappeler au souvenir et de remettre en mémoire les grands bienfaits de Dieu, et de séparer les fidèles de toutes les autres religions du monde. Enfin, ils ont été institués, les uns et les autres, pour être reçus spirituellement par la foi et lier à l’Eglise ceux qui les reçoivent, leur rappelant leur responsabilité envers Dieu. Dans ces domaines et d’autres encore, les sacrements des deux peuples ne sont pas différents les uns des autres, bien qu’ils soient différents dans leur façon de signifier les mêmes réalités.


Bucerian



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