Evangile et Liberté (2/5)
Le deuxième dogme enseigné dans la "charte" de la revue Évangile et Liberté consiste en l'affirmation de "la vocation de l'homme à la liberté".
Luther, en 1520, consacrait l'un de ses premiers grands écrits au thème de la liberté chrétienne. Il écrit dans son traité que: "Ni au ciel, ni sur terre, l'âme ne possède rien en quoi elle puisse vivre justement, librement, chrétiennement, si ce n'est le saint Évangile, la Parole de Dieu, prêchée par Jésus-Christ".
Luther ajoute que "pour que tu sortes de toi-même et échappes à toi-même, c'est-à-dire à la perdition, [Dieu] te présente son cher Fils Jésus-Christ, et il te fait dire par sa parole vivante et consolante que tu dois t'abandonner à lui (...) alors, à cause de cette robuste foi, tous tes péchés seront pardonnés, tu triompheras de tout ce qui te perdait (...) tu seras libéré de toutes choses" etc.
Et enfin: "Cette foi ne peut être affermie et entretenue que si l'on me dit pourquoi le Christ est venu, quel usage et quel profit on peut tirer de lui, ce qu'il m'a apporté et donné".
N'en déplaise aux libéraux: cela fait beaucoup de doctrines en perspectives! Luther était un faiseur d'assertions, et s'en félicitait.
De son côté, Calvin a consacré un chapitre de son Institution de la Religion Chrétienne, à ce thème de "la liberté du chrétien", et ce dès la première édition de son œuvre, en 1536 (alors, au chapitre VI; au livre III, chapitre xix de l'édition finale).
Calvin affirme que la liberté chrétienne est située en trois parties:
1) Libérer la conscience de la servitude de la Loi, en lui proposant pour seule planche de Salut la miséricorde de Dieu en Jésus-Christ.
2) Par conséquent, servir Dieu volontairement, et non contraints par la nécessité de la Loi.
3) Posséder un libre usage des choses indifférentes - au regard de la foi.
En tout cela, nous voyons une admirable unanimité au sujet de la liberté spirituelle fondée en Jésus-Christ, droitement prêché et cru. C'est qu'en Christ, l'homme né de nouveau est libéré de la condamnation de la Loi et de son joug; il est aussi libéré, a fortiori, des décrets humains!
Mais si la liberté en Christ est un bien précieux, la Bible met en garde contre les parodies de liberté proposées en ce monde. De même que croire à une fausse doctrine qui ne dit pas son nom, ce n'est pas en avoir fini avec les doctrines (c'est juste croire la fausse doctrine selon laquelle on ne croit aucune doctrine), de même, l'Apôtre Pierre nous enseigne que certains "promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la
corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui" (2 Pierre 2: 19).
Pour considérer ce que le libéralisme entend par "liberté", voyons l'explication qu'il donne à son assertion:
"Nous comprenons l’Évangile de Jésus-Christ qui résonne dans les textes bibliques comme un appel à la liberté.
En valorisant l’individu, nous portons un regard positif sur l’humain et sur sa capacité à agir, entreprendre, prendre sa part dans la construction d’une société plus juste, plus harmonieuse. Nous croyons que Dieu libère notre énergie créatrice en nous libérant des intégrismes, des démagogies et des tyrannies religieuses."
Réaction profane:
Remarques chrétiennes:
1) Si Jésus-Christ est mentionné ici, ce n'est pas comme libérateur. La foi en Jésus-Christ est remplacée par la foi en l'homme auquel Christ ne se fiait pas (Jean 2: 24), l'individu enténébré (Jérémie 17: 9), l'humain tourné, tous les moments de sa vie, vers le mal (Genèse 6: 5), etc.
2) Tout l'horizon libéral consiste dans le mirage de de l'utopie. Son but est une communauté sociale et politique idéale.
Quid de la cité céleste?
De la vie éternelle?... Le libéralisme se réserve sans doute le "droit" de ne pas y croire. Le premier point nous apprenait que le libéralisme n'est pas la religion chrétienne. Ce deuxième point nous enseigne que ce n'est pas autre chose qu'une utopie politique.
3) Dans la doctrine libérale, "Dieu libère notre énergie créatrice" (hourra!!! on va pouvoir créer des "start-ups" et trouver des solutions pour le recyclage des poubelles!) en nous libérant des intégrismes, démagogies et tyrannies religieuses...
Mais le libéralisme est-il en mesure de tenir ses promesses?
Il est lui-même soumis aux modes philosophiques et intellectuelles du moment; loin s'en faut qu'il libère qui que ce soit de cette aliénation!
Et de quelle oppression le libéralisme nous garde-t-il?
Certainement pas de l'oppression que constitue le fait, pour une Eglise, de devoir écouter un savantasse diffuser ses élucubrations du haut de la chaire pastorale, ou d'inoculer l'athéisme à ses enfants, à l'école du dimanche!
Rien de cela, en effet, ne constitue la vérité qui libère (Jean 8), mais simplement la plus consternante et pitoyable misère de l'esprit humain, sans cesse trompé et trompeur (Colossiens 2: 8, 23: Éphésiens 4: 14, etc.)
Continuons donc toujours de professer la foi de l’Église universelle, cette foi orthodoxe qui, traversant victorieusement les époques, les régimes politiques et les cultures humaines, se manifeste comme n'étant le fruit d'aucune de ces choses périssables, mais bien le témoignage rendu à Jésus-Christ, qui est le même hier, aujourd'hui et éternellement; amen!
Bucerian
Mais le libéralisme est-il en mesure de tenir ses promesses?
Il est lui-même soumis aux modes philosophiques et intellectuelles du moment; loin s'en faut qu'il libère qui que ce soit de cette aliénation!
Et de quelle oppression le libéralisme nous garde-t-il?
Certainement pas de l'oppression que constitue le fait, pour une Eglise, de devoir écouter un savantasse diffuser ses élucubrations du haut de la chaire pastorale, ou d'inoculer l'athéisme à ses enfants, à l'école du dimanche!
Rien de cela, en effet, ne constitue la vérité qui libère (Jean 8), mais simplement la plus consternante et pitoyable misère de l'esprit humain, sans cesse trompé et trompeur (Colossiens 2: 8, 23: Éphésiens 4: 14, etc.)
Continuons donc toujours de professer la foi de l’Église universelle, cette foi orthodoxe qui, traversant victorieusement les époques, les régimes politiques et les cultures humaines, se manifeste comme n'étant le fruit d'aucune de ces choses périssables, mais bien le témoignage rendu à Jésus-Christ, qui est le même hier, aujourd'hui et éternellement; amen!
Bucerian
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