Les coucous gris de la Fédération Protestante de France
Lundi 4 décembre 2017, la Fédération Protestante de France (FPF) publiait une déclaration fraternelle au Judaïsme, intitulée: "Une mémoire qui engage".
L'objectif principal de ce document était de reconnaître le Judaïsme comme une voie particulière de rédemption. Cette entreprise, consistant à valider la tradition pharisienne comme équivalente à Jésus-Christ, est une pure et simple apostasie qui a déjà été réfutée. Je n'y reviendrais donc pas ici.
.
.
L'un des moyens de cette entreprise ténébreuse était l'affirmation de la "coresponsabilité des chrétiens dans la tragédie de la Shoah", singulier amalgame par lequel la mémoire de nombreux héros, persécutés, torturés et tués dans les camps, dans les geôles de la Gestapo, dans les maquis ou dans les sables de Libye et de Normandie, se trouve traînée dans la boue, pêle-mêle avec celle des assassins Nazis.
Ici encore, chacun jugera en conscience et je ne m'étendrais pas sur cette accusation, sinon pour dire que le respect que nous devons aux victimes de la Shoah (à commencer par le fait de ne pas instrumentaliser leur mémoire pour appuyer des pseudo-théologies) ne saurait constituer le point de départ de la théologie chrétienne - dont la source est close, depuis environ 20 siècles.
Toujours est-il que la déclaration de la FPF commence par ces deux phrases:
A priori insignifiantes (comparées aux énormités qui jalonnent le reste du document) ces quelques lignes posent pourtant deux grands problèmes:
1) La FPF n'entend pas célébrer les 500 ans de la Réforme Protestante (à l'exclusion des Réformes Tridentine, anabaptiste et spiritualiste qui lui sont incompatibles), mais plutôt: 500 ans de Réformes (permettant d'inclure, en plus des trois susmentionnées, les autres "réformes" introduites depuis et qui ont une place centrale dans la "Fédé", à savoir: la Réforme de la "Libre Pensée", celle du "Mariage pour Tous" et tant d'autres choses semblables).
Ce faisant, il n'est plus question pour cette organisation de commémorer une époque où l’Évangile éternel (et exclusif!) fut réaffirmé avec force, mais de célébrer au contraire la licence qu'elle s'est donnée, prétendument à l'exemple de Luther, de croire ce qu'elle désire.
2) Les membres de la Fédération Protestante de France s'auto-proclament "héritiers de Luther". En ce qui me concerne, j'ai déjà exprimé mon refus de telles visions, étant entendu que ce dont le Chrétien est héritier, c'est du Royaume de Dieu en Jésus-Christ, son Seigneur.
A ce titre (n'étant pas disciple de Luther) je n'ai aucune difficulté à me démarquer des idées personnelles et/ou politiques (marquées par son temps), et que l'on trouve exprimées dans certains ouvrages du Réformateur de Wittenberg. Mais puisque la Fédération éprouve un grand besoin de revendiquer l'héritage spirituel de notre frère, Martin Luther de Bienheureuse mémoire, considérons ce que l'homme de Dieu a écrit en 1528, dans un ouvrage consacré à la Cène du Christ:
S'ensuit une confession dont le contenu est substantiellement le même que celui de la Confession d'Augsbourg, rédigée, deux ans plus tard, pour être la confession de l’Église dont Luther fut membre jusqu'à la fin de sa vie.
Ainsi, pour être un "héritier de Luther" quelque peu crédible, encore faudrait-il montrer que la doctrine que l'on professe n'a pas été rejetée par Luther comme diabolique -- à l'instar de Zwingli et ses opinions, à Marbourg.
Or la plus élémentaire honnêteté intellectuelle oblige à constater que Luther condamne avec la plus grande fermeté (malgré cinq siècles de distance) les doctrines enseignées par les membres de la FPF et que ce n'est qu'en se référant à un Luther imaginaire, un Luther qui n'a jamais existé, que les membres de la FPF peuvent s'en dire "héritiers" (et, pourquoi pas: fils chéris?)
A ce rythme, on trouvera bientôt que Michel Servet fut l'héritier de st Athanase ou que Calvin fut l'héritier de Pélage!
Pour conclure, les membres de la FPF sont, tels des coucous gris, les héritiers de gens dont Luther a dit: "nous n'avons pas le même esprit" et qui sont néanmoins venus déposer leur progéniture dans le nid qu'il avait habité.
Et comme les coucous gris, ces prétendus héritiers de Luther ne squattent le nid que pour le détruire: c'est ainsi que nous les voyons se livrer à un soi-disant exercice d'autocritique à l'égard de positions de l'homme Luther, uniquement pour attaquer férocement sa théologie -- et celle des Églises fidèles.
Des héritiers? Non. des imposteurs.
Bucerian
_________________________________
(*) En italique dans le texte.
Toujours est-il que la déclaration de la FPF commence par ces deux phrases:
"En 2017, les protestants commémorent 500 ans de Réformes (*). Dans leur grande diversité, les héritiers de Martin Luther abordent cet événement avec reconnaissance."
1) La FPF n'entend pas célébrer les 500 ans de la Réforme Protestante (à l'exclusion des Réformes Tridentine, anabaptiste et spiritualiste qui lui sont incompatibles), mais plutôt: 500 ans de Réformes (permettant d'inclure, en plus des trois susmentionnées, les autres "réformes" introduites depuis et qui ont une place centrale dans la "Fédé", à savoir: la Réforme de la "Libre Pensée", celle du "Mariage pour Tous" et tant d'autres choses semblables).
Ce faisant, il n'est plus question pour cette organisation de commémorer une époque où l’Évangile éternel (et exclusif!) fut réaffirmé avec force, mais de célébrer au contraire la licence qu'elle s'est donnée, prétendument à l'exemple de Luther, de croire ce qu'elle désire.
2) Les membres de la Fédération Protestante de France s'auto-proclament "héritiers de Luther". En ce qui me concerne, j'ai déjà exprimé mon refus de telles visions, étant entendu que ce dont le Chrétien est héritier, c'est du Royaume de Dieu en Jésus-Christ, son Seigneur.
A ce titre (n'étant pas disciple de Luther) je n'ai aucune difficulté à me démarquer des idées personnelles et/ou politiques (marquées par son temps), et que l'on trouve exprimées dans certains ouvrages du Réformateur de Wittenberg. Mais puisque la Fédération éprouve un grand besoin de revendiquer l'héritage spirituel de notre frère, Martin Luther de Bienheureuse mémoire, considérons ce que l'homme de Dieu a écrit en 1528, dans un ouvrage consacré à la Cène du Christ:
"Puisque je vois que la division et l'erreur augmentent avec le temps (...) de peur également qu'ensuite au cours de ma vie, ou après ma mort, certains ne puissent avoir recours à moi et invoquer faussement mes écrits (...) je veux (...) confesser point par point devant Dieu et le monde entier la foi dans laquelle je compte rester jusque dans la mort et avec laquelle (Dieu m'y aide) je veux quitter ce monde et arriver devant le tribunal de Notre Seigneur Jésus-Christ. Et si, après ma mort, quelqu'un disait: si Luther vivait encore, il enseignerait et tiendrait tel ou tel article différemment (...) je rétorque que (...) j'ai médité tous ces articles avec le plus grand zèle, que je les ai souvent réexaminés en les comparant à l’Écriture (...) et que je suis prêt à les défendre avec autant d'assurance que j'ai employée maintenant (...). Je ne suis actuellement ni ivre, ni irréfléchi. Je sais ce que je dis et je sens bien également ce que cela signifie pour moi dans la perspective de la venue de Notre Seigneur Jésus-Christ au jugement dernier. C'est pourquoi, personne ne doit m'accuser d'être un plaisantin ou un vain diviseur."
S'ensuit une confession dont le contenu est substantiellement le même que celui de la Confession d'Augsbourg, rédigée, deux ans plus tard, pour être la confession de l’Église dont Luther fut membre jusqu'à la fin de sa vie.
Ainsi, pour être un "héritier de Luther" quelque peu crédible, encore faudrait-il montrer que la doctrine que l'on professe n'a pas été rejetée par Luther comme diabolique -- à l'instar de Zwingli et ses opinions, à Marbourg.
Or la plus élémentaire honnêteté intellectuelle oblige à constater que Luther condamne avec la plus grande fermeté (malgré cinq siècles de distance) les doctrines enseignées par les membres de la FPF et que ce n'est qu'en se référant à un Luther imaginaire, un Luther qui n'a jamais existé, que les membres de la FPF peuvent s'en dire "héritiers" (et, pourquoi pas: fils chéris?)
A ce rythme, on trouvera bientôt que Michel Servet fut l'héritier de st Athanase ou que Calvin fut l'héritier de Pélage!
Pour conclure, les membres de la FPF sont, tels des coucous gris, les héritiers de gens dont Luther a dit: "nous n'avons pas le même esprit" et qui sont néanmoins venus déposer leur progéniture dans le nid qu'il avait habité.
Et comme les coucous gris, ces prétendus héritiers de Luther ne squattent le nid que pour le détruire: c'est ainsi que nous les voyons se livrer à un soi-disant exercice d'autocritique à l'égard de positions de l'homme Luther, uniquement pour attaquer férocement sa théologie -- et celle des Églises fidèles.
Des héritiers? Non. des imposteurs.
Bucerian
_________________________________
(*) En italique dans le texte.
Commentaires
Votre site est décidément trop beau pour être vrai ! La beauté est celle des choses belles à voir et bonne à manger qu'on y trouve. En dépit de ma méfiance, (trop de débits de boissons fortes sur le web), je n'oublierai pas de revenir dans votre jardin des délices. Votre zèle à combattre les ronces et les épines m'interpelle.
Bien à vous.
Espérons maintenant que cette comparaison dont ces innocents volatiles font les frais ne vous vaudra pas de subir les foudres de la SPA...