Annotations sur le Credo (14)
"Pour notre Salut"
Que l'homme ait besoin de Salut nous amène à considérer, selon l’Écriture, que l'homme n'est pas seulement une créature indigente (Genèse 3, 19) qui ne peut trouver son bonheur et être comblée qu'en Dieu; l'homme, par la Chute, l'Apostasie d'Adam, est aussi une créature entièrement déchue, esclave du péché et dont les fautes l'éloignent de son créateur (Esaïe 59, 2). A la distance naturelle, ontologique (fini/infini) s'ajoute la séparation et l'hostilité morales: le péché.
Le péché, "corruption et perversité (...) de notre nature", qui, touchant "toutes les parties de l'âme, nous fait coupables de la colère de Dieu" et qui "produit en nous les œuvres (mauvaises) que l’Écriture appelle "œuvres de la chair" (Jean Calvin, Institution chrétienne, II, i, 8) est donc passé, avec ses conséquences, d'Adam à toute sa postérité.
C'est de ce mal héréditaire que le Christ (et Lui seul!) nous sauve. Aussi peut-on dire, avec la Confession d'Augsbourg (article 2), que:
(...) par suite de la chute d'Adam,
tous les hommes nés de manière naturelle sont conçus
et nés dans le péché ; ce qui veut dire que, dès
le sein de leur mère, ils sont pleins de convoitises mauvaises et
de penchants pervers. Il ne peut y avoir en eux, par nature, ni crainte
de Dieu ni confiance en lui. Ce péché héréditaire
et cette corruption innée et contagieuse est un péché
réel, qui assujettit à la damnation et à la colère
éternelle de Dieu tous ceux qui ne sont pas régénérés
par le Baptême et par le Saint-Esprit.
Par conséquent, nous rejetons les Pélagiens et autres qui, au mépris de la passion et du mérite de Christ, rendent bonne la nature humaine par ses forces naturelles, et soutenant que le péché originel n'est pas un péché.
Par conséquent, nous rejetons les Pélagiens et autres qui, au mépris de la passion et du mérite de Christ, rendent bonne la nature humaine par ses forces naturelles, et soutenant que le péché originel n'est pas un péché.
Terrible réalité, que nous trouvons dans la Révélation divine, et qui anéantit, pulvérise, réduit à néant toute forme d'orgueil, tout sujet de se glorifier, toute foi en soi et qui amène - ceux à qui cela est donné, par un miracle dont nous aurons à reparler! - à chercher leur salut hors d'eux-mêmes, à porter leur regard et leur espoir dans le Fils de Dieu - et Lui seul (Romains 3. 10-20) pour recevoir par Lui et en Lui, en vertu de son mérite infini et par le seul moyen de la foi, le pardon des péchés et une vie nouvelle et éternelle.
Mais est-il légitime, est-il juste que la faute d'un seul (Adam) cause la condamnation de tous - ainsi que l'enseigne l’Écriture (Romains 5, 12-21; 1Corinthiens 15, 22, etc.)?
Cela serait assurément inconvenant si Adam n'avait été qu'une personne privée, agissant à titre purement personnel (cf. Ézéchiel 18). Mais Adam, au contraire, fut le chef de l'humanité: c'est à lui et à sa descendance que Dieu a fait des dons. C'est pour lui et sa descendance qu'il devait accomplir la justice qui lui était nouvellement proposée (Genèse 2, 16-17). Il fut donc le représentant légitime de l'humanité en même temps que sa racine naturelle: en tant que représentant légal, sa faute a été imputée légalement à ceux qu'il représentait. Étant la racine naturelle de l'organisme "Humanité", sa corruption s'est propagée en ceux qui sont, ordinairement et naturellement, issus de lui.
Terrible, donc, mais juste condition de cet organisme, dont Adam est la tête naturelle et en qui le tout s'est perdu et corrompu. Terrible condition que celle des hommes nés ennemis de Dieu et de toute véritable Justice, condamnés et dignes de réprobation (Psaume 51, 7).
Pour une telle "famille" humaine, devenue une association de malfaiteurs qui a ensanglanté sa propre histoire, il fut nécessaire que Celui qui, par son pouvoir, avait créé l'homme, devienne aussi son Sauveur.
Terrible condition que celle de l'homme et merveilleux amour que celui de son Dieu qui, gratuitement, en Jésus-Christ, est descendu jusque dans la mort pour ramener à la vie ceux qui s'étaient rendus dignes d'une mort éternelle.
Bucerian
Mais est-il légitime, est-il juste que la faute d'un seul (Adam) cause la condamnation de tous - ainsi que l'enseigne l’Écriture (Romains 5, 12-21; 1Corinthiens 15, 22, etc.)?
Cela serait assurément inconvenant si Adam n'avait été qu'une personne privée, agissant à titre purement personnel (cf. Ézéchiel 18). Mais Adam, au contraire, fut le chef de l'humanité: c'est à lui et à sa descendance que Dieu a fait des dons. C'est pour lui et sa descendance qu'il devait accomplir la justice qui lui était nouvellement proposée (Genèse 2, 16-17). Il fut donc le représentant légitime de l'humanité en même temps que sa racine naturelle: en tant que représentant légal, sa faute a été imputée légalement à ceux qu'il représentait. Étant la racine naturelle de l'organisme "Humanité", sa corruption s'est propagée en ceux qui sont, ordinairement et naturellement, issus de lui.
Terrible, donc, mais juste condition de cet organisme, dont Adam est la tête naturelle et en qui le tout s'est perdu et corrompu. Terrible condition que celle des hommes nés ennemis de Dieu et de toute véritable Justice, condamnés et dignes de réprobation (Psaume 51, 7).
Pour une telle "famille" humaine, devenue une association de malfaiteurs qui a ensanglanté sa propre histoire, il fut nécessaire que Celui qui, par son pouvoir, avait créé l'homme, devienne aussi son Sauveur.
Terrible condition que celle de l'homme et merveilleux amour que celui de son Dieu qui, gratuitement, en Jésus-Christ, est descendu jusque dans la mort pour ramener à la vie ceux qui s'étaient rendus dignes d'une mort éternelle.
Bucerian
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