JMJ: Rome et les "jeunes du pape" (5)
Je sais bien que les âmes captives du papisme auront beaucoup de peine à admettre que leur pape se trompe, ou plutôt qu'il sert à les tromper, vu qu'ils le tiennent pour le chef de l’Église véritable et le conducteur des aveugles...
Car, pour Rome, que sommes-nous donc, nous pauvres chrétiens, pour comprendre la Bible?
Ou comment pourrions-nous en comprendre un iota sans l'aide du pape de Rome?
J'ai souvent eu l'occasion de discuter avec ces bons docteurs papistes et ils se retranchaient toujours derrière ce dogme: que sans l'aide du pape, nous ne pouvons rien comprendre à la Bible, pas même que Jésus-Christ est Dieu! Que seul le pape peut nous garantir la vérité d'un tel dogme. Bref: que sans lui, nous sommes perdus!
Mais demandez-leur comment ils sont parvenus à la conclusion que le pape est nécessaire à la compréhension de l’Écriture, et voici ce qu'ils vous répondent: c'est que cela est écrit dans la Bible, principalement dans Matthieu 16.
Ainsi, pour comprendre la Bible, il faut d'abord être disciple du pape;
mais pour être disciple du pape, il faut d'abord comprendre la Bible!
mais pour être disciple du pape, il faut d'abord comprendre la Bible!
Voilà quel colosse aux pieds d'argile (et pourvu d'une cervelle de papier) nous devons affronter.
Eh bien, qu'ils racontent ce qu'ils veulent, mais l’Écriture parle du Christ (Jean 5. 39) et c'est pourquoi aussi st Jérôme affirme qu'ignorer les Écritures c'est ignorer (non pas le pape de Rome, mais) le Christ.
Eh bien, qu'ils racontent ce qu'ils veulent, mais l’Écriture parle du Christ (Jean 5. 39) et c'est pourquoi aussi st Jérôme affirme qu'ignorer les Écritures c'est ignorer (non pas le pape de Rome, mais) le Christ.
Or, le Christ et son œuvre de salut, nous le professons tous dans une seule et même foi (Jude 3), c'est-à-dire dans le cadre du sacerdoce universel des baptisés.
De toute évidence, ce sacerdoce chrétien (dont nous faisons partie) comprend le propos de l’Écriture (= le Christ!) et le confesse: Symbole de Nicée-Constantinople.
Or, ce Symbole ne s'est pas imposé aux chrétiens en vertu de son éventuelle provenance du pape de Rome mais s'est au contraire imposé, même au pape de Rome, parce que provenant du sacerdoce universel des chrétiens.C'est cela que confessa en son temps st Grégoire le Grand, évêque de Rome, lorsqu'il salua les conciles œcuméniques, principalement les quatre premiers, en invoquant leur procession du consensus universel des chrétiens (Denzinger § 472).
Je sais bien que les papistes veulent au contraire que le monde entier soit sujet du pape de Rome et ne puisse rien comprendre sans lui et, comme je l'ai dit plus haut, ils tirent cette certitude de la compréhension qu'ils ont (eux qui, pourtant, ne peuvent rien comprendre seuls!) de Matthieu 16, Luc 22 ou Jean 21.
Ils affirment que c'est là une interprétation très claire et certaine, imparable, voire même les seuls choses intelligibles dans l’Écriture, de sorte qu'on pourrait douter de tout, sauf de l'institution de la papauté qui est à Rome!
Eh bien, voyons un peu: si leurs conclusions sont si claires et certaines, comment se fait-il que même un st Augustin, l'un des plus grands docteurs de l’Église,soit resté perplexe sur un passage comme Matthieu 16, en disant même dans ses rétractations qu'ils inclinait à voir dans la pierre dont parle Jésus la confession de l'apôtre et non l'apôtre?
Et même si l'on fermait les yeux sur de telles incertitudes pour conclure que Jésus a bien donné la primauté à Pierre, comment tirerait-on de ces textes qu'il s'agit, non pas d'une primauté d'honneur (comme le soutiennent les orthodoxes et les gallicans, notamment leur grand Bossuet) mais d'une primauté de pleine juridiction (comme le soutient le concile Vatican I)?
Peut-être allègueront-ils que l'histoire et coutume de l’Église prouve bien assez de quelle juridiction il s'agit. Eh bien, voyons, là aussi...
Voilà comment la Providence a traité cette pitoyable imposture: sitôt que Boniface VIII prétendit que la soumission au pontife romain était nécessaire au salut (Bulle Unam Sactam, en 1302), le Roi de France Philippe le Bel envoya Guillaume de Nogaret arrêter cet imposteur, et on vit peu après le souverain pontife devenir... avignonnais (en 1309). Et cela pendant ~ 70 ans (jusqu'en 1378)! Ils diront que cela n'a pas d'importance, mais Catherine de Sienne semblait bien sceptique à l'idée que le pontife ne soit plus romain que de nom; c'est pour cela d'ailleurs qu'elle a convaincu le pape de revenir à Rome.
Mais le ridicule de s'arrête pas là.
Car, sitôt redevenue romaine, la papauté éclata pour ne plus être une: c'était le Grand Schisme d'Occident, durant lequel (1378-1418: 40 ans!) on vit se battre deux, puis trois papes simultanés: l'un à Rome, l'autre en Avignon et, le dernier, à Pise!
Comment voulez-vous être soumis au pontife romain, quand il existe des pontifes de partout? Cela a pas mal inquiété les gens, qui, selon leur royaume, étaient soumis au pontife romain (Angleterre, Pologne, Hongrie), au pontife avignonnais (France, Castille, Naples) ou au pontife de nulle-part.
Comment donc est-on sorti de ce bazar? Eh bien, par un concile (Constance: 1414-1418) qui affirmait sa supériorité sur le pape (Décret Sacrosancta) de sorte que la papauté d'aujourd'hui doit son existence à un concile qui, si elle (la papauté) est orthodoxe, était, lui (le concile), nécessairement hérétique.
Je sais bien que les papistes veulent au contraire que le monde entier soit sujet du pape de Rome et ne puisse rien comprendre sans lui et, comme je l'ai dit plus haut, ils tirent cette certitude de la compréhension qu'ils ont (eux qui, pourtant, ne peuvent rien comprendre seuls!) de Matthieu 16, Luc 22 ou Jean 21.
Ils affirment que c'est là une interprétation très claire et certaine, imparable, voire même les seuls choses intelligibles dans l’Écriture, de sorte qu'on pourrait douter de tout, sauf de l'institution de la papauté qui est à Rome!
Eh bien, voyons un peu: si leurs conclusions sont si claires et certaines, comment se fait-il que même un st Augustin, l'un des plus grands docteurs de l’Église,soit resté perplexe sur un passage comme Matthieu 16, en disant même dans ses rétractations qu'ils inclinait à voir dans la pierre dont parle Jésus la confession de l'apôtre et non l'apôtre?
Et même si l'on fermait les yeux sur de telles incertitudes pour conclure que Jésus a bien donné la primauté à Pierre, comment tirerait-on de ces textes qu'il s'agit, non pas d'une primauté d'honneur (comme le soutiennent les orthodoxes et les gallicans, notamment leur grand Bossuet) mais d'une primauté de pleine juridiction (comme le soutient le concile Vatican I)?
Peut-être allègueront-ils que l'histoire et coutume de l’Église prouve bien assez de quelle juridiction il s'agit. Eh bien, voyons, là aussi...
Voilà comment la Providence a traité cette pitoyable imposture: sitôt que Boniface VIII prétendit que la soumission au pontife romain était nécessaire au salut (Bulle Unam Sactam, en 1302), le Roi de France Philippe le Bel envoya Guillaume de Nogaret arrêter cet imposteur, et on vit peu après le souverain pontife devenir... avignonnais (en 1309). Et cela pendant ~ 70 ans (jusqu'en 1378)! Ils diront que cela n'a pas d'importance, mais Catherine de Sienne semblait bien sceptique à l'idée que le pontife ne soit plus romain que de nom; c'est pour cela d'ailleurs qu'elle a convaincu le pape de revenir à Rome.
Mais le ridicule de s'arrête pas là.
Car, sitôt redevenue romaine, la papauté éclata pour ne plus être une: c'était le Grand Schisme d'Occident, durant lequel (1378-1418: 40 ans!) on vit se battre deux, puis trois papes simultanés: l'un à Rome, l'autre en Avignon et, le dernier, à Pise!
Comment voulez-vous être soumis au pontife romain, quand il existe des pontifes de partout? Cela a pas mal inquiété les gens, qui, selon leur royaume, étaient soumis au pontife romain (Angleterre, Pologne, Hongrie), au pontife avignonnais (France, Castille, Naples) ou au pontife de nulle-part.
Comment donc est-on sorti de ce bazar? Eh bien, par un concile (Constance: 1414-1418) qui affirmait sa supériorité sur le pape (Décret Sacrosancta) de sorte que la papauté d'aujourd'hui doit son existence à un concile qui, si elle (la papauté) est orthodoxe, était, lui (le concile), nécessairement hérétique.
Quelle vilénie, de voir la papauté fils d'une assemblée prostituée au mensonge! Ne pourrait-on pas dire que le papisme est le fils d'une p***?
Voilà donc pour le "clair témoignage" de l'Histoire. Et il ne faut pas croire que cela n'aurait duré qu'une courte période de temps, puisque longtemps après encore, Jacques Bénigne Bossuet, esprit réputé si savant et si ferme à lutter contre les hérésies, affirmait, avec tout le clergé gallican de son époque, qu'il y a au-dessus du pape de Rome l'autorité du concile œcuménique (articles gallicans, en 1682).
Et la chose était couramment admise, jusqu'en l'an 1870, au concile Vatican I.
Qu'avons-nous donc à faire, maintenant, de leurs prétentions? L’Écriture, réputée obscure, nous montre soi-disant clairement que le Christ a voulu qu'il y ait un pape, mais même les Pères de l’Église ont compris très différemment ces passages et la chrétienté a longtemps méprisé ces prétentions délirantes.
Eh bien, s'il y a quelque chose de clair dans l’Écriture, c'est --comme nous l'avons dit plus haut-- les choses relatives au Christ: que Jésus est le Fils de Dieu, qu'il a payé pour nos péchés et que quiconque croit en lui est justifié et sauvé. Et que quiconque contredit à cela est digne de la damnation (Galates 1.3 8-9/ 1Corinthiens 15. 1-3, etc.)
Or (nous l'avons montré ces derniers jours) le pape contredit à cela: qu'est-il alors besoin d'enquêter sur le mandat donné à Pierre dans Matthieu 16?
Bucer
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