Cours d'auto-défense théologique (5)
Est-ce bien loyal ?...
Salut tout le
monde ! Hier, nous avons vu comment « désarmer » un
adversaire :
Il suffit d'objecter une fin de non recevoir aux passages que votre interlocuteur avance contre vous.
Et là, je sais bien
ce que certains vont se dire : « C’est
pas du jeu ! C’est pas loyal ! C’est limite de la mauvaise
foi ! »
Eh bien, détrompez-vous ! Il n’y a en réalité
rien de plus honnête que cette démarche !
Car :
1) Comme on le souligne souvent, la Bible n’est pas le Coran. Le Coran est constitué de versets
qui ont été « révélés » à Mahomet, les uns après les autres. Mais
dans la Bible, ce sont des livres qui ont été inspirés. De ce fait, la
Bible n’est pas un livre naturellement divisé en chapitres et en versets :
c’est une bibliothèque, dont la plus petite unité est le livre (Genèse, Exode,
etc.). Pour établir un dogme, on ne se base donc pas principalement sur un
verset, ni même sur un chapitre, mais sur un livre. Ainsi par exemple : il
est bien connu que lors de la « Réforme », Luther n’a pas défendu
l’article de la Justification par la foi sur des versets, mais sur le
témoignage massif et cohérent de deux livres entiers : Romains et Galates.
2) On a « découpé » la Bible en versets
dans les années 1550. Et dites-vous bien qu'il y a plus de 31.000 versets dans
la Bible ! A la rigueur, un fou pourrait ainsi superposer Colossiens 1. 15
avec Job 40. 14 et dire que le Fils, avant de se faire homme, a été un hippopotame !
Pensez ainsi aux mormons, baptisant les morts avec
1Corinthiens 15. 29 !
Vous voyez donc qu’avec une bonne purée de
versets –surtout ceux qui contiennent des choses plus difficiles à interpréter (2Pierre 3. 16)--, on peut
soutenir n’importe quoi. Cette démarche, qui est celle de votre adversaire, n’a
donc pas à être retenue.
Bref : votre adversaire, qui part des
versets pour interpréter les livres (au lieu de faire le contraire !),
s’est forgé un prisme déformant à la perspective duquel il lit ensuite
la Bible…
Vous n’avez donc pas à le suivre dans cette démarche, parce qu’elle est
illégitime, biaisée et arbitraire.
Alors, votre refus de discuter du sens de tel
ou tel verset isolé par les soins de votre interlocuteur, ce n’est pas de
« la mauvaise foi », mais la manière de garder la foi orthodoxe. Votre
démarche est la plus loyale qui soit, envers les Ecritures saintes. Et si
votre adversaire trouve que ce n’est pas du jeu, c’est tant mieux. Car, en
effet, ce qui se passe n’est pas un jeu : c’est la guerre !
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