Le
mythe de la rémanence sacramentelle
En
effet, voilà le nerf du contentieux qui nous oppose au cléricalisme de tout
acabit : les espèces des sacrements demeurent-elles consacrées, après le geste
sacramentel? Car, s’il en est ainsi, c’est toute la conception du ministère-et
du salut- qui est en cause.
A ce
titre, tout ministre, partisan de la rémanence sacramentelle, se doit de nous
expliquer pourquoi, si les espèces eucharistiques demeurent consacrées, après
la manducation sacramentelle, pourquoi il n’est est pas ainsi pour l’eau du
baptême? Or, en cas de baptême
d’urgence, même l’eau d’un aqueduc suffit, pourvu que les paroles
sacramentelles soient exprimées. Par conséquent, c’est, donc, lors du geste
sacramentel que l’élément baptismal est consacré, ni avant ni après lui. Sinon,
l’efficacité du baptême nous obligerait, absolument, à puiser, au sein d’une
fontaine d’eau pascale, pour l’assurer. Alors, pourquoi, n’en serait-il pas de
même des espèces eucharistiques? De sorte que, si toute réserve d’eau
baptismale est facultative, il doit en
être de même des espèces eucharistiques.
En
conséquence, tout baptisé peut être ministre du baptême et de l’eucharistie,
puisque seules les paroles d’institution, qui impliquent le geste sacramentel,
réalisateur du fugitif moment consécrateur, sont nécessaires. De sorte,
que le ministère, d'aucun homme en particulier, n’est indispensable au salut, seul l’Évangile et la Foi le
sont, selon Gal.1/8-9, entre autres.
Athanasius
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